Ce
7 janvier, au 36e jour
de la grève, on apprend que Macron a transmis son projet de
contre-réforme au Conseil d’État. Comme s’il ne se passait rien
dans le pays ! Et sans même faire semblant d’attendre le
résultat des « concertations » qui reprennent le même
jour avec les « partenaires sociaux » !
Faut-il
s’en étonner ? La Ve République,
c’est cela : tous les pouvoirs dans les mains du président,
notamment celui de mépriser la volonté de l’immense majorité.
Qui
gouverne le pays ? Une infime minorité, poignée de politiciens
agents de BlackRock et autres multinationales et fonds de pension
américains. Macron est leur porte-parole. Mais c’est Wall Street
qui dirige le pays.
Qui
devrait gouverner le pays ? En démocratie : la majorité,
celle qui vit de son travail, les salariés et leurs familles, les
jeunes, les retraités.
Que
veut la minorité ? Accumuler toujours plus de profit, et pour
cela détruire les conquêtes arrachées par les luttes de la classe
ouvrière.
Que
veut la majorité ? Vivre. Et pour cela, préserver ce qui a été
conquis. Cette majorité exprime clairement, avec l’intelligence
collective de la classe ouvrière mobilisée dans la grève, les
raisons pour lesquelles la contre-réforme doit être retirée en
totalité et les raisons pour lesquelles les acquis de la lutte de
classe doivent être préservés.
De
cette détermination à ne pas céder devant la destruction
capitaliste surgit la discussion sur la grève générale. Elle
apparaît, chaque jour davantage, comme la seule voie possible dès
lors que les journées d’action saucissonnées sont impuissantes à
faire reculer le gouvernement.
Toute
grève générale est politique, puisqu’elle pose la question du
pouvoir : qui gouverne, qui doit gouverner ? Cet argument
est parfois utilisé par les opposants à la grève générale :
selon eux, il faudrait éviter la chute de la maison Macron, d’autant
plus qu’« il n’y a pas d’alternative politique »
(hormis Le Pen, perspective rejetée par les travailleurs et les
jeunes).
Faudrait-il
renoncer à préserver les retraites ouvrières pour sauver Macron et
la Ve République ?
Soyons clairs : un tel argument revient à garantir à Macron de
pouvoir imposer sa contre-réforme des retraites (et toutes ses
autres attaques contre les travailleurs, la jeunesse et la
démocratie).
En
réalité, il y a une perspective politique, qui commence à se
dessiner en pointillés, en relation même avec les discussions des
assemblées générales et des piquets de grève. Que toutes les
organisations qui prétendent parler au nom du mouvement ouvrier et
démocratique se mettent d’accord pour agir en commun pour la grève
jusqu’au retrait, pour chasser Macron et sa réforme ;
qu’elles se mettent d’accord pour constituer un gouvernement
d’urgence ouvrière et démocratique qui maintiendra les retraites
et toutes les conquêtes ouvrières, abrogera les contre-réformes
imposées depuis le plan Juppé de 1995 et convoquera l’élection
d’une Assemblée constituante souveraine pour permettre au peuple
travailleur de décider de son avenir.
Oui,
la perspective existe qui oppose le gouvernement du peuple
travailleur aux gouvernements soumis à Wall Street (tous les
gouvernements, de toutes couleurs politiques, qui dirigent ce pays
depuis des décennies).
Cette
perspective, tôt ou tard, la lutte de classe l’imposera. C’est
pour la faire aboutir que le POID invite celles et ceux qui la
partagent à construire ensemble un parti ouvrier, indépendant de
toute attache avec la classe capitaliste et ses institutions.
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