mercredi 10 octobre 2018

Il faut éteindre la dette !


Il y a peu de sujets aussi massacrés que la dette publique.

Selon le candidat ou le journaliste, on vous en parlera comme d'un détail, d'une bombe à retardement ou d'un levier très efficace contre la crise...

En revanche, il y a bien une chose sur laquelle tout le monde est à peu près d'accord :

L'État ne remboursera pas sa dette.

On va être gentil.

Sur les 2 200 milliards d'euros de dettes publiques de la France, nous ne regarderons que la dette de l'État à proprement parler (hors collectivités et organismes publics) soit environ 1 800 milliards d'euros (chiffres de 2017).

Le calcul est assez simple.

Avant même d'envisager de rembourser la dette de l'État, il faudrait commencer par arrêter de l'augmenter, c'est-à-dire équilibrer le budget, ce que nous n'avons pas été capables de faire depuis un demi-siècle.

Une fois le budget équilibré, il faudrait encore consacrer 3% dudit budget au désendettement... pendant environ 170 ans d'affilée.

Or, on observe depuis 2008 qu'à chaque fois qu'un pays européen fait des coupes de 3% ou plus dans son budget, de graves troubles sociaux s’ensuivent. [1]

Et 170 ans c'est long... Rétrospectivement, les 170 dernières années nous ont apporté 2 guerres mondiales, une révolution, deux empires, 3 républiques et 2 crises économiques majeures.

Non vraiment, l'État ne remboursera pas sa dette.

Alors on en fait quoi ? On traine les intérêts comme un boulet jusqu'à la fin des temps en prenant le risque que cette dette nous explose à la figure en cas de remontée des taux ?

Car grâce à la politique de "taux négatifs" de la Banque Centrale Européenne (BCE), la France a pu doubler sa dette en 7 ans sans que cela ne lui coûte quoi que ce soit jusqu'à présent...

Mais c'est une bombe à retardement car, le jour où les taux remontent, vous devez alors refinancer votre dette à ces nouveaux taux plus élevés... À un taux "normal" de 3,5%, l'augmentation des intérêts que vous devez payer représente alors tout le budget de la défense... Vous imaginez le désastre.

Il reste 2 personnes qui peuvent racheter la dette : la BCE et vous.

Si c'est vous, on vous confisque votre épargne pour rembourser une partie de la dette et la rendre à nouveau soutenable. C'est un risque que vous acceptez indirectement pour chaque euro que vous gardez sur un compte en banques.

Si c'est la BCE, alors vous prenez le risque d'une hyperinflation. C'est une observation quasi-systématique, les épisodes d'hyperinflation se déclenchent quand les banques centrales se mettent à racheter la dette d'un État.

Dans les deux cas, cela ne marche qu'à une condition : que cela soit fait ponctuellement et surtout que derrière on équilibre le budget.

Car ce sont des fusils à un coup.

Une dernière solution consiste à faire défaut. Et comme dans la solution précédente, une fois que vous avez fait défaut, vous n'avez plus d'autre choix que d'équilibrer votre budget : personne ne vous prêtera plus un centime pendant une bonne dizaine d'années sans compter les régimes sociaux qui ne seront plus en mesure de respecter les engagements de l’Etat.



Il ne suffit pas d'effacer l'ardoise, il faut encore s'assurer que vous n'allez pas recommencer le lendemain.

La clé c'est d'équilibrer le budget !

Le jour où vous équilibrez votre budget, vous pouvez vous défaire du boulet de votre dette mais pas autrement.

Un exemple de discipline budgétaire est la Suisse. Jusqu’au début des années 2000, la Suisse voyait sa dette exploser. En 2003, cette dernière s’élevait à 50,7% du PIB et augmentait à une vitesse faramineuse. [2]

Les économistes prévoyaient même que la Suisse rejoindrait très rapidement les pires déficits budgétaires d’Europe.

Mais les politiciens suisses mirent en place un frein à l’endettement. L’objectif était d’avoir un outil forçant l’Etat à se discipliner.

Depuis lors, la quasi-totalité des budgets de l’Etat helvétique ont été excédentaires et ont permis de réduire la dette à 30% du PIB ! Ainsi, la Suisse est parvenu à soulager le poids de sa dette et sa dépendance envers le système financier.

Aujourd’hui la dette française se rapproche des 100% du PIB !

Nous sommes très loin de respecter le traité de Maastricht et son 60%. Et il en va de la souveraineté de la France.

Parler de sortir de l’UE, de l’Euro ou retrouver son indépendance ne se fera jamais sans une discipline budgétaire !

Sarkozy, Hollande, Macron… aucun n’a réussi à équilibrer le budget ! En dépit de tout bon sens et en ignorant les conseils de la Cour des Comptes, ils ont continué à augmenter les taxes et les dépenses publiques.


Nous sommes face à un mur.

Il en va pourtant de notre prospérité, de notre indépendance et notre liberté…

Parmi ceux qui tirent la sonnette d’alarme depuis longtemps, Olivier Delamarche est probablement le plus acharné. Aujourd’hui, il propose ses analyses dans une publication explosive à ne pas mettre en toutes les mains.


À votre bonne fortune,

Frédéric DUVAL
Le Vaillant Petit Économiste

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