mercredi 27 septembre 2017

Cash investigation: Ton univers impitoyable








Les chiffres sont alarmants : un quart des salariés va travailler avec la boule au ventre, plus d'un tiers affirme avoir fait un burn-out et 43 % ressentent des douleurs à cause de leur métier. Derrière le succès de certaines grandes entreprises se cachent parfois des méthodes de management ravageuses. Lidl, enseigne majeure de la grande distribution, est sortie du hard-discount en bouleversant le fonctionnement des magasins comme des entrepôts. A quel prix ? Enquête chez Free, auprès des salariés employés dans les centres d'appels, les «ouvriers du XXIe siècle», selon Xavier Niel, son dirigeant.

Ciné soupe à Flayosc avec" Moolaadé"

Usine de la Redonne – Le Flayosquet 83780 Flayosc


Ciné-soupe octobre 2017
   "Moolaadéde Sembene Ousmane, 120 min
Deux valeurs s'affrontent : le respect du droit d'asile (le Moolaadé) et l'antique tradition de l'excision (la Salindé). L'oeuvre ultime du plus célèbre cinéaste africain
Mercredi 11 octobre 2017 20 heures

avec invitation de la CADAC Droits des femmes au débat
Parce qu'elle a refusé, jadis, que sa fille soit excisée, Collé voit quatre jeunes filles lui demander asile dans son village pour échapper à ce rite de purification. Deux valeurs s'affrontent alors : le respect du droit d'asile (le Moolaadé) et l'antique tradition de l'excision (la Salindé). L'oeuvre ultime du plus célèbre cinéaste africain.
Plus la narration déroule linéairement les images du quotidien des femmes africaines, plus on ressent un sentiment de malaise face à la violence portée aux femmes africaines qui se rejoue ici devant nos yeux. Collé Ardo, ayant déjà interdit la mutilation de sa fille Amsatou, recueille quatre petites filles en invoquant auprès des exciseuses de son village le droit d’asile, le moolaadé. Chaque habitant va devoir prendre une position dans le débat que déclenche la révolte de Collé Ardo contre l’ancestrale tradition de l’ablation du clitoris des jeunes filles à l’âge de sept ans, quelquefois plus jeunes encore.
C'est à une réforme des moeurs pour tout un peuple qu'en appelle Sembene Ousmane. Il fait apparaître un système de pouvoir : autorité des hommes, toute-puissance de la tradition, qui nomme l'excision « purification » et agite des peurs obscurantistes. Un sentiment de gravité parcourt Moolaadé, par-delà les airs de petite comédie sociale que le film prend souvent. Abolir l'excision signifierait pour l'Afrique choisir d'entrer dans le monde d'aujourd'hui. Voilà ce que l'Afrique refuse, nous dit Sembene Ousmane : le progrès des mentalités. Il montre des hommes confisquant aux femmes leurs postes de radio qui leur donnent des nouvelles de l'extérieur et forgent leur esprit contestataire. Une image forte, entre fable et documentaire, comme tout le film.

Lieu : Usine de la Redonne http://www.usinedelaredonne.org/
Associations impliquées : Usine de la Redonne, AMAP du Flayosquet – ATTAC – RTM - CADAC
> Ciné débat adapté aux adultes comme aux adolescents suivi suivi d'une soupe partagée> Prix : libre participation à l'accueil
COLLECTE D'ALIMENTS NON PERISSABLES POUR LES MIGRANTS 
> Contact : 06 46 00 07 55 - rtm@ritimo.org

 Contact (tél/mail) : rtm@ritimo.org 06 46 00 07 55

mardi 26 septembre 2017

Salops de grévistes...


La mobilisation continue !

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La mobilisation continue !
Organisons des casserolades 
VOIR LES CASSEROLADES OU EN CRÉER UNE
Jeudi 28 septembre : organisons des écoutes collectives
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dimanche 24 septembre 2017

la France qu'on aime, qui résiste, qui réfléchit, qui parle, qui gueule parfois

Un très joli texte d'une camarade de Toulon qui témoigne de sa manifestation à Paris. A déguster. C'est juste sincère et beau.

" Hier, le soleil de Paris était avec nous, du bon côté. De celui des "fainéants-névrosés aux passions tristes, abrutis, cyniques, illettrés et extrêmes. Peuchère, j'avais peur de me retrouver avec tous ces fadas, avec le soleil qui tapait dur....on ne sait jamais. Mais après tout, j'en suis.....
En fait, j'ajoute cette journée à toutes celles que j'ai déja partagées avec les nôtres (ci-dessus nommés). J'ai vu de l'intelligence, de l'humour, de la bienveillance et le plaisir de se retrouver ensemble et de retrouver la Belle et la Rebelle, la France qu'on aime, qui résiste, qui réfléchit, qui parle, qui gueule parfois (je l'avais oubliée celle là, les "gueulards") Des grandes pancartes aux petites affiches personnelles, pleines de réflexions et de résistances, on en prenait plein les yeux ! pas besoin de "chauffeurs de salle" , ni d'alerte au portable pour nous stimuler, comme dans les meetings de Macron, non ça partait tout seul ! Au retour à la gare, des gens nous ont interpelés pour nous féliciter de cette mobilisation, rien que des sourires, ça change de la hargne médiatique. Ils sont tellement scotchés d'un tel succès malgré les tirs d'artillerie qu'ils nous ont infligés depuis les présidentielles que les voilà "perdus", les neurônes en PLS, ils ne comprennent même plus ce qu'on raconte. Les voilà qu'ils s'amalgament tout seuls à des nazis. C'est pas JLM qui a dit ça, mais ce sont les seuls à l'avoir compris de cette manière. Ben quoi, il fallait bien qu'ils disent quelque chose, vous ne pensez pas qu'ils allaient reconnaître que cette manif était sympa, souriante et sans violences? Non, fallait trouver un truc. Et ce crachat supplémentaire fera encore la "une" pendant la semaine, avec toutes les commères appointées au service d'ordre de la pensée. A force psychologisation, analyses, décryptages en enflilade à partir de rien, comme d'habitude.
Evidemment, "yavait personne et ça a fait pschitt" comme le dit Apathie, en fait, il y avait tellement de monde qu'il aurait fallu attendre la nuit pour atteindre l'estrade et entendre ce magnifique discours, pédagogique, intelligent et cet appel à la jeunesse pour prendre le relais politique des anciens qui ont tant donné, et à toutes les consciences. Nous n'avons pas à avoir honte de la "Rue". C'est notre histoire. Et hier,la rue était particulièrement belle, elle résonnait de tous ces combats passés, de ce fil rouge qui traverse les décennies et les siècles, ce n'est pas Macron ni personne qui arriveront à éteindre cette flamme. Merci encore à M.Mélenchon et son équipe d'avoir su rallumer la braise en 2011. Il se demandait en mars 2012 "où nous étions passés nous les têtes dures" et bien 5 ans après, "la Rue" lui a donné sa plus belle réponse, à travers tous les visages. et tous ses drapeaux dont celui de la République, réhabilité des affronts qu'on lui a fait subir."
Jocelyne Rivoallan

Les Varois à Paris !

Article dans les pages nationales de Var matin du 24 septembre


La marche du peuple et la diversion

Note de Jean Luc Mélenchon au lendemain de la marche contre le coup d'Etat social à,la Bastille.

" La marche du peuple contre le coup d’État social est un évènement politique et social majeur. Son succès ouvre un chemin. Cinq mois après son élection présidentielle, le vainqueur de madame Le Pen butte sur la volonté du peuple de ne point se laisser dépouiller de ses droits. On voit donc ses agents réduits à inventer des polémiques de diversion pour ne pas acter le constat du rapport de force. Mais les faits sont toujours têtus. Il ne suffit pas de les nier ou de détourner l’attention pour les faire disparaitre.
Je n’ai jamais comparé le gouvernement actuel aux nazis, cela va de soi. Qu’un Castaner veuille le faire croire est de son niveau. Mais qu’il soit relayé pour faire du buzz dit bien le niveau d’abaissement auquel en sont rendus d’aucuns. Tout le monde peut vérifier le montage mensonger qui est fait de mon propos en regardant le début de mon discours puisqu’il reste en ligne.
J’ai répliqué au président qui affirmait « la démocratie, ce n’est pas la rue », en lui demandant d’apprendre son histoire de France. Il y aurait vu que la démocratie vint par la rue quand celle-ci abattit les rois, chassa les nazis, créa le droit à la section syndicale, la quatrième semaine de congés payés en 1968. Puis je lus une liste de reculs gouvernementaux obtenus par la rue depuis 1986 : retrait de la loi Devaquet sur la sélection à l'entrée de l'université ; 1995 : retrait du plan Juppé ; 1998 : abandon de l'accord multilatéral sur l'investissement 2006 : retrait du CPE après la promulgation de la loi ; 2007 : droit au logement opposable (DALO) suite notamment à la mobilisation des sans-abris par l'association Les Enfants de Don Quichotte (campement au canal Saint-Martin) ; 2008 : retrait du plan Darcos sur la réforme du lycée ; 2009 : suite à la grève générale dans les Antilles françaises, prime de 200 euros sur les bas salaires dans les DOM ; 2016 : accord plus avantageux pour l'assurance chômage des intermittents du spectacle ; 2016 : maintien de la sur-rémunération des heures supplémentaires pour les routiers. Je n’ai pas allongé la liste. Cela suffisait à ma démonstration. Et c’est bien cela qui pose problème à ces gens. La preuve est là non seulement du rôle de « la rue » dans l’histoire, mais surtout de ce qu’elle a pu obtenir déjà !
Au total, « la rue » a fait une nouvelle fois une démonstration de force extraordinaire. Et c’est le problème de ce pouvoir. Je m’inquiète des tendances manipulatoires qui dorénavant entourent tout ce que nous faisons. D’abord nous avons eu un pilonnage de masse sur le thème de « la division » avec le mouvement syndical. Absurde et vain puisque toutes les journées d’action syndicale ont été relayées et appuyées par nous. Puis nous avons eu comme d’habitude la volonté de personnaliser la manifestation tout en me diabolisant. À quoi s’est ajouté « le sketch » de la classe affaire de mon voyage à la Réunion. Et comme déjà par deux fois dans le passé, nous avons eu le sondage « qui tue » la veille de la marche. En réalité celui-ci se retourna contre ses thuriféraires puisqu’il me donnait le plus haut niveau d’intention de vote jamais observé sur mon nom. Puis nous avons eu la publication dans « Le Monde » d’une soi-disant lettre des black Blok invitant à prendre la tête de notre cortège. Une pure invention destinée à faire peur. En fait il n’y eu aucun incident ni dégradation ni au cours du cortège ni après. Juste un assaut de 4 minutes contre la scène centrale par une cinquantaine de gugusses qui avaient lu cet article et ont cru à une opportunité. Ceux-là ont été repoussés par notre service d’ordre mais surtout par les gens eux-mêmes. Cette mobilisation de foule contre des énergumènes, c’est du jamais vu ! Comme c’est du jamais vu que la préfecture de police fasse un communiqué louant la qualité de l’organisation de la marche.
Dorénavant il faut aussi faire face aux manipulations du lendemain comme cette prétendue comparaison avec les nazis. C’est le côté inquiétant de ce pouvoir. Le côté rassurant c’est que c’est tout ce qui lui reste. Et que les quelques journalistes qui se prêtent à son jeu sont encore plus détestés que le pouvoir".
JLM

vendredi 22 septembre 2017

Loi Travail : les droits des femmes passent (aussi) à la trappe



Féminisme

dimanche 10 septembre 2017
Les ordonnances ne sont pas neutres. Elles vont accroître les inégalités professionnelles, car «les salariés les plus touchés sont ceux en CDD ou travaillant dans des petites entreprises. Deux catégories où les femmes sont surreprésentées», alertent plus de 60 personnalités et organisations féministes.Emmanuel Macron l’a promis. Les femmes seront la grande cause nationale du quinquennat. Il est élu depuis à peine 150 jours et il a déjà réussi à se faire mentir 3 fois. Une première fois avec la nomination du gouvernement et l’absence de ministère dédié. Une deuxième fois cet été, avec la baisse de 27% du budget du Secrétariat d’État à l’Égalité. Une troisième fois avec la Loi Travail n°2.
Comme souvent, des textes apparemment “neutres” ont en réalité des conséquences nettes sur les inégalités. Réforme des retraites, de l’assurance maladie ou du code du travail : toutes ces réformes qui visaient l’ensemble des salarié.e.s ont eu un impact différent sur les femmes et les hommes. Etonnant ? Pas tant que ça. Lorsque vous proposez une réforme dans un pays comme la France, où les inégalités professionnelles sont fortes (26% d’écart de salaire), la réforme est rarement neutre ou sans effet. Soit elle aggrave la situation et augmente les inégalités, soit elle s’attaque aux inégalités et les fait reculer.
Les ordonnances rentrent dans la première catégorie. Les salarié.e.s les plus touché.e.s par la réforme sont ceux en CDD ou travaillant dans des petites entreprises. Deux catégories où les femmes sont surreprésentées. Plusieurs mesures vont donc peser particulièrement sur les femmes et accroître les inégalités professionnelles.
L’inversion de la hiérarchie des normes renvoie à l’entreprise la définition de nombreux droits, et notamment les droits familiaux. Les congés enfants malades pris en immense majorité par les femmes, l’allongement du congé maternité et le maintien de la rémunération à 100%, l’allègement du temps de travail des femmes enceintes… tous ces droits, prévus jusqu’alors dans les conventions collectives de branche, pourront être demain remis en cause par accord d’entreprise. C’est le cas également des primes d’ancienneté, de départ en retraite ou de licenciement.
Le gouvernement affaiblit les outils de l’égalité professionnelle en entreprise. La loi prévoit aujourd’hui une négociation annuelle « égalité professionnelle qualité de vie au travail » et oblige l’entreprise à fournir des données aux salarié.e.s sur les inégalités professionnelles femmes – hommes. Ces données sont celles de l’ancien Rapport de Situation Comparée, issu de la première loi sur l’égalité professionnelle de 1983 (loi Roudy). Ces données sont désormais intégrées dans la base de données économiques et sociales. Les entreprises qui n’ouvrent pas cette négociation et ne fournissent pas ces données peuvent être sanctionnées. Les ordonnances permettront, par accord d’entreprise, de changer le contenu de la négociation, de choisir les données sur l’égalité à transmettre (ou non), et de passer d’une négociation annuelle à une négociation quadriennale…Voire de ne pas négocier du tout.
Il sera désormais possible d’imposer, par accord d’entreprise, des clauses de mobilité sans que la loi ne fixe de limite géographique ni d’obligation de prendre en compte la situation familiale des salarié.e.s. Idem pour des modifications d’horaires et de temps de travail ou encore des baisses de salaires. Les femmes, plus souvent à temps partiels, plus souvent précaires, à la tête de familles monoparentales et prenant en charge une immense partie des tâches parentales seront particulièrement pénalisées par ces mesures. Le premier argument invoqué par les femmes qui se retirent du marché du travail est l’impossibilité de remplir leurs responsabilités familiales du fait des horaires atypiques qui leur sont imposés. Les ordonnances ne risquent pas de les aider.
La disparition du CHSCT (le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) prévue par les ordonnances va avoir un impact sur la prévention des violences sexuelles au travail. 20% des femmes déclarent avoir déjà subi du harcèlement sexuel sur leur lieu de travail. 5 ans après l’amélioration de la loi sur le harcèlement sexuel, le gouvernement décide de faire disparaitre l’instance dédiée à la santé et la sécurité au travail.
Exit enfin le droit d’expertise dédié à l’égalité femmes – hommes, gagné en 2015, qui aidait élu.e.s et syndicats à identifier et comprendre les sources des inégalités. Auparavant à charge de l’employeur, ce droit d’expertise devra désormais être co-financé par le comité d’entreprise. Du fait de son budget limité, celui-ci devra faire des choix. Et souvent, dans ce cas, l’égalité passe au second plan.
Les ordonnances ne sont pas neutres. Elles vont accroître les inégalités professionnelles.
Emmanuel Macron, Marlène Schiappa, votre grande cause nationale commence mal. Changez de cap, ne bradez pas les droits des femmes aux exigences du MEDEF, retirez ces ordonnances.

vendredi 15 septembre 2017

Bigard : "On est dans Le Parrain ou quoi ?"





En Commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale pour les Etats-Généraux de l'alimentation, une audition un peu surréaliste avec le PDG extraterrestre du numéro 1 français de la viande, Bigard...


dimanche 10 septembre 2017

Ordonnances travail : le gouvernement bientôt lâché par FO ?



La commission exécutive de FO dénonce une "une régression sociale".

La commission exécutive de Force ouvrière (FO) a décidé d'adopter une ligne beaucoup plus dure que celle de Jean-Claude Mailly sur la réforme par ordonnances du code du travail. Pas encore de manifestation à l'horizon mais une grogne de la base qui monte.
La grogne monte dans les rangs de Force ouvrière. Ce lundi 4 septembre, la commission exécutive de FO a publié un communiqué sur la réforme par ordonnances du code du travail qui tranche nettement avec la ligne conciliante adoptée jusque là par le secrétaire général du syndicat, Jean-Claude Mailly. Tout en saluant le travail "réalisé par la confédération" lors de la phase de concertation "qui se traduit par l’obtention de certaines garanties et le blocage de nombreuses dispositions", l'instance pointe que "nombre d’éléments constituent aujourd’hui une régression sociale et sont en tant que tels inacceptables".
Quelques jours plus tôt, Jean-Claude Mailly avait pourtant affirmé au micro de RMC/BFMTV que s'"il y a des reculs dans cette loi, il y a aussi des avancées (...), ce n'est pas la casse du code du Travail (...), le modèle social n'est pas remis en cause", précisant tout de même : "Ça ne fait pas un ensemble équilibré". La commission exécutive de la confédération va plus loin et annonce "que dans les consultations officielles et obligatoires qui seront organisées, FO votera contre, et ce d’autant qu’à la lecture des textes d’autres éléments négatifs apparaissent."

Pour Macron, les opposants à ses réformes sont "soit fainéants, soit cyniques, soit extrêmes"


A Athènes, Macron a (encore) chargé ses opposants
Macron tolère mal qu'on s'oppose au contenu de sa réforme du travail. Il a répété en voyage à Athènes sa "détermination absolue" à lutter contre ses détracteurs et, surtout, à "transformer en profondeur la France". Avec un certain dédain pour lesdits détracteurs...
Macron tolère mal qu'on s'oppose au contenu de sa réforme du travail. Il a répété en voyage à Athènes sa "détermination absolue" à lutter contre ses détracteurs et, surtout, à "transformer en profondeur la France". Avec un certain dédain pour lesdits détracteurs...

"Je ne cèderai rien aux fainéants, aux cyniques, aux extrêmes"

Puis, toujours dans un registre provocateur, il s'est entiché d'une formule toute simple pour qualifier ses opposants : "Je ne cèderai rien, ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes." Les manifestants des 12 et 23 septembre apprécieront. Macron a même redit sa "détermination absolue" - expression qu'il a répétée à deux reprises - à disséquer le Code du travail.
Dans ces oppositions, il a été tenté de voir un trait de caractère bien français. "[Le pays] ne se réforme pas (...) parce qu'on se cabre, on résiste, on contourne. Nous sommes ainsi faits". Et pas parce que certains auraient le souci de préserver les droits des salariés.
Pourquoi tant d'insistance ? Les ordonnances qui visent à émousser le Code du travail ont été dévoilées le 31 août, et depuis, Emmanuel Macron tolère moins la critique. Force Ouvrière, sa caution syndicale jusqu'ici, pourrait bien se faire la malle et rejoindre la marche du 12 septembre. Enfin, c'est peut-être aussi le contrecoup de sa chute des hauteurs sondagières. Car selon le dernier baromètre Elabe, sa cote de confiance plafonne : seuls 37% des Français lui font encore confiance. Les efforts de pédagogie du gouvernement n'y auront pas suffi….

vendredi 8 septembre 2017

Appel à manifester

" Nous,  " les cyniques, les extrêmes, les fainéants" , nous les militants de la France insoumise de l'est Var et d'ailleurs, nous les"rien",  et même les moins que rien,  appelons les citoyens à manifester contre les lois qui vont démolir le monde du travail, casser le pouvoir des syndicats, donner tout pouvoir aux patrons pour licencier, créer un droit différent par entreprise, des  CDD à profusion, désarmer les salariés par la fusion de leurs instances représentatives, créer des barêmes aux prud'hommes pour que les patrons calculent froidement les licenciements .....
Tous ensemble, battons-nous contre ce modèle de société  dirigée par le seul argent, l'argent roi. Nous voulons un monde où la parole des salariés soit entendue, où l'égalité et la fraternité soient de vraies valeurs.
Pour l'avènement de ce monde-là, retrouvons-nous tous ensemble dans la rue mardi 12 septembre à 10 h 30 à Draguignan, à l'appel des syndicats comme la CGT,  la FSU, l'Unef..... 
Le rendez-vous suivant sera  le 23 septembre à Paris , la grande marche à la Bastille  contre le coup d'état social, à l'appel de la France insoumise. Oui, un coup d'état social, n'ayons pas peur des mots. Avec sa politique conçue uniquement pour les riches, Emmanuel Macron nous prépare des lendemains d'une tristesse et d'une violence insupportables. Refusons-le. 
Un bus partira du Var  pour Paris, pour  cette marche à la Bastille.  Renseignements sur le site de la France insoumise.
Rejoignez-nous, en bus, en stop, en train, dans la capitale, pour dire que, tous ensemble,  nous voulons une société plus juste, avec une meilleure répartition des richesses. C'est possible ".

Catherine Aubry, pour la France insoumise de l'Est Var

jeudi 7 septembre 2017

Macron, rends les emplois aidés !

Un excellent site que je vous conseille, signé François Ruffin.
Il y a une pétition à signer.
Il n'est pas interdit de faire tourner !

Catherine


Macron rends les emplois aidés!

lundi 4 septembre 2017

D’abrutis à médiacrates : du calme !


    
Jean-Luc Mélenchon

Eh beh monsieur Brunet ! Je suis tout espanté ! Abrutis ? Abrutis ? Carrément Brunet, là ! Allez, monsieur Brunet, c’est pas de votre faute ! C’est tous les autres qui vous ont fait boire tout ce fiel ! Et maintenant vous vous sentez tout bête, hein ! Allez monsieur Brunet, on vous comprend. On a bien vu. On le sait, monsieur Brunet : (presque ) toute la scène médiatique est en proie à un stupéfiant délire contre les Insoumis. On a vu aussi l’ambiance à « C’est dans l’Air » ! Les vaches sacrées de la scène politique sont devenues des vaches folles. 

Lire la suite : (D’abrutis à médiacrates : du calme !)

          Catherine Aubry

P.S. vous pouvez consulter aussi la colonne de droite

Blogs à voir

dimanche 3 septembre 2017

La naissance du code du travail

Au sortir de la Révolution, la France considérait les salariés comme des domestiques. Il fallut plus d'un siècle pour faire sortir le droit régissant les usines et les ouvriers du du code civil

...

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Au ministère du Travail : les agents sous pression, une ambiance délétère et des milliers d’heures sup’ non payées - Basta !

https://www.bastamag.net/Au-ministere-du-Travail-les-agents-sous-pression-une-ambiance-deletere-et-des

Au ministère du Travail : les agents sous pression, une ambiance délétère et des milliers d’heures sup’ non payées

PAR 
Alors que la loi autorisant le gouvernement à légiférer par ordonnances est examinée depuis lundi par les députés, les fonctionnaires de la direction générale du travail (DGT) sont à pied d’œuvre pour rédiger les futurs textes. Entre travail de nuit, le week-end et même les jours fériés, ils ont déjà chèrement payé la loi El-Khomri. Plusieurs milliers de leurs heures de travail ont même été « écrêtées », c’est-à-dire purement et simplement effacées et non indemnisées – une pratique illégale dans le privé, et mise en cause dans l’administration. Certains dénoncent aussi un climat délétère. Au sein des autres services du ministère, durement touchés par l’austérité, la situation n’est pas meilleure. Enquête.
« Je crois qu’en fait, j’ai peur. » Alors que nous discutons sur un banc en marge d’une manifestation, à l’heure de la pause déjeuner non loin du ministère du Travail à Paris, Nathalie redoute d’être aperçue en compagnie d’un journaliste. La fonctionnaire, qui jette de temps en temps un coup d’œil inquiet à droite et à gauche, est en poste à ladirection générale du travail (DGT), la principale administration centrale du ministère. L’angoisse finit par prendre le dessus : les larmes pointent, embrument son regard. Nathalie décide de mettre un terme à l’entretien. Elle se lève, prend congé.
Nathalie, d’ailleurs, ne s’appelle pas Nathalie. Craignant des représailles de sa hiérarchie, elle a requis l’anonymat. Depuis plusieurs semaines, le climat est à couper au couteau au ministère dirigé par Murielle Pénicaud depuis les dernières présidentielles. Plusieurs documents internes ont « fuité » et ont été publiés parMediapartLe Parisien ou encore Libération, ce dernier journal révélant notamment le contenu des travaux commandés par l’exécutif à la DGT sur les projets d’ordonnances de réforme du code du travail, qui doivent être adoptés d’ici la fin du mois de septembre.

La DGT, service clé du ministère

Dirigé depuis 2014 par l’énarque et conseiller d’État Yves Struillou, la DGT est un service pointu. Ses agents, environ 220 personnes, bientôt un peu plus, sont familiers de sujets tels que la négociation des accords de branche, la justice prud’homale, ou encore les mesures de représentativité syndicale et patronale. Diplômés d’un Institut d’études politiques (IEP), juristes, parfois énarques (pour l’encadrement), ils sont la cheville ouvrière des réformes du code du travail qui s’enchaînent depuis des années. Selon l’Institut de recherches économiques et sociales (IRES), rapportant un décompte effectué par la Commission européenne, la France aurait effectué pas moins de 165 réformes de son « marché du travail » sur la période 2000-2014 ! Les fonctionnaires de la DGT rédigent les projets de loi, les réponses aux amendements déposés par les parlementaires, ou encore les décrets d’application.
Pour préparer la loi autorisant le gouvernement à légiférer par ordonnances, présenté le 28 juin en Conseil des ministres, puis le contenu des futurs textes, ce sont les claviers de la DGT qui s’activent. Suite aux fuites dans la presse, la réaction de la hiérarchie, préoccupée par la maîtrise de son calendrier et de sa communication, a été brutale. « On nous a dit que c’était grave, confiait Nathalie. Que de nouvelles méthodes de travail allaient être mises en place. » « Une plate-forme de travail partagé a été créée, confirme un autre agent de la DGT, présent le même jour aux côtés de Nathalie, et qui a également requis l’anonymat. Certaines personnes ont accès à certains documents, pas les autres. »

Plainte pour vol après les fuites dans la presse

Surtout, un peu comme dans un remake de la Coupe du monde de football 2010, on clame haut et fort « chercher la taupe » au sein du ministère. Une enquête administrative a ainsi été commandée à l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS). Plus exceptionnel encore, une plainte pour vol – visant donc un ou des agents de la DGT – et pour recel de documents (visant les journalistes) a été déposée le 9 juin, deux jours après l’article de Libération. Moins d’une semaine plus tard, le gouvernement calmait le jeu avec la presse en retirant le motif de « recel ». Mais conservait sa plainte pour vol, maintenant la pression sur les agents.
« C’est une singulière conception du management public que de porter plainte contre ses propres services », a alors réagi le syndicat FSU-TEFE (Travail-emploi-formation-économie). Cela, « alors que les documents publiés n’ont pas de secret défense, remarque le syndicat, et qu’ils sont nécessaires à l’instauration d’un débat transparent sur l’ampleur des changements envisagés, d’une part avec les organisations syndicales qui sont reçues dans le cadre d’échanges avec le gouvernement sur la future loi travail, d’autre part avec les citoyens et leurs représentants qui devront débattre de la future loi d’habilitation. »

Réseau informatique coupé par la direction

Manifestement, la manœuvre d’intimidation fonctionne. « Nous n’avons jamais vu un climat aussi lourd, confirme un troisième salarié à Basta !La suspicion est générale. » Le 19 juin, soit quelques jours après la publication de nouvelles informations par Alternatives économiques, le ministère prend une mesure radicale : le temps de faire le tri, l’accès des agents au réseau partagé a été coupé une semaine, sauf pour l’équipe de direction. Problème : le réseau est utilisé par les salariés pour plancher sur leurs dossiers respectifs ! Qu’à cela ne tienne, ils ont dû passer par leur responsable hiérarchique. Depuis, « l’ambiance reste délétère », note Robert Guttierez, le secrétaire général du SMAST-CGT, qui regroupe les agents des administrations centrales des ministères du Travail, de la Santé et des Affaires sociales.
Une situation jamais vue au sein de cette administration centrale, même après les premières fuites sur la loi El-Khomri en 2016, qui n’avaient donné lieu à aucune plainte ni mesure de rétorsion. La coupure du réseau a même poussé les syndicats CGT, CFDT et UNSA de la DGT à interpeller leur direction dans un courrier commun :« Les agents sont abasourdis par cette mesure prise dans la précipitation, qui n’a fait l’objet d’aucune information ou explication préalable par la direction. Celles et ceux qui n’œuvrent pas sur les projet d’ordonnances interprètent cela comme un mépris à l’égard des matières qu’ils traitent au quotidien », comme la santé et la sécurité des salariés ou l’inspection du travail. Bonjour l’ambiance.

Conditions de travail « indignes »

Mais la pression morale et psychologique n’est pas la seule à être mise en cause à la DGT. Certains agents du service se plaignent des cadences et des charges de travail infernales qu’ils ont connu en particulier l’an dernier, durant le parcours du combattant ayant conduit à l’adoption de la loi El-Khomri. Ils craignent que cette situation ne se reproduise cette année avec les projets d’ordonnances, puis les multiples réformes programmées. « la DGT a déjà beaucoup souffert. Sous François Hollande, il y a eu une grande loi par an sur le code du travail », s’inquiète l’un des agents cités précédemment. Il est vrai qu’entre l’Accord national interprofessionnel (ANI) de 2013, les lois Macron et Rebsamen, puis la loi Travail, le programme des dernières années a été chargé.
« Stress », conditions de travail « indignes », « manque de reconnaissance »,« disparition » du collectif de travail… En 2016, en pleine adoption aux forceps de la loi El-Khomri, les griefs évoqués par les agents, alors consignés sur un compte-rendu d’assemblée générale, sont nombreux et sans équivoque. Pour tenir le rythme des réécritures du texte, ou répondre aux milliers d’amendements déposés par les parlementaires, certains travaillent la nuit, le week-end, ou même les jours fériés. Cela y compris… le jour du 1er mai ! Le tout « en méconnaissance – et c’est un comble pour le ministère du Travail, des règles en matière de durée du travail et de repos hebdomadaires », juge malicieusement un communiqué rédigé par plusieurs syndicats [1].

Des milliers d’heures de travail écrêtées

Cerise sur le gâteau pour les agents de la DGT : certaines heures supplémentaires, au nombre de 8642 à l’échelle du service et au cours de l’année 2016, ne leur ont pas été payées, et ne sont pas non plus récupérables. D’après les procédures internes de la DGT, les heures de travail effectuées avant 7h30 et après 19h30, de même que toutes celles excédant les dix heures supplémentaires effectuées au cours du mois, sont automatiquement « écrêtées » par la pointeuse : elles sont comptabilisées mais non payées, ni même récupérées, comme peuvent l’être les dix premières heures sup’ réalisées dans le mois. Un volume qui représente environ cinq postes à temps plein à l’échelle d’une année.
Au sein des services déconcentrés du ministère, les Direccte [2], la pratique a pris des proportions plus considérables encore. En 2011, et seulement pour la Direccte Île-de-France, pas moins de 33 262 heures de travail (l’équivalent de 20 postes à temps plein) ont été écrêtées, selon un décompte consulté par Basta !. Comment ce chiffre a-t-il évolué les années suivantes ? Impossible à dire car, selon un représentant syndical, la direction régionale ne communique plus ces données, et n’a pas répondu à nos questions [3]. Sur la même période, les effectifs ont par contre été fortement réduits. Au total depuis dix ans, les Direccte ont perdu près de 19 % de leurs effectifs. A l’échelle du territoire, combien d’heures sont-elles ainsi écrêtées chaque année ? Interrogé, le ministère du Travail n’a pas répondu à nos questions.

L’administration en défaut ?

Reste une question essentielle, d’autant plus si l’on considère que ce même ministère a pour mission de garantir le respect du droit du Travail sur le territoire national : la pratique de l’écrêtage – qui consiste, en somme, à ne pas payer ni compenser en repos des heures qui ont pourtant bel et bien été effectuées – est-elle légale ? Elle est en tous cas pratiquée dans plusieurs administrations françaises, et pas seulement au ministère du Travail. En 2014, la CGT Pénitentiaire estimait à 96 000 heures par an le volume horaire écrêté au sein des Services pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP) du territoire national.
Pour Robert Guttierez, le secrétaire général du SMAST-CGT, « La pratique est effectivement critiquable d’un point de vue moral, mais elle est malheureusement légale, car prévue dans les textes. » Même constat d’impuissance du côté de la CGT-TEFP, présente au sein des services déconcentrés du ministère du Travail, où Simon Picou juge la pratique réglementaire, tout en la déplorant. La consultation des textes de référence encadrant le temps de travail dans les administrations d’État permet néanmoins de constater que la possibilité d’un « effacement » des heures supplémentaires n’y est jamais mentionnée [4].

« Les heures écrêtées sont des heures volées »

Interrogé par Basta !, le secrétaire général de l’Union fédérale des syndicats de l’État (UFSE-CGT), Jean-Marc Canon, a un point de vue qui diffère de celui de ses confrères : « Hormis des cas particuliers, comme le forfait cadre ou la gendarmerie, je suis formel : il y a des règles, et dans l’administration ces règles disent que les heures supplémentaires doivent être récupérées ou indemnisées. En vertu de quoi des heures travaillées ne seraient ni payées, ni récupérées ? Ça n’a aucun fondement légal ! » Dans le secteur privé, l’écrêtage des heures supplémentaires est une pratique illicite, assimilable à du travail dissimulé. « Dans le secteur public, on ne peut même pas dire que c’est du travail dissimulé, car c’est au vu et au su de tous ! », ironise Jean-Marc Canon.
Pour le syndicaliste, la pratique est imposée « par le fait » au sein des administrations. Elle serait une variable d’ajustement parmi d’autres, afin de compenser la réduction des moyens consécutive à la RGPP et autre « modernisation de l’action publique » : « La seule solution pour organiser les services devient le recours massif aux heures supplémentaires. Mais cela prend des proportions intenables. Nous n’avons pas d’étude exhaustive, mais le summum est atteint dans la fonction publique hospitalière. Si les salariés des hôpitaux parisiens prenaient toutes les récupérations accumulées, l’ensemble des hôpitaux de la ville fermerait pendant plusieurs jours ! »
Émeline Briantais, du syndicat Sud-Travail, est sur la même longueur d’onde, à quelques nuances près : « Travail dissimulé, ça reste du politiquement correct ! En fait, les heures écrêtées sont des heures volées. Et qu’on ne vienne pas nous dire que ces heures ne nous sont pas demandées : le recours aux heures écrêtées est massif, et récurrent. » Sud-Travail demande l’arrêt de l’écrêtage, et l’accès des salariés aux données chiffrées qui les concernent. Bien qu’étant conscient des difficultés pour les agents de l’administration à faire valoir leurs droits en matière de temps de travail, le syndicat réfléchit à donner des suites à l’affaire. Interrogé sur la question par Basta !, le ministère du Travail n’a, là encore, pas souhaité nous répondre.

Le gouvernement déterminé

A la DGT, confrontée aux protestations – et parfois aux arrêts maladie – des agents, dont certains font un travail indispensable aux visées du gouvernement, on a décidé de lâcher du lest. Une prime exceptionnelle a été versée l’an dernier aux agents impliqués sur le chantier de la loi El-Khomri – censée compenser leurs sacrifices. Avant son départ, la ministre du Travail du gouvernement Valls a en outre engagé le recrutement de huit agents supplémentaires, permettant à la DGT de retrouver ses effectifs du début des années 2010 – un privilège à l’heure où les services déconcentrés du même ministère doivent se serrer très fortement la ceinture. Signe de la préoccupation du gouvernement, cette année, dix agents vacataires – de jeunes diplômés – sont en cours de recrutement, pour assurer un appui aux équipes pendant un an. Une « charte des temps » a également été conçue.
Le projet de loi d’habilitation rédigé, les salariés de la DGT planchent maintenant sur les ordonnances. Dans un discours à ses agents, le 30 juin, le directeur général du Travail, Yves Struillou, a voulu s’assurer leur pleine collaboration. En leur signifiant, d’abord, la reconnaissance des plus hautes instances de l’État. En employant, ensuite, un ton plus grave : « Il ne peut y avoir de climat de défiance entre le ministre et les agents. Nous sommes regardés comme une administration qui ne peut pas être corrompue. » [5] Et d’annoncer : « L’été sera chaud. (...) Sans les agents publics que nous sommes, la situation serait pire. Mon rôle est de transformer l’institution. » En attendant, les compteurs d’heures écrêtées continuent de tourner.
Photo : © Eros Sana / Basta !

samedi 2 septembre 2017

Fanatisme religieux : le coup de gueule d'un principal de collège

Je vous fais suivre un article instructif sur la vie d'un collège que m'a communiqué un ami qui a vécu en partie de tels faits.
Cet article écrit par un principal de collège me semble objectif, sans tomber dans un racisme primaire. 

Didier Wannehain





 Parce qu'il n'est plus soumis au devoir de réserve des fonctionnaires, Bernard Ravet s'est décidé à raconter sa vie de principal dans trois collèges difficiles de Marseille. Il décrit la violence, la montée de l'islamisme, la solitude des chefs d'établissements et des enseignants.Retraité depuis 2015, Bernard Ravet, principal pendant quinze ans dans «trois des collèges marseillais les plus difficiles» livre un témoignage de première main (1) sur la montée progressive du fanatisme religieux musulman dans certains établissements scolaires. Et sur la réponse peu efficace voire fuyante de l'institution: «Il faut en finir avec la loi du silence qui pèse sur l'impact du religieux dans certains établissements», écrit cet ex-principal. Le fanatisme «frappe à la porte de dizaines d'établissements, (...) imposant ses signes et ses normes dans l'espace scolaire, dans les cours de récréation, les cantines, les piscines. Longtemps, je me suis tu. Par respect du devoir de réserve. Par crainte de stigmatiser les établissements que je dirigeais et d'en aggraver la réputation peu flatteuse (...). Par souci de protéger les élèves et les familles alors majoritaires qui résistaient aux coups de boutoir du fanatisme. Par peur d'être accusé d'islamophobie ou de racisme rampant». Essentiellement confronté à des problèmes de violence dans son collège des quartiers nord de Marseille, il doit vite faire face à un autre adversaire au début des années 2000: Dieu.

 

Lieu d'observation idéale, la cantine

Cela commence avec ces enseignantes et ces élèves qui, à la sortie du collège, se font bombarder de canettes de coca aux cris de «putes! salopes!». Leur point commun? Elles avaient mis une jupe. Ce sont ces jeunes dealers, des barbus en sweat et tee-shirt qui viennent lui expliquer que le fait de vendre de la drogue ne pose pas de problème en dépit de leur croyance religieuse car «les consommateurs ne sont pas musulmans. Si la drogue tue, elle ne tue que des mécréants. Ce n'est pas contraire à notre religion».
Emplacement d'observation idéal, la cantine se situe «à l'exact point d'intersection entre ma fonction de directeur d'ONG pédagogique et cette fonction que je devine alors sans me la formuler, imam de la République». Pour beaucoup d'enfants, le repas de midi est le seul de la journée. Il était hors de question de proposer de la viande halal mais «nous composions nos menus en fonction de cette contrainte. (...) Lorsque nous servions de la viande, nous prévoyions donc des œufs, du poisson, un deuxième légume ou des féculents... De quoi composer une assiette nourrissante qui n'allait pas finir à la poubelle». Marginal en 2000, lorsqu'il prend son premier poste dans les quartiers nord, «le refus de manger de la viande qui n'était pas halal était devenu la norme en 2013, lorsque j'ai quitté le collège Izzo». De même que la pratique du ramadan. Si en 2000, la moitié de ses élèves le respectaient, «en 2013 nous étions à 90% ou 95%».

Fracture grandissante entre garçons et filles

La fracture entre garçons et filles est quant à elle grandissante: ils se mélangent «très peu» en cours de sport. Les activités sportives et les sorties sont distinctes, les relations amoureuses et amicales très rares. Les garçons ne s'assoient pas à côté des filles et sont un peu moqueurs. Les garçons trouvent normal de prendre part à l'éducation de leurs sœurs, de vouloir se marier avec une jeune fille chaste tandis qu'eux-mêmes ne consentent pas au même sacrifice. «Certains élèves que j'ai eus avaient du mal à accepter les remarques d'un professeur femme», note le principal.
Il énumère aussi le cas de ces élèves, qui, le matin sont soudain plus nombreuses à arriver voilées devant l'établissement. «La plupart se découvrent avant d'arriver à la porte. Mais certaines tentent de forcer le passage, de retarder au maximum le moment d'enlever leur voile, de pénétrer d'un mètre, de deux mètres, dans l'enceinte du collège. Toujours grignoter du territoire. C'est une bataille pied à pied». Comme avec cette petite Djamila, dont les parents sont injoignables. Bernard Ravet finit par coincer la mère, à l'heure de la prière du vendredi grâce à une assistante sociale. Le père finira par lâcher du lest après un entretien au forceps.

«Il est normal de lapider une femme adultère»

Un jour, une jeune professeure d'histoire-géographie déboule dans son bureau, fébrile. «Monsieur le principal, pardon de vous déranger, je viens de vivre quelque chose de grave. C'était pendant le cours d'instruction civique des cinquièmes. Le cours sur les droits de l'homme. Mustapha a pris la parole... - Mustapha. Celui qui est plutôt bon? - Oui. Et là, il explique, soutient et argumente que l'homme et la femme ne sont pas égaux, qu'il est normal de lapider une femme adultère, tout comme de couper la main d'un voleur. - J'imagine que vous avez réagi. - Bien sûr! Il a continué. «Mais si, c'est vrai, c'est comme ça qu'on fait, c'est dans le petit livre qu'on m'a donné à la mosquée.» - Quel petit livre? - Je l'ignore.» Quelques jours plus tard, Bernard Ravet récupère ce livret d'une vingtaine de pages qui détaille les crimes des «mécréants»: croire que «les régimes et les législations établies par les hommes sont mieux que la législation de l'islam» ; dire que «l'application de la législation islamique concernant les peines légales, telles que l'amputation de la main du voleur ou la lapidation de l'adultère mariée, n'est pas conforme aux mœurs actuelles modernes». Il apprend que ce livre vient de la mosquée d'Abdel, un surveillant du collège. «Abdel. Toujours propre sur lui. Habillé à l'occidentale. Physique sec. Petite barbiche bien taillée. Extrêmement poli. Je n'ai qu'à m'en féliciter. Bien que d'un tempérament solitaire, il s'est imposé parmi le petit groupe de surveillants sur lesquels je m'appuie dans les circonstances les plus délicates. Il sait «tenir» une permanence avec 50 élèves sans que cela bronche. Est toujours partant pour remplacer un collègue absent. Pour tout dire, c'est mon meilleur surveillant.» À cet instant jaillit néanmoins de sa mémoire qu'il n'embrassait pas ses collègues de sexe féminin... 
«Merci de nous avoir informés, répondra le rectorat après un rapport circonstancié du principal, mais ce monsieur a signé un contrat pour six ans on ne peut rien faire». Les RG, eux, lui révéleront que l'individu est sous surveillance depuis six mois, «classé S en quelque sorte». Méfiant, le surveillant finira par partir de lui-même grâce à la débrouillardise du principal. Une fois de plus.

Ses seuls vrais soutiens, pendant toutes ces années, se résument aux commissariats avec lesquels il entretient d'excellents rapports, à ses collègues dirigeants d'établissements locaux et à Jean-Pierre Obin, son ami inspecteur général, auteur d'un rapport détonnant en 2004 sur «les signes et manifestations d'appartenance religieuse dans les établissements scolaires» qui décrivait la progression du fanatisme religieux dans les établissements. «C'est lui, qui en couchant sur le papier une réalité sur laquelle je n'avais plus prise, m'a donné l'espoir qu'il restait un peu de lumière dans la maison, qu'on ne pouvait pas ne pas désespérer complètement de l'institution».

 (1) Principal de collège ou Imam de la République? de Bernard Ravet avec Emmanuel Davidenkoff. Éditions Kero. Parution le 23 août 2017.


Pour suivre..

Une vidéo:
Nouvelle prière de rue du vendredi. Clichy/France