jeudi 25 octobre 2018

Penser ce qui compte

Un texte à méditer de Jean-Luc Mélenchon

Penser ce qui compte

Penser ce qui compte
Crédits photo : Andy Mabbett
Que tous les leaders de mon style fassent l’objet dans tous les pays du monde du même type de choc frontal médiatico-judiciaire ne serait qu’une coïncidence. Que partout en Europe l’action syndicale ou écologique soit criminalisée comme jamais et que l’on franchisse en France un seuil en s’attaquant à la sphère politique parlementaire ne serait pas une interrogation angoissante. Que le principal parti d’opposition en France voie ses fichiers d’adhérents confisqués, dix de ses membres perquisitionnés, trois sièges politiques envahis et interdits d’accès à ses dirigeants, ce ne serait pas un problème. Que trois sièges de modestes entreprises privées soient perquisitionnés, ce ne serait pas le sujet. Que toute la presse en boucle reprenne les mêmes deux minutes d’images dans un moment tendu qui a duré près d’une heure et ne montre aucune image des militants bousculés ou jetés à terre ce n’est pas le sujet. Bien joué « propaganda ». Qu’elle passe son énergie à justifier l’action plutôt qu’à en interroger les accusés, ce serait normal. Que des dirigeants soient empêchés d’entrer dans leur propre local dans lequel on se livre à des actions légalement discutables, ce ne serait pas le sujet. Qu’une procureure laisse des procès-verbaux être publiés sans se demander qui les distribue et s’il ne s’agit pas d’un cas de corruption dans ses propres services, ce ne serait pas une question. Qu’elle n’ait de mots que pour se déclarer solidaire d’une des parties d’un conflit sur lequel elle est censée enquêter, ce ne serait pas le sujet. Que la Garde des Sceaux qui a couvert tout cette opération n’ait pas un mot pour rappeler à l’ordre les branches de la justice dont elle est le chef administratif, ce serait normal. Je doute que ses refrains sur la justice « indépendante » à propos d’action de parquet lui aient valu autre chose que le mépris intellectuel des gens informés sur le sujet. Que la vie privée des perquisitionnés soit foulée au pied de toutes les façons par des confiscations sans objet et des révélations qui n’en sont pas ce ne serait pas un sujet. Que soit accusée de surfacturation la campagne la plus longue et la moins chère des cinq premiers de cette élection, ce ne serait pas une énigme. Que le PS ait dépensé en trois mois autant que nous en un an et que nous soyons les accusés ce n’est pas le sujet. Que des faits avérés de surversement de dons et de dons d’entreprises affectent le compte du vainqueur désormais néanmoins Président de la République, cela ne compte pas.
Ce qui compte, ce qui serait central, ce serait ma colère et son spectacle, ma protestation et mes mots jugés désuets pour la dire. Naufrage total de la pensée. Ma colère est condamnée de toutes les façons possibles, interminablement, en boucle. Bien joué « propaganda ». Car du coup ses causes sont effacées. Et cette colère, ce serait le seul sujet. Qu’ils le veuillent ou non, par pur corporatisme, par une haine dont je ne m’explique plus l’inépuisable ardeur, des légions de gens de média dont le métier devrait être d’aider à penser et à comprendre s’acharnent à empêcher leur public de le faire. Des gens qui devraient défendre la liberté et la démocratie passent leur temps à justifier un coup de force inouï et sans équivalent en Europe à l’heure même où les droits et libertés semblent bien menacés partout. Le parti médiatique mène sa campagne contre les Insoumis avec les mêmes mots, les mêmes images, les mêmes « angles » pour amener les mêmes conclusions et suggérer les mêmes comportements. Des partis et des médias dits « de gauche » qui auraient hurlé au fascisme pour trois fois moins autrefois se réjouissent et jettent sur nous quand ils le peuvent leur propre pierre. Et ainsi de suite.
Tout cela est politique. Le but est notre destruction au profit « d’oppositions » plus accommodantes et plus confortables, plus maîtrisables. Il faut donc en retour politiser ce choc. C’est le choix que j’ai fait avec les députés le jour et à l’heure où nous avons compris que c’était une razzia et non une action de justice qui se menait contre nous. Mais pour agir à bon escient, il ne faut pas s’arrêter aux impressions de l’instant. Mes choix de réaction, mes comportements n’ont jamais été callés sur les moments dans lesquels ils prennent place mais dans la signification que je veux leur donner dans le temps moyen et long.
Telle est ma pratique du judo politique avec l’énergie que libère la boucle médiatique. Le parti médiatique ne peut travailler que dans le court terme. Par obligation, il sautille d’un sensationnel à l’autre. Quand ses klaxons et ses prises à la gorge se transportent, le moment redevient celui de la conscience et de l’assimilation raisonnée des faits. Et dans cet espace entrent l’action militante, les vidéos, les textes, les meetings, les rencontres les débats.
Ce que nous venons de vivre comporte une ample moisson d’apprentissage. Vous avez vu les méthodes et déjà vous les décryptez. Vous avez vu les personnages, du type Plenel, et vous avez mieux compris l’infamie que tant de personnes dans ma génération leur attribue, vous avez vu un déploiement du parti médiatique et vous avez admis sa réalité si vous n’en étiez pas convaincus.
Alors je sais que notre travail est fait. Dans le projet de Sixième République et de Révolution Citoyenne, nous ne construisons pas un parti révolutionnaire. Nous faisons émerger un peuple révolutionnaire, formé et éduqué politiquement par lui-même et ses rencontres avec les évènements. Cette séquence n’a ébranlé que les moins préparés. Elle a déstabilisé les moins intéressés à décrypter. C’est normal. Pour beaucoup la politique est un sujet second ou moins encore dans leur vie. Mais eux aussi vont réfléchir et comprendre comment le pouvoir politique et ses médias ont voulu les manipuler. J’en suis certain quand je vois la masse des messages de solidarité que j’ai reçu et davantage encore les petits mots et gestes amicaux dans la rue depuis une semaine. Les sondages et les micros trottoirs sont un aspect de la réalité. Ils comptent, cela va de soi. Les bourreurs de crânes politiques ont leur efficacité, car sinon ils ne seraient pas aussi payés pour diffuser de la pub qui vous pousse à l’achat de choses dont parfois vous n’avez pas besoin.
Mais la lutte est aussi une école. Et voir lutter fait aussi réfléchir. Ainsi, d’une épreuve à l’autre la conscience populaire élargit ses perceptions du moment et des tâches. Au total, il y a dorénavant davantage de gens qui se sentent « insoumis » du point de vue intime que ce mot décrit. Il y a davantage d’insoumission disponible. Pour rester dans le ton que j’ai donné dans les moments les plus intenses, je dirais que mon comportement est un mode d’emploi de la situation pour les désemparés. Personne n’a envie d’imiter un modèle comme celui des éditocrates qui catéchisent leurs auditeurs. Mais comme ces députés insoumis en écharpe qui bravent l’arbitraire et la meute, nombreux sont ceux qui se sentent représentés par eux et voudront agir sur leur exemple imité le moment venu. C’est notre but.
PS : Qu’après le passage de la perquisition mon ordinateur et mon téléphone aient un fonctionnement erratique ce ne serait pas un problème. Qu’il m’ait fallu cette épreuve pour décider de ma rupture avec la totalité, sans exception, de ceux dont j’avais cru qu’ils étaient des interlocuteurs loyaux sur la scène médiatico-politique prouve trop de naïveté de ma part à l’égard de la caste et de ses subalternes. Moi aussi, comme tout le monde, j’apprends en vivant.
JLM

lundi 15 octobre 2018

MACRON C'EST LE CHAOS

Le dimanche 14 octobre 2018, Jean-Luc Mélenchon était l'invité du Grand RDV. Il a décrit le chaos qui régnait dans l'État après l'affaire Benalla, le départ de Nicolas Hulot et celui de Gérard Collomb. Il a expliqué à quel point Emmanuel Macron était déjà usé après seulement un an de mandat et a appelé à lui mettre une raclée démocratique aux élections européennes en se saisissant des bulletins de vote «France insoumise». Jean-Luc Mélenchon a également parlé du départ d'Emmanuel Morel et de Marie-Noëlle Lienneman du PS et a expliqué que leur départ se faisait sur des bases programmatiques qui permettaient une convergence avec la France insoumise. Interrogé sur la réforme des retraites, il a analysé le caractère profondément inégalitaire de la retraite à points prévue par Macron. Enfin, il a dénoncé l'Arabie saoudite et les milliers de morts qu'elle provoque dans la guerre du Yemen.

vendredi 12 octobre 2018

Pacte Climat - Marche pour le Climat 13 octobre (83)



SUITE A L'APPEL DE JLM voici le RENDEZ-VOUS  de TOULON à partir de 13h demain. Apportez vos oriflammes et badges !!! Peu importe qui appelle : l'heure est grave.


Pacte Finance Climat
à la Marche pour le Climat
Samedi 13 octobre
Toulon

Bonjour,

Une Marche pour le Climat est organisée ce samedi dans plusieurs villes en France.

Nous vous invitons à vous mobiliser massivement pour soutenir cet événement et mettre en valeur le Pacte Finance Climat. La marche pour le Climat a lieu dans environ 55 villes en France.
Toulon fait partie de ces villes. L'événement se situera Place de la Liberté à partir de 13h.


Soyons le plus nombreux possible samedi. C'est l'occasion de présenter notre projet à tous les citoyens et toutes les associations qui participeront également à ces rassemblements.
Vous pouvez informer le collectif de votre venue en leur envoyant un mail.

A samedi ;)

Bien amicalement,

le collectif 83
Je participe à la marche de Toulon
Je soutiens le Pacte Finance Climat et fais un don
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Our mailing address is:
contact@climat-2020.eu

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Les enfants du vide

Le nouveau livre de




Résumé :
Des chemins existent pour sortir de l'impasse individualiste. Saurons-nous les emprunter ?
Notre échec est grandiose.
Nous pensions que la démocratie allait s'étendre sur le globe, mais elle est en crise partout.
Nous chantions les bienfaits des échanges, mais la mixité sociale recule et de nouveaux murs s'érigent chaque jour.
Nous avions la religion du progrès, mais le réchauffement climatique prépare la pire des régressions.
L'insurrection populiste et le désastre écologique en cours montrent que le logiciel néolibéral nous mène dans l'abîme.
Pour ne pas tout perdre, nous devons sortir de l'individualisme et du nombrilisme.

Si nos aînés ont vécu dans un monde saturé de dogmes et de mythes, nous sommes nés dans une société vide de sens. Leur mission était de briser des chaînes, la nôtre sera de retisser des liens et de réinventer du commun.

Des chemins existent pour sortir de l'impasse. Saurons-nous les emprunter ?

mercredi 10 octobre 2018

Il faut éteindre la dette !


Il y a peu de sujets aussi massacrés que la dette publique.

Selon le candidat ou le journaliste, on vous en parlera comme d'un détail, d'une bombe à retardement ou d'un levier très efficace contre la crise...

En revanche, il y a bien une chose sur laquelle tout le monde est à peu près d'accord :

L'État ne remboursera pas sa dette.

On va être gentil.

Sur les 2 200 milliards d'euros de dettes publiques de la France, nous ne regarderons que la dette de l'État à proprement parler (hors collectivités et organismes publics) soit environ 1 800 milliards d'euros (chiffres de 2017).

Le calcul est assez simple.

Avant même d'envisager de rembourser la dette de l'État, il faudrait commencer par arrêter de l'augmenter, c'est-à-dire équilibrer le budget, ce que nous n'avons pas été capables de faire depuis un demi-siècle.

Une fois le budget équilibré, il faudrait encore consacrer 3% dudit budget au désendettement... pendant environ 170 ans d'affilée.

Or, on observe depuis 2008 qu'à chaque fois qu'un pays européen fait des coupes de 3% ou plus dans son budget, de graves troubles sociaux s’ensuivent. [1]

Et 170 ans c'est long... Rétrospectivement, les 170 dernières années nous ont apporté 2 guerres mondiales, une révolution, deux empires, 3 républiques et 2 crises économiques majeures.

Non vraiment, l'État ne remboursera pas sa dette.

Alors on en fait quoi ? On traine les intérêts comme un boulet jusqu'à la fin des temps en prenant le risque que cette dette nous explose à la figure en cas de remontée des taux ?

Car grâce à la politique de "taux négatifs" de la Banque Centrale Européenne (BCE), la France a pu doubler sa dette en 7 ans sans que cela ne lui coûte quoi que ce soit jusqu'à présent...

Mais c'est une bombe à retardement car, le jour où les taux remontent, vous devez alors refinancer votre dette à ces nouveaux taux plus élevés... À un taux "normal" de 3,5%, l'augmentation des intérêts que vous devez payer représente alors tout le budget de la défense... Vous imaginez le désastre.

Il reste 2 personnes qui peuvent racheter la dette : la BCE et vous.

Si c'est vous, on vous confisque votre épargne pour rembourser une partie de la dette et la rendre à nouveau soutenable. C'est un risque que vous acceptez indirectement pour chaque euro que vous gardez sur un compte en banques.

Si c'est la BCE, alors vous prenez le risque d'une hyperinflation. C'est une observation quasi-systématique, les épisodes d'hyperinflation se déclenchent quand les banques centrales se mettent à racheter la dette d'un État.

Dans les deux cas, cela ne marche qu'à une condition : que cela soit fait ponctuellement et surtout que derrière on équilibre le budget.

Car ce sont des fusils à un coup.

Une dernière solution consiste à faire défaut. Et comme dans la solution précédente, une fois que vous avez fait défaut, vous n'avez plus d'autre choix que d'équilibrer votre budget : personne ne vous prêtera plus un centime pendant une bonne dizaine d'années sans compter les régimes sociaux qui ne seront plus en mesure de respecter les engagements de l’Etat.



Il ne suffit pas d'effacer l'ardoise, il faut encore s'assurer que vous n'allez pas recommencer le lendemain.

La clé c'est d'équilibrer le budget !

Le jour où vous équilibrez votre budget, vous pouvez vous défaire du boulet de votre dette mais pas autrement.

Un exemple de discipline budgétaire est la Suisse. Jusqu’au début des années 2000, la Suisse voyait sa dette exploser. En 2003, cette dernière s’élevait à 50,7% du PIB et augmentait à une vitesse faramineuse. [2]

Les économistes prévoyaient même que la Suisse rejoindrait très rapidement les pires déficits budgétaires d’Europe.

Mais les politiciens suisses mirent en place un frein à l’endettement. L’objectif était d’avoir un outil forçant l’Etat à se discipliner.

Depuis lors, la quasi-totalité des budgets de l’Etat helvétique ont été excédentaires et ont permis de réduire la dette à 30% du PIB ! Ainsi, la Suisse est parvenu à soulager le poids de sa dette et sa dépendance envers le système financier.

Aujourd’hui la dette française se rapproche des 100% du PIB !

Nous sommes très loin de respecter le traité de Maastricht et son 60%. Et il en va de la souveraineté de la France.

Parler de sortir de l’UE, de l’Euro ou retrouver son indépendance ne se fera jamais sans une discipline budgétaire !

Sarkozy, Hollande, Macron… aucun n’a réussi à équilibrer le budget ! En dépit de tout bon sens et en ignorant les conseils de la Cour des Comptes, ils ont continué à augmenter les taxes et les dépenses publiques.


Nous sommes face à un mur.

Il en va pourtant de notre prospérité, de notre indépendance et notre liberté…

Parmi ceux qui tirent la sonnette d’alarme depuis longtemps, Olivier Delamarche est probablement le plus acharné. Aujourd’hui, il propose ses analyses dans une publication explosive à ne pas mettre en toutes les mains.


À votre bonne fortune,

Frédéric DUVAL
Le Vaillant Petit Économiste

Faisons la guerre pour être riche !

Boutade bien sur!

Cher lecteur,

Pour relancer la croissance, aucune autre entreprise, aucune autre initiative, n’a été aussi bénéfique que la guerre.

C’est le plan de relance ultime !

La guerre permet un investissement long et massif de l’Etat dans un grand projet qui créé de nombreux emplois.

La guerre n’a-t-elle pas prouvé avoir relancé la croissance des Etats-Unis ?

L’Allemagne nazie, malgré ses crimes, n’a-t-elle pas relevé une Allemagne meurtrie par la crise de 29 ?

La guerre touche tous les milieux de production et engendre des milliers de jobs particulièrement pour nos jeunes qui en ont rudement besoin !

Et même lorsque la guerre sera terminée, il y aura une énorme demande d’emplois pour reconstruire les bâtiments, les routes, etc…

La preuve que c’est bénéfique : regardez les trente glorieuses !

Si notre société ne va plus c’est qu’elle est à la fin d’un cycle que seul une bonne guerre pourra relancer !

 


 Affiche de propagande US (1943)


Evidemment, je plaisante !

Pourtant, avez-vous de quoi y répondre ?

Non, l’augmentation du travail ne signifie pas l’augmentation de la richesse… c’est là le problème principal.

Un économiste des Lumières, Frédéric Bastiat, l’avait expliqué il y a déjà bien longtemps.

Il parlait du problème de « ce que l’on voit et ce que l’on ne voit pas ».

C’est là notre principale tâche en tant que Vaillant Economiste de voir au-delà des informations courantes pour comprendre la réalité !

Bastiat expliquait avec une analogie toute simple :

Prenons un enfant qui détruit une vitre avec son ballon.

On pourrait se dire « grâce à lui, le vitrier a du travail. Sans ce malencontreux incident, il n’aurait que bien peu d’activité. C’est finalement bon pour l’économie ».

Il s’agit là d’un sophisme : ce qu’on voit, c’est le travail du vitrier. Ce qu’on ne voit pas, c’est ce qu’on aurait pu faire avec l’argent payé pour rembourser la vitre brisée !

Avec cet argent, le père de l’enfant aurait pu s’acheter de nouvelles chaussures ou des livres et créer de l’emploi dans un autre domaine. A la fin, sans la bêtise de son fils, il aurait eu des chaussures ET une fenêtre.

De la même manière, si on crée des emplois en temps de guerre pour reconstruire ou combattre… on a cependant une population avec clairement moins de richesse.

Si le gouvernement crée des emplois, le chômage ne va pas baisser !

L’argent pris au contribuable ira simplement dans les emplois que l’Etat a décidé de privilégier… au lieu d’aller vers les secteurs que vous auriez privilégié vous-même.

Alors oubliez cette idée « stimulante » de la guerre pour l’économie. C’est la paix et les échanges qui permettent la prospérité.

La guerre ne produit pas, elle détruit.

Elle détruit du capital humain, de l’immobilier, des terrains, etc… Ce capital réel n’est pas dans les chiffres de croissance mais il représente la richesse économique d’un pays.

Alors, la prochaine fois qu’on vous sortira l’argument d’une « Il nous faut une bonne guerre », rappelez-leur le sophisme de la vitre brisée de Frédéric Bastiat.

 

À votre bonne fortune, 

Frédéric Duval
Le vaillant petit économiste 

samedi 6 octobre 2018

Le jeu truqué de l'argent


Vous participez à une partie de cartes géante.

Cette partie est organisée par un croupier un peu fou qui à chaque nouveau tour de cartes rajoute des as dans le jeu en les distribuant toujours au même joueur : Gontran

Gontran a un brevet spécial et gagne à chaque coup ou presque : brelan d'as, carré d'as...

Ne comprenant pas ce que fait le croupier, on se dit que Gontran est très fort, puisqu'il a beaucoup de chance.

Mais ce n'est pas tout, au fur et à mesure que les as s'accumulent dans le jeu truqué, les autres joueurs aussi se mettent à recevoir des as !

Ils s'en trouvent d'abord avantagés : la chance tourne se disent-ils.

Mais combien de temps faut-il avant qu'ils s'aperçoivent qu'ils ne gagnent pas plus qu'avant ?

Car tout le monde a des as maintenant et les combinaisons gagnantes sont juste plus élevées qu’avant. De toute manière il est trop tard : Gontran a déjà gagné de nombreuses mises par avance.


Voyant que le jeu est déséquilibré, le croupier rajoute de nouvelles règles tout en continuant de rajouter des cartes de valeur supérieure.

À un moment, un joueur excédé jette ses cartes sur la table et c'est généralement le moment où cela tourne mal.





Alors vous pouvez bien avoir 4 as dans la main, ils ne vous sont plus d'aucune utilité... C'est maintenant celui qui a le (plus gros) flingue qui décide.

Et comme dans tous les bons films de gangsters ou de cowboys, on retient son souffle : qui gagnera entre Gontran, le tricheur qui a remporté toutes les mises, le mauvais joueur excédé qui veut renverser la table ou le croupier qui arbitre le jeu ?

Et comme dans les bons films, le scénario est connu d'avance, ce ne sont que les détails qui changent : à quel moment la situation dégénérera-t-elle ? Quel détail fera basculer la partie ?

Ce qui se passe avec votre argent est pareil et les as que le croupier véreux rajoute à chaque tour, ce sont les milliards de dette qui sont créés grâce aux banques centrales.

Ce qui importe c'est celui qui touche l'argent frais en premier. C’est ce que l’on appelle l'effet Cantillon.

Dans l'exemple ci-dessus, Gontran est clairement avantagé car il touche les as le premier. Le jeu est cependant encore adapté aux anciennes règles (les prix initiaux) et les nouvelles cartes (nouvelle monnaie) permettent ainsi de gagner plus facilement.

Quand vous créez de l'argent, le premier qui le touche bénéficie du fait que les prix ne sont pas encore adaptés à la quantité de monnaie en circulation.


Avec cet argent, il va acheter les biens meubles et immeubles qui ont le plus de valeur : entreprises, terrains, maisons, immeubles.... Le second qui aura touché cet argent pourra à son tour acheter d'autres choses à un troisième et ainsi de suite...

Plus vous êtes loin dans la chaîne de diffusion de l'argent, moins vous en profitez car les prix s’adaptent à cette nouvelle demande. La monnaie aura perdu de sa valeur et certains auront raflé la mise au passage.

Ce qu’il faut comprendre c’est que les richesses réelles auront changé de main pour se concentrer dans celles des Gontran qui auront bénéficié des largesses des banques commerciales et banques centrales qui leur auront prêté cet argent.

C'est d'ailleurs ainsi que Donald Trump a fait fortune.

C'est comme cela que les banquiers font fortune.

Mais c'est aussi comme cela que les entrepreneurs de la Silicon Valley font fortune.

Bien sûr, ils ont eu de bonnes idées. Certaines étaient sans doute même commercialement viables.

La différence c'est qu'ils ont eu un avantage inacceptable car ils ont eu l'argent pour le faire : un argent emprunté, créé à partir de rien et qui diminue la valeur de votre propre argent !

Et encore une fois, peu importe que l'argent perde sa valeur après coup et s’adapte.

La monnaie, à la suite d’une lente évolution qui l’a amenée à une déconnection totale avec la véritable production (autrefois en lien avec l’or ou l’argent par exemple) est devenue l'instrument du plus grand transfert de richesses de tous les temps.

Certains politiciens, de gauche, pensent rétablir le jeu en faisant des « redistributions » entre les Gontran et les autres joueurs. Mais ils oublient que si les gens jouent c’est qu’il y a un intérêt au bout…

La solution de gauche ne fait que détruire le jeu et diminuer petit à petit les mises de tous.

D’autres inventent une quantité de nouvelles règles mais le jeu devient incompréhensible et seul les Gontran ayant l’argent pour se payer des juristes peuvent exploiter ses nombreuses failles.

Et finalement, la plupart nient la réalité ou dénoncent d’autres problèmes annexes comme étant coupables de cette injustice.

Il faut sortir de ces schémas de pensée doctrinaire.

"LA CASTE, MAIN BASSE SUR L'ÉTAT AVEC LAURENT MAUDUIT"


Dans l'Entretien Libre, Aude Lancelin a reçu le journaliste Laurent Mauduit pour échanger à propos de son livre : « La Caste - Enquête sur cette haute fonction publique qui a pris le pouvoir »




son livre:


"VOTRE CROISSANCE, NOUS N'EN VOULONS PLUS !"

François Ruffin est bien meilleur avocat que moi pour dénoncer la croissance folle qui empare nos dirigeants et la finance etc...
François Ruffin  Ajoutée le 26 sept. 2018


"Vous m'écoutez comme un original, Monsieur le Ministre, bien assis que vous êtes sur vos certitudes. Mais un vent se lève. Un orage, même, peut-être. Qui viendra balayer votre assurance, qui verra s'imposer une évidence : les fous, c'est vous. Les fous qui prônez une croissance infinie dans un monde fini. Les fous qui menez l'humanité à la catastrophe. Les raisonnables, c'est nous."

vendredi 5 octobre 2018

LES 7 PÉCHÉS CAPITAUX DE L’UE



L’Union Européenne est en crise. Petit à petit, elle perd le soutien de ses supporters, même les plus fidèles. La chute semble s’approcher inexorablement.
Comment en est-on arrivé là ? Comment en est-on arrivé à parler du « diktat de Bruxelles » ? Qu’est-ce qui a perverti l’idéal européen au point d’en dégoûter les peuples ? 

A voir aussi:

mardi 2 octobre 2018

Charbon : la Chine construirait en cachette des dizaines de centrales

Par:

Expert Planète

Céline Deluzarche

Journaliste



Des centrales à charbon entrent en service alors que le gouvernement chinois avait promis l'arrêt de leur construction. Ces nouvelles capacités dépassent à elles seules la totalité des centrales américaines et mettent en péril le respect de l'accord de Paris.
Les économistes le savent : les statistiques chinoises sont davantage destinées à refléter les objectifs du gouvernement qu'à décrire la réalité. Dernièrement, la grande ville portuaire de Tianjin a ainsi subitement réduit d'un tiers son PIB de 2016 annoncé auparavant et plusieurs provinces ont reconnu avoir falsifié leurs chiffres. À tel point que pour évaluer la véritable croissance chinoise, les analystes se fient sur des statistiques indirectes, comme la consommation électrique ou le fret ferroviaire.
Le groupe de recherche CoalSwarn dénonce aujourd'hui une manipulation concernant le climat. Selon l'organisation, la Chine prépare un tsunami de charbon, en construisant massivement des centrales en cachette. Alors que le gouvernement avait annoncé leur abandon, de nombreux projets seraient en réalité en construction ou provisoirement gelés en attendant leur redémarrage, affirme CoalSwarn, qui s'appuie sur une série de photos prises par des satellites. En comparant des vues prises en 2017 et 2018, on constate par exemple que les deux tours de refroidissement de la centrale de Huadian Nanxiong, dont la construction est pourtant censée être arrêtée, ont bien été achevées. Sur d'autres photographies, on peut voir de la vapeur d'eau s'échappant des tours de refroidissement alors qu'il n'y en avait pas auparavant, indiquant que la centrale est en service.




Les photos de la centrale de Shangluo, dans la province de Shaanxi, montrent que les tours de refroidissement ont bien été achevées. Image extraite d'une animation sur le site PlaneteLab. © Ted Nace, PlanetLab

Potentiellement 25 % de plus pour la puissance des centrales à charbon

Au total, la capacité cumulée de cette production cachée s'élèverait à 259 gigawatts (GW), soit « plus que la totalité des centrales à charbon aux États-Unis et une augmentation de près de 25 % par rapport aux capacités actuelles » avertit le rapport publié par CoalSwarn. La raison de cette frénésie remonte à septembre 2014, lorsque le gouvernement central a transféré le pouvoir de délivrer des permis de construire aux autorités locales. Une décision qui a entraîné une multiplication par trois des permis de construire entre 2013 et 2015.
Les gouverneurs locaux ont relancé des projets à l'arrêt pour faire repartir la croissance économique et même régularisé après coup de centrales à charbon illégales. S'apercevant de son erreur, le gouvernement a fait passer dès 2016 une série de restrictions pour refréner les constructions. Ordre qui n'a semble-t-il pas été suivi d'effet, la plupart des chantiers s'étant poursuivis, dénonce CoalSwarn.






Pour la période 2000 à 2017, 70 % des nouvelles capacités mondiales de production par des centrales à charbon se trouvent en Chine. © CoalSwarm, Global Coal Plant Tracker, juillet 2018

L’accord de Paris aux oubliettes

La Chine s'est pourtant engagée dans le cadre de son plan quinquennal à plafonner sa capacité de centrales à charbon à 1110 GW d'ici 2020. Mais si les 259 GW viennent s'additionner aux 993 GW déjà existants, ce seuil sera largement dépassé. Contrairement aux Etats-Unis, la Chine est aussi signataire de l'accord de Paris, qui prévoit de limiter à 1,5 °C la hausse globale des températures. Le respect de ce seuil imposerait au pays la fermeture de toutes ses centrales à charbon d'ici 2040, d'après un rapport de Climate Analytics, un groupe d'experts sur le climat.
Or, si toutes les centrales prévues sont mises en service, l'objectif ne sera atteint qu'en... 2070. Et la tendance est plutôt inquiétante : au premier trimestre de 2018, les émissions de CO2 chinoises ont augmenté « à un rythme jamais vu depuis sept ans », alerte de son côté Greenpeace. Mais après tout, comme aucune sanction n'est prévue en cas de non-respect de l'accord de Paris, un beau discours suffit à apaiser les inquiétudes.






Chine : de plus en plus de centrales en service, mais de moins en moins utilisées. © China Electricity Council 2018
CoalSwarn lance donc un appel aux autorités chinoises : « Annuler ces 259 GW de charbon ferait économiser 210 millions de dollars [environ 180 millions d'euros, NDLR], de quoi construire 300 GW de solaire ou 175 GW d'éolien », écrit-elle dans son rapport. Ces nouvelles constructions sont d'autant plus inutiles que les centrales à charbon chinoises sont déjà largement en surcapacité : leur taux d'utilisation ne dépasse pas 49 % en moyenne, ce qui signifie qu'elles sont plus souvent à l'arrêt qu'en fonctionnement. C'est finalement peut-être une bonne nouvelle : si les centrales restent inutilisées, le tsunami de charbon n'aura peut-être pas lieu.


  • La Chine avait annoncé l’arrêt des constructions de nouvelles centrales à charbon mais les aurait en fait poursuivies.
  • Ces nouvelles capacités pourraient ajouter 259 GW de capacités à celles déjà existantes.
  • De quoi faire mettre en péril l’accord de Paris, qui prévoit au contraire un déclin du charbon pour limiter la hausse des températures à 1,5 °C.