samedi 26 septembre 2020

Nous ne voulons plus être gouvernés par la peur!

 


 

 

Une remarque sur cette vidéo 

(les petites fautes de français sont celles de la personne qui a rédige ce texte)

cela dit, elle a selon moi, un bon jugement.

:

"Monsieur veran, arrêtez de nous prendre pour des cons, l épidémie est finie .elle n a rien a voir avec la pandémie du mois de mars. Ou sont les morts annoncé ??? Monsieur toubiana, professeur Toussaint, raoult ,des grands médecins ,épidémiologiste, sont la pour nous empêcher de sombrer dans la peur, chose qui contraire au gouvernement, vous nous maintenez masqués, bâillonnés pour nous empêcher de vivre, de nous défendre. Qui est cette femme qui se dit journaliste, elle est d une stupidité, incroyable que fait elle sur se plateau elle est juste capable d annoner ce qu elle ne sait pas ,se dont apparemment elle ne sait pas informer, elle rabâche se que veran pour se donner bonne conscience. Monsieur bercoff je vous en supplie faite quelque chose pour l empêcher et arrêter de nous dire des conneries. Le gouvernement nous manipule pourquoi, il faut réfléchir c est une dictature, oui nous sommes en dictature. Personne ne sait, dans le doute tu fait le contraire de ce que l'on devrait faire, nous nous retrouvons avec beaucoup de malades et de dépressifs. On profite de cette crise pour avilir la population. "

mercredi 27 mai 2020

Le premier tour des élections municipales a eu lieu le 15 mars, deux jours avant le début du confinement.



Le premier tour des élections municipales a eu lieu le 15 mars, deux jours avant le début du confinement.

Municipales : le Conseil constitutionnel va se prononcer sur la validité du premier tour

Le premier tour des élections municipales pourrait-il être annulé ? C’est très peu probable, mais les candidats qui estiment que l’épidémie de coronavirus a altéré ce scrutin le 15 mars ont obtenu une première victoire : le Conseil constitutionnel se prononcera sur cette élection. Le Conseil d’Etat lui a en effet transmis lundi 25 mai deux questions prioritaires de constitutionnalité (QPC) sur le sujet, selon deux décisions consultées par Marianne. Autrement dit, le Conseil constitutionnel devra contrôler si ce premier tour, tenu dans des circonstances très particulières, était bien conforme à la Constitution.

"Abstention contrainte"

Un peu partout en France, de nombreux candidats malheureux aux municipales ont déposé des recours devant la justice administrative. Des démarches soutenues par l’association « 50 millions d’électeurs ! », qui a fait de l’annulation du premier tour son combat. « Le motif principal que nous invoquons est l’insincérité du scrutin », explique son président Renaud George. Maire sortant de Saint-Germain-au-Mont-d’Or, une petite commune près de Lyon, lui-même a été battu dès le premier tour. « Une abstention contrainte a conduit une partie de la population à ne pas pouvoir s’exprimer, déplore-t-il. Je pense aux plus de 60 ans, mais aussi à la tranche d’âge 25-40 ans, celle où l’on a souvent de jeunes enfants et où l’on peut avoir des craintes pour leur santé. D’autres catégories ont pu s’exprimer plus fortement, ce qui amène à un déséquilibre, car on ne vote pas tout à fait de la même façon selon les tranches d’âge. » Les requérants citent notamment l’article 3 de la Constitution, selon lequel le suffrage « est toujours universel, égal et secret ».
Dans une tribune publiée le 15 mai par Marianne, plusieurs constitutionnalistes et juristes avaient réclamé que le Conseil constitutionnel se prononce sur ce premier tour. Mais le débat fait rage à propos de l’impact du coronavirus sur les résultats. S’il ne fait aucun doute que l’épidémie a découragé de nombreux électeurs d’aller aux urnes (l’abstention a culminé à 55,4%), a-t-elle vraiment défavorisé certains candidats ? « La montée de l’épidémie a eu, bien sûr, un effet global sur la participation à l’élection municipale, mais elle n’a pas affecté les dynamiques en cours, ni l’influence des événements antérieurs tels que la crise des “gilets jaunes” », écrit le démographe Hervé Le Bras dans une note publiée par la Fondation Jean-Jaurès.

"La situation est sans précédent"

Le Conseil constitutionnel a en principe trois mois pour rendre sa décision, mais ses membres auront forcément en tête la date du 28 juin fixée par le gouvernement pour le second tour des municipales, sous réserve de l’évolution de l’épidémie. Dans un rare entretien au Figaro, en avril, le président de l’institution, Laurent Fabius, affirmait d’ailleurs que le Conseil se tenait « évidemment prêt à statuer sur les QPC urgentes ». Et il pensait notamment à ces municipales si particulières... « La situation est sans précédent dans notre histoire politique contemporaine, estimait-il. Des questions inédites se posent au regard, notamment, du principe d’égalité ou de l’exigence constitutionnelle de sincérité du scrutin que le Conseil constitutionnel déduit de l’article 3 de la Constitution. » Des questions qui attendent désormais une réponse.

mardi 12 mai 2020

la presse américaine moque la France qui "rend les masques obligatoires mais interdit la burqa"






Le voile intégral est interdit en France, mais les citoyens doivent porter un masque pour limiter la pandémie de coronavirus : incompréhensible aux yeux du "Washington Post".
Le voile intégral est interdit en France, mais les citoyens doivent porter un masque pour limiter la pandémie de coronavirus : incompréhensible aux yeux du "Washington Post". - MONTAGNE PASCAL/SIPA




Fidèle à sa tradition, le "Washington Post", un grand quotidien de la côte est des Etats-Unis, s'est fendu d'un article établissant un parallèle ahurissant entre l'obligation sanitaire de port du masque dans les lieux publics et... l'interdiction du voile intégral. Le tout pour dénoncer l'intolérance française, cela va sans dire.

Message de Guillaume Chopin (Association Internationale pour une Santé Naturelle Scientifique et Humaniste)



Industrie pharmaceutique : le rapport qui a «vendu la mèche

L’objectif de l’industrie pharmaceutique n’est PAS de guérir les patients – c’est uniquement
de faire du PROFIT.
Ceci n’est pas de la « théorie du complot »
C’est écrit en toutes lettres, dans un rapport terrifiant paru le 10 avril dernier.
Attention : l’auteur du rapport n’est pas « anti-capitaliste », « ultra-écologique » et encore moins un partisan des « médecines naturelles ». Au contraire, c’est  un analyste fnancier de Goldman Sachs, la banque d’investissement la plus
célèbre au monde. Et ce qu’il explique à ses riches clients est tout simplement terrifiant : 

Ils avouent : guérir les patients n’est PAS rentable ! 

La note commence en posant une terrible question : « Guérir les patients est-il un business model soutenable ? » Et savez-vous ce que répondent les banquiers de Goldman Sachs ? NON ! Guérir les patients n’est pas rentable ! Je n’invente rien – le rapport a été cité en détail par des grands médias américains, comme
CNBC. [1] Je cite le rapport : « Les remèdes qui guérissent immédiatement offrent un profitl de rentrées financières récurrentes très différent des  thérapies chroniques. (...) Ces remèdes représenteraient un intérêt formidable pour les patients et la société, mais pourraient être un obstacle pour ceux qui cherchent un « cash flow »financier durable ». Et au cas où ce ne serait pas assez clair, Goldman Sachs prend l’exemple d’un médicament récent contre l’hépatite C, qui guérit la maladie à 90 % : « Ce médicament est un cas d’école, car il a progressivement réduit le nombre de patients susceptibles de le prendre ». Si les patients guérissent, ils ne transmettent plus le virus à d’autres personnes... cela veut dire qu’il y aura de moins en moins de malades... et donc de moins en moins de profits pour l’entreprise qui vend ce médicament ! 

Le vilain petit secret de l’industrie pharmaceutique 

Si ce raisonnement vous choque, il est temps de vous réveiller. Car c’est bien comme ça que notre « système de santé » fonctionne. Les multinationales de l’industrie  pharmaceutique ne sont pas dirigées par des « philanthropes » ou des « bienfaiteurs ». Ces entreprises sont cotées en bourse et sont possédées par des actionnaires – les riches clients de Goldman Sachs, par exemple. Or les actionnaires ne demandent qu’une seule chose : la rentabilité financière. Ils veulent que l’entreprise dont ils possèdent des actions fasse le plus grand profit possible. Ils se moquent bien de savoir si l’entreprise va « sauver le monde » – ils veulent que leurs actions leur rapporte de l’argent. Voilà pourquoi Big Pharma fait plus de recherche contre la calvitie que contre le paludisme.
Ce n’est pas moi qui le dit, mais le milliardaire Bill Gates : [2]
« Le capitalisme implique qu’il y aura beaucoup plus de recherche scientifique contre la calvitie que contre des maladies comme le paludisme, qui touche surtout des personnes pauvres. Un remède contre le paludisme est le plus grand besoin d’un point de vue humaniste. Mais la recherche sur ce sujet ne reçoit presque aucun financement. » De même, Big Pharma investit beaucoup contre l’impuissance sexuelle que contre la sclérose en plaques.
Et financièrement, c’est « justifiée » : la fameuse pilule bleue de Pfizer pour favoriser l’érection a été l’un des médicaments les plus rentables de ces 15 dernières années !
Mais il y a bien pire.
Si vous allez au bout du raisonnement, vous en arrivez à une conclusion encore plus affreuse. 

Maintenir les gens malades est plus rentable que de les guérir

D’un strict point de vue financier, l’idéal pour Big Pharma, ce sont des traitements qui : Sont brevetables (ce qui exclut les remèdes naturels) ; Doivent être pris tous les jours, idéalement toute la vie; Et bien sûr, ne guérissent pas la maladie ! Comme par hasard, c’est le cas des médicaments chimiques : Qui réduisent la tension artérielle; Qui régulent le diabète; Qui abaissent le cholestérol; Qui soulagent les douleurs articulaires ; etc. Vous voyez le problème ? Pour chacune de ces maladies, il existe des protocoles 100 % naturels qui guérissent en profondeur. Par exemple, contre le diabète que l’on dit « incurable », un régime alimentaire spécifique permet de se débarrasser de la maladie. Ce sont des chercheurs de l’Université de Newcastle qui en ont apporté la preuve, publiée dans une des revues médicales les plus prestigieuses au monde. [3] Les patients qui suivent ce régime n’ont plus le diabète... et n’ont plus besoin de médicament ! Et c’est bien sûr une catastrophe financière pour Big Pharma et ses actionnaires ! 

Vive la recherche médicale non privée !

La morale de cette histoire, c’est que nous avons besoin de recherche  scientifique désintéressée ! Nous ne pouvons pas compter uniquement sur Big Pharma pour notre santé ! Il faut impérativement que la recherche médicale soit aussi financée par des organismes publics et des fondations d’utilité publique. Heureusement, cela commence à être le cas, à travers le monde.
En deux clics, depuis n’importe quel ordinateur, vous et moi avons désormais accès : Aux récentes études d’universitaires chinois prouvant l’intérêt d’une plante locale, l’uperzine A, contre Alzheimer ; A l’accumulation d’études financées par l’État indien prouvant les bienfaits du hatha yoga (le trésor national), notamment en accompagnement du cancer ; Ou encore aux études brésiliennes sur les bienfaits de la propolis verte – un antibiotique naturel étonnant ! Donc ne nous décourageons pas ! Big Pharma est encore très puissant... mais la science désintéressée, la vraie, est en train de gagner du terrain ! Votre dévoué,

Guillaume Chopin

lundi 11 mai 2020

Le « financement de la Sécurité sociale » menacé

Après 18 ans de déficit, la Sécurité sociale dégagera un excédent ...

Sous le titre inquiétant (quand on le lit dans un journal patronal) : « Il faudra rebâtir la Sécurité sociale », le journal Les Échos (23 avril) déclare : « La Sécurité sociale va sortir très affaiblie financièrement de cette crise ».
Le Figaro (29 avril) précise : « Son endettement dépasserait 50 milliards d’euros début mai. » Les Échos concluent : « Un autre débat devra s’ouvrir sur le financement de la Sécurité sociale (...). Jusqu’où est-on prêt à payer et pour quoi ? Quelles priorités ? Quel partage entre organisation collective et responsabilité individuelle ? (...) De quoi nourrir des projets ambitieux pour la présidentielle de 2022. Mais des décisions devront être prises avant. » La Sécurité sociale a, depuis son origine, été dénoncée par le patronat comme une charge insupportable. La pandémie est pour eux l’occasion de passer à l’attaque pour remettre en cause ses bases mêmes. Il faudrait redéfinir ce qui restera couvert par une « organisation collective » (la « protection » a minima) et ce qui relèverait de ce qu’ils appellent « la responsabilité individuelle », c’est-à-dire de l’assurance privée. Pour atteindre cet objectif, Les Échos préconisent l’union nationale réalisée autour de De Gaulle : « Pour imaginer de reconstruire le pays, beaucoup d’hommes et de femmes politiques invoquent déjà le précédent du Conseil national de la Résistance (...), au sortir de la guerre en 1945, dans un esprit non partisan. » La crise sanitaire que traverse le pays met au grand jour les enjeux de société qui vont être posés dans les semaines et les mois qui viennent. Les représentants du capital financier exigent de Macron qu’il détruise les fondements « du financement de la Sécurité sociale ». Les besoins les plus fondamentaux de l’immense majorité exigent à l’inverse le retour aux fondements de la Sécurité Sociale de 1945 garantissant chacun contre les aléas de la vie sur la base de la collecte du salaire différé dans une caisse unique. Ce qui, pour les patrons, a toujours été considéré comme la cause d’un « coût du travail » trop élevé.

mercredi 6 mai 2020

"On espérait un tournant, on a eu un prétexte" : la farce de la réouverture des écoles pour lutter contre les inégalités



Il y a des conversions qui bousculent et bouleversent. Même chez les enseignants, bien qu'endurcis par des années de réformes (et d'autant de contradictions), on avoue avoir flanché face à son petit écran au soir du 13 avril dernier au moment de l'allocution du président de la République. Assis derrière son bureau, l'air grave, Emmanuel Macron, annonce alors la réouverture progressive des écoles à partir du 11 mai prochain. Et pas pour n'importe quelle raison. « C’est pour moi une priorité car la situation actuelle creuse des inégalités, expose-t-il. Trop d’enfants, notamment dans les quartiers populaires et dans nos campagnes, sont privés d’école sans avoir accès au numérique et ne peuvent être aidés de la même manière par les parents. Dans cette période, les inégalités de logement, les inégalités entre familles sont encore plus marquées. C’est pourquoi nos enfants doivent pouvoir retrouver le chemin des classes ».
Rachel, 44 ans, professeur de Français dans un lycée de Vendée (Pays de la Loire), se souvient être restée bouche bée devant ce spectacle inattendu. « Depuis 2017, il y en a eu des mouvements de protestation pour demander plus de moyens pour les écoles, les collèges et les lycées dans le but de donner les mêmes chances à tous les élèves, quels que soient leur milieu ou leur lieu de résidence, se souvient-elle. Il fallait donc une épidémie pour comprendre cette nécessité ? ». Quatre semaines plus tard, pourtant, elle déchante : « Je m'attendais à un jour nouveau, mais nous n'avons eu qu'un prétexte ».

Les élèves en difficulté absents ?

Tous les signaux semblaient pourtant au vert. Dans les jours suivants cette annonce, le ministre de l'Éducation nationale et bon soldat Jean-Michel Blanquer, annonçait, dans les pas du président, qu'à l'occasion de cette reprise, l'accent allait être mis sur les publics les plus « fragiles ». Autrement dit : les élèves ayant décroché pendant le confinement. Combien ? 5 à 8% des 12,9 millions d'élèves, selon les estimations gouvernementales. Bien plus selon le président de la commission des affaires culturelles et de l'éducation de l'Assemblée nationale, le député La République en marche (LREM) du Bas-Rhin, Bruno Studer. « Selon les chiffres avancés par de nombreux professeurs, en fonction des sections et des secteurs géographiques, cela peut monter à 10, 20, 30 voire à plus de 60 % d’élèves injoignables », décrit-il dans une tribune publiée par Marianne. Qu'importe, ces bonnes intentions ont vite été démolies par une précision du ministre : « Le retour à l'école se fera sur la base du volontariat ».
Une simple invitation au retour qui exaspère au plus haut point Nicolas Glière, professeur dans un collège du 20ème arrondissement de Paris (Île-de-France) et leader du mouvement des "Stylos rouges". « Pas un seul enseignant ne se fait d'illusion, confie-t-il. Les élèves les plus en difficulté ne viendront pas en classe, c'est une évidence. Nous n'arrivons même pas à avoir de contact avec la plupart d'entre eux. Ils ne vont pas réapparaître comme par magie ». Une intuition qui rejoint les conclusions d'un sondage Odoxa-Dentsu Consulting publié par Le Figaro le 23 avril dernier, selon lequel seul un sixième des élèves qui voudront bien retrouver les salles de classe seront issus de familles aux revenus modestes. Une « mauvaise décision » qui peut s'expliquer par deux façons, selon lui. « Soit le gouvernement a de bonnes intentions, mais prouve sa maladresse par une décision complètement déconnectée des réalités du terrain, soit c'est volontairement cynique ».

Christine, enseignante en classe de CE1 à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), se moque totalement des dessous d'une telle décision. « Ce qui m'intéresse, c'est le concret, les effets sur notre quotidien », souligne-t-elle. Depuis le début du confinement, le 17 mars dernier, la maîtresse d'école se bat tant bien que mal pour ne pas « perdre » ses élèves. Sur sa classe de 27 élèves, qu'elle juge « mixte socialement », 5 ont pourtant décroché. « Ce sont des élèves de familles qu'il faut aller chercher, rapporte-t-elle. Elles ne répondent pas, alors il faut les contacter, les relancer par tous les moyens… Et quand elles répondent enfin, c'est pour nous dire qu'elles n'y arrivent pas et qu'elles n'osaient pas nous le dire ».

"Ce n'est pas ça l'école républicaine !"

Après avoir effectué un sondage par ses propres moyens du côté des parents d'élèves, Christine a constaté que ce sont justement ces élèves décrocheurs qui ne remettront pas les pieds dans l'établissement à partir du 11 mai. « Je voulais absolument qu'ils reviennent, déplore-t-elle. Si voulions vraiment combattre les inégalités, nous aurions dû ouvrir les écoles uniquement pour ces élèves sans leur laisser le choix de rester chez eux ». D'autant que « laisser le choix » aux parents équivaut à leur envoyer un « drôle de message », selon Emma, jeune institutrice basée en périphérie lilloise. « Quelque part, c'est comme admettre qu'il existe un risque sanitaire. Et il n'y a pas meilleure façon de les faire fuir, juge-t-elle. Accueillir uniquement les élèves en difficulté aurait permis de faire des groupes plus réduits et de garantir à ces familles, qui ont besoin d'être rassurées plus que toutes les autres, une sécurité maximale ». Ce choix n'a pas été fait. Seules quelques collectivités, comme la ville de Paris, ont décidé de donner la priorité à ce public. Ailleurs, les conséquences de ce non-choix sont mesurées en ce moment même par les chefs d'établissement qui, pour beaucoup, nous indiquent avoir énormément de difficultés à convaincre les familles modestes de scolariser leurs bambins. Voire même uniquement à les joindre...
Aux avant-postes, en temps normal, pour combattre les difficultés scolaires, les enseignants de Rased (Réseau d'aides spécialisées aux elèves en difficulté), largement touchés par les suppressions de poste sous le mandat de Nicolas Sarkozy, sont eux aussi dépités par ce manque de courage politique. Sarah* a 42 ans et est « maîtresse spécialisée » depuis 2002 dans plusieurs établissements de banlieue parisienne. Habituellement, celle-ci prend en charge une poignée d'élèves piochés dans différentes classes en fonction de leur niveau pour leur offrir, en groupe, un temps de soutien scolaire autour de l'apprentissage des fondamentaux en mathématiques et en français. Mais à partir du 11 mai, impossible pour elle de prévoir le rôle qui sera le sien en l'absence des élèves qui ont le plus besoin d'elle. Parmi eux, certains n'ont même pas pu récupérer leur cartable, oublié à l'école après plusieurs jours d'absence avant que le confinement ne soit annoncé… « S'ils ne viennent pas à partir du 11 mai, et c'est ce qui se profile, nous allons reprendre du service pour faire cours à des enfants de profs. Ce n'est pas ça l'école républicaine ! », regrette-t-elle.
Et même s'ils prennent le chemin de l'école, rien n'est gagné, témoigne-t-elle. En cause : la lourdeur des normes précisées par le fameux « protocole sanitaire » du ministère. Un document long de 63 pages. « Plutôt que de constituer des groupes, je pense faire le choix d'intervenir directement dans les classes en appui des enseignants, explique-t-elle. Pas parce que c'est préférable, non. Mais parce que le protocole rend impossible la constitution de groupes et l'accompagnement personnalisé. Il nous interdit d'associer des élèves de classes différentes et il exige que le matériel ne soit pas partagé entre les enfants, même désinfecté ». Et de poursuivre : « Par ailleurs, les élèves doivent garder une salle et une place fixe. S'ils touchent à une chaise, elle doit être désinfectée, s'ils touchent à un livre, celui-ci doit être retiré pendant cinq jours... C'est impossible de faire de l'accompagnement personnalisé dans ces conditions et dans des groupes de 15 ». Alors, que faire ? « Nous ferons des cours magistraux pour les présents et du suivi à distance pour les absents. Seule certitude : si nous avons des élèves en difficulté en face de nous, nous les perdrons rapidement et définitivement ». Bref, toutes les planètes sont alignées pour accroître les inégalités plutôt que les abattre.

"Du marketing creux"

Heureusement pour les élèves absents, tout n'est pas perdu. C'est Jean-Michel Blanquer lui-même qui le promet. « Notre but c’est que 100 % des élèves soient reliés à leurs écoles, leurs collèges et leurs lycées, a-t-il affirmé à l'occasion d'un entretien accordé à France 24 fin avril. Certains seront présents physiquement, d’autres le seront à distance ». Une question se pose : par qui seront effectués ces cours à distance pour les absents ? « Rien n'est clair, s'agace Nicolas Glière. Va-t-on charger les profs 'à risque' libérés de cours de donner ces leçons à distance ou va-t-on demander aux professeurs présents en classe de faire des doubles journées ? On va certainement tenter de nous culpabiliser pour que l'on en fasse plus, agiter l'urgence des inégalités creusées, alors que quoi que l'on fasse ça ne changera rien ».
Par ailleurs, à la suite de ces semaines de classe d'un genre bien particulier, tout au long de l'été, un dispositif nommé « écoles ouvertes » sera déployé. « C'est-à-dire que le bâtiment sera ouvert et permettra dans un grand nombre de cas d'avoir des activités au quotidien de façon à ce qu'il n'y ait aucun enfant qui soit confiné pour des raisons sociales », a précisé Jean-Michel Blanquer sur les différentes antennes qui ont pu l'interroger. Là encore, sur la base du volontariat. « Tout ça, c'est du marketing creux ! », s'emporte une directrice d'école rurale du Tarn. Elle poursuit : « Chez moi, le décrochage a été important pour différentes raisons. À cause de difficultés de connexion ou d'inégalités matérielles. Nous avons par exemple des familles avec un téléphone portable pour cinq… Aujourd'hui, elles sont découragées, tout comme leurs enfants. Quand on les contacte, elles nous disent 'il ne veut plus, laissez tomber'. Ce n'est pas en laissant les portes ouvertes qu'ils reviendront... ».
« L'enjeu, c'est la rentrée prochaine !, reprend Christine, enseignante à Boulogne-Billancourt. Plutôt que de faire de la garderie pendant quelques semaines à une poignée d'élèves que nous accueillerons chacun une à deux fois par semaine, nous aurions dû poursuivre l'effort à distance. Même si nous avons perdu des élèves, nous limitions les dégâts en renforçant les notions de base. Avec cette réouverture, nous allons nous disperser et nous devrons tout reprendre à zéro en septembre ». Le plus dur reste donc à venir.