samedi 6 octobre 2018

Le jeu truqué de l'argent


Vous participez à une partie de cartes géante.

Cette partie est organisée par un croupier un peu fou qui à chaque nouveau tour de cartes rajoute des as dans le jeu en les distribuant toujours au même joueur : Gontran

Gontran a un brevet spécial et gagne à chaque coup ou presque : brelan d'as, carré d'as...

Ne comprenant pas ce que fait le croupier, on se dit que Gontran est très fort, puisqu'il a beaucoup de chance.

Mais ce n'est pas tout, au fur et à mesure que les as s'accumulent dans le jeu truqué, les autres joueurs aussi se mettent à recevoir des as !

Ils s'en trouvent d'abord avantagés : la chance tourne se disent-ils.

Mais combien de temps faut-il avant qu'ils s'aperçoivent qu'ils ne gagnent pas plus qu'avant ?

Car tout le monde a des as maintenant et les combinaisons gagnantes sont juste plus élevées qu’avant. De toute manière il est trop tard : Gontran a déjà gagné de nombreuses mises par avance.


Voyant que le jeu est déséquilibré, le croupier rajoute de nouvelles règles tout en continuant de rajouter des cartes de valeur supérieure.

À un moment, un joueur excédé jette ses cartes sur la table et c'est généralement le moment où cela tourne mal.





Alors vous pouvez bien avoir 4 as dans la main, ils ne vous sont plus d'aucune utilité... C'est maintenant celui qui a le (plus gros) flingue qui décide.

Et comme dans tous les bons films de gangsters ou de cowboys, on retient son souffle : qui gagnera entre Gontran, le tricheur qui a remporté toutes les mises, le mauvais joueur excédé qui veut renverser la table ou le croupier qui arbitre le jeu ?

Et comme dans les bons films, le scénario est connu d'avance, ce ne sont que les détails qui changent : à quel moment la situation dégénérera-t-elle ? Quel détail fera basculer la partie ?

Ce qui se passe avec votre argent est pareil et les as que le croupier véreux rajoute à chaque tour, ce sont les milliards de dette qui sont créés grâce aux banques centrales.

Ce qui importe c'est celui qui touche l'argent frais en premier. C’est ce que l’on appelle l'effet Cantillon.

Dans l'exemple ci-dessus, Gontran est clairement avantagé car il touche les as le premier. Le jeu est cependant encore adapté aux anciennes règles (les prix initiaux) et les nouvelles cartes (nouvelle monnaie) permettent ainsi de gagner plus facilement.

Quand vous créez de l'argent, le premier qui le touche bénéficie du fait que les prix ne sont pas encore adaptés à la quantité de monnaie en circulation.


Avec cet argent, il va acheter les biens meubles et immeubles qui ont le plus de valeur : entreprises, terrains, maisons, immeubles.... Le second qui aura touché cet argent pourra à son tour acheter d'autres choses à un troisième et ainsi de suite...

Plus vous êtes loin dans la chaîne de diffusion de l'argent, moins vous en profitez car les prix s’adaptent à cette nouvelle demande. La monnaie aura perdu de sa valeur et certains auront raflé la mise au passage.

Ce qu’il faut comprendre c’est que les richesses réelles auront changé de main pour se concentrer dans celles des Gontran qui auront bénéficié des largesses des banques commerciales et banques centrales qui leur auront prêté cet argent.

C'est d'ailleurs ainsi que Donald Trump a fait fortune.

C'est comme cela que les banquiers font fortune.

Mais c'est aussi comme cela que les entrepreneurs de la Silicon Valley font fortune.

Bien sûr, ils ont eu de bonnes idées. Certaines étaient sans doute même commercialement viables.

La différence c'est qu'ils ont eu un avantage inacceptable car ils ont eu l'argent pour le faire : un argent emprunté, créé à partir de rien et qui diminue la valeur de votre propre argent !

Et encore une fois, peu importe que l'argent perde sa valeur après coup et s’adapte.

La monnaie, à la suite d’une lente évolution qui l’a amenée à une déconnection totale avec la véritable production (autrefois en lien avec l’or ou l’argent par exemple) est devenue l'instrument du plus grand transfert de richesses de tous les temps.

Certains politiciens, de gauche, pensent rétablir le jeu en faisant des « redistributions » entre les Gontran et les autres joueurs. Mais ils oublient que si les gens jouent c’est qu’il y a un intérêt au bout…

La solution de gauche ne fait que détruire le jeu et diminuer petit à petit les mises de tous.

D’autres inventent une quantité de nouvelles règles mais le jeu devient incompréhensible et seul les Gontran ayant l’argent pour se payer des juristes peuvent exploiter ses nombreuses failles.

Et finalement, la plupart nient la réalité ou dénoncent d’autres problèmes annexes comme étant coupables de cette injustice.

Il faut sortir de ces schémas de pensée doctrinaire.

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