lundi 11 mai 2020

Le « financement de la Sécurité sociale » menacé

Après 18 ans de déficit, la Sécurité sociale dégagera un excédent ...

Sous le titre inquiétant (quand on le lit dans un journal patronal) : « Il faudra rebâtir la Sécurité sociale », le journal Les Échos (23 avril) déclare : « La Sécurité sociale va sortir très affaiblie financièrement de cette crise ».
Le Figaro (29 avril) précise : « Son endettement dépasserait 50 milliards d’euros début mai. » Les Échos concluent : « Un autre débat devra s’ouvrir sur le financement de la Sécurité sociale (...). Jusqu’où est-on prêt à payer et pour quoi ? Quelles priorités ? Quel partage entre organisation collective et responsabilité individuelle ? (...) De quoi nourrir des projets ambitieux pour la présidentielle de 2022. Mais des décisions devront être prises avant. » La Sécurité sociale a, depuis son origine, été dénoncée par le patronat comme une charge insupportable. La pandémie est pour eux l’occasion de passer à l’attaque pour remettre en cause ses bases mêmes. Il faudrait redéfinir ce qui restera couvert par une « organisation collective » (la « protection » a minima) et ce qui relèverait de ce qu’ils appellent « la responsabilité individuelle », c’est-à-dire de l’assurance privée. Pour atteindre cet objectif, Les Échos préconisent l’union nationale réalisée autour de De Gaulle : « Pour imaginer de reconstruire le pays, beaucoup d’hommes et de femmes politiques invoquent déjà le précédent du Conseil national de la Résistance (...), au sortir de la guerre en 1945, dans un esprit non partisan. » La crise sanitaire que traverse le pays met au grand jour les enjeux de société qui vont être posés dans les semaines et les mois qui viennent. Les représentants du capital financier exigent de Macron qu’il détruise les fondements « du financement de la Sécurité sociale ». Les besoins les plus fondamentaux de l’immense majorité exigent à l’inverse le retour aux fondements de la Sécurité Sociale de 1945 garantissant chacun contre les aléas de la vie sur la base de la collecte du salaire différé dans une caisse unique. Ce qui, pour les patrons, a toujours été considéré comme la cause d’un « coût du travail » trop élevé.

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