jeudi 31 août 2017

Les ordonnances, une vraie purge !

Ils l'avaient dit, ils l'ont fait. C'est même un de leurs arguments : vous avez voté pour nous, pour ça, alors ... camembert, comme disent les enfants :! On se tait et on avale la pilule ! 
Les ordonnances concernant la  loi travail sont donc sorties aujourd'hui. Sans surprise, elles proposent une immense casse sociale : fin des CDI avec les CDD "de chantier", dommages et intérêts aux prud'hommes plafonnés, regroupement des délégués des comité d'entreprise;des délégués du personnel et des comités hygiène et sécurité et conditions de travail (CHSCT)....Et j'en passe.
Le député France Insoumise Adrien Quatennens analyse parfaitement dans le texte ci-dessous la précarité qui attend les travailleurs. Il nous reste la rue pour protester, prenons-là ! .Rendez-vous les 12 et 23 septembre, les amis !
Catherine Aubry 

Le médecin a rendu ses ordonnances !
Contre la peste, il prescrit le choléra. La précarité de l'emploi comme solution au chômage de masse. Avec sa Novlangue devenue habituelle, l'exécutif excelle dans l'art de faire passer ce qui est un immense bond en arrière pour une avancée sociale ! Cela fait des années que l'on nous somme d'accepter encore un peu de pluie pour que revienne le beau temps. Résultat ? Seuls les actionnaires voient le soleil ! Depuis 12h00, le nuage de Pierre Gattaz prend encore un peu plus de hauteur. Les français-e-s nourrissent des appétits sans borne et sans obligation de résultats parce qu'ils sont de bonne foi contrairement à cette petite minorité radicale du patronat. La séparation du MEDEF et de l'Etat est une tâche urgente que doit accomplir le Peuple français. Si nous donnons la main, ils prendront le bras ! Quelle sera la prochaine station ? Les jobs à 1 euro à l'Allemande ? On peut se demander si Macron et ses ami-e-s croient vraiment à leurs recettes où s'ils se moquent ouvertement de nous. On pourra toujours faire dire aux chiffres que le chômage à baisser grâce aux ordonnances. La question est : A quel prix ? Il est urgent de repenser le travail de façon socialement utile et écologiquement soutenable. Pour cela il faut élargir la focale. La compétitivité est devenue une notion sacrificielle, le gagnant de la compétition étant presque toujours le moins-disant social et écologique. Plutôt que de jouer cette compétition morbide, notre pays pourrait être le précurseur d'une contre-société. Il dispose des atouts et des moyens pour le faire. Mais, plutôt que cela, on fait ces ordonnances rabougries ! J'invite tous les salariés du pays à demander rendez-vous avec ou à voir leur patron pour "dialoguer socialement" de leur salaire et de leurs conditions de travail selon le monde magique de Madame Pénicaud dans lequel patron et salarié se tapent sur l'épaule par amitié et n'ont que des intérêts communs. En attendant :
Cure d'accords d'entreprise, 3 cuillères à soupe matin, midi et soir pour fluidifier la gorge
Remplacement des médicaments CE, CHSCT et DP par une soupe aux arômes des trois pour en prendre moins souvent
Pour "Dommages et Intérêts" des laboratoires Prud'hommes : Dorénavant utiliser le bouchon doseur
Etendre l'usage du comprimé "Contrat de Chantier" en réponse à d'autres maux que ceux pour lesquels il était préconisé. En effet, son avantage est qu'il fond sous la langue
Les salariés sont par ailleurs heureux d'apprendre qu'un licenciement pourra être motivé "économique" dans un groupe qui se porte globalement bien !
Aux référendums sous la contrainte du chômage ou de la délocalisation, nous opposons la citoyenneté dans l'entreprise et l'implication des salariés dans les choix stratégiques jusqu'au droit de véto suspensif. Ils sont souvent les mieux placés dans l'entreprise pour faire des choix d'intérêt collectif.
C'est parce que nous savons que les ordonnances aggraveront le mal qu'elles prétendent soigner que nous y sommes opposés. Ce n'est pas par posture conservatrice ou politique. Déjà le vice-président du Medef met en garde : "Il n'y aura pas de vague d'embauches...". Finie l'ère des pin's "1 million d'emplois" ! Ca vous surprend ?
Face à Macron et son monde, les français-e-s doivent relever la tête. Il ne faut rien céder à ces recettes d'apprentis sorciers. Macron a été élu pour éviter Le Pen. Les français-e-s n'adhèrent pas à son projet. Ils peuvent donc le faire reculer. Expliquons, décryptons, organisons partout la contagion pour que les mobilisations du 12 et du 23 Septembre soient amples ! Si nous ne venons pas à bout de leurs certitudes, nous pourrons être le recours pour le Peuple français le moment venu.
Je me suis engagé en politique au moment de la bataille contre le CPE. Je sais donc qu'une mobilisation consciente et forte peut venir à bout de ces ordonnances et qu'un autre avenir est possible pour les français-e-s plutôt que d'accepter sans cesse les mêmes sacrifices pour jouer à un jeu dangereux qu'ils ne gagneront jamais et auquel ils n'ont pas demander à participer.
Adrien

mercredi 30 août 2017

Suivez l’épopée étonnante du plastique dans l’océan


Chaque année, huit millions de tonnes de plastique sont rejetées en mer. Ce matériau évolue au gré des courants, est mangé par le plancton et les organismes marins, jusqu'à contaminer toute la chaîne alimentaire. L'expédition Tara Méditerranée étudie le phénomène. Découvrez en vidéo comment ces scientifiques traquent le plastique dans les océans.
Les plastiques constituent environ 90 % des déchets flottant en mer. Avec une longévité pouvant atteindre plusieurs centaines d'années, ils se désagrègent en microparticules, sans que leur structure moléculaire ne change. Le plastique est ensuite ingéré par le plancton, les poissons et les mammifères marins pour potentiellement finir dans nos assiettes...
L'expédition Tara Méditerranée étudie le phénomène et propose, avec le film Plastique Vagabond, un aperçu du voyage de ces polymères dans l'océan. L'organisme propose aussi un concours : il suffit de collecter des objets plastique sur la plage pour les recycler sous la forme d'une œuvre d'art. Pour participer, rendez-vous ici.
Suivez ici l'épopee étonnante du plastique dans l'ocean

Au Yémen, un enfant meurt de malnutrition toutes les 10 minutes. Si nous n'agissons pas, personne ne le fera




Chères amies, chers amis,

Franchement, on ne pourrait pas faire pire.

Au Yémen, un enfant meurt de malnutrition toutes les 10 minutes. La pire épidémie de choléra de l'histoire récente a déjà frappé 500 000 personnes -- et une sauvage campagne de bombardements par les Saoudiens bloque l'accès de l'aide humanitaire.

Ces personnes innocentes vivent l'apocalypse -- mais nous pouvons les aider.

La plupart d'entre nous n'a jamais entendu parler de ce cauchemar, car l'Arabie Saoudite empêche les journalistes d'entrer dans le pays. Elle ne veut pas que les conséquences de ses opérations militaires fassent les gros titres -- afin que nos gouvernements continuent de lui vendre des tanks, des missiles et des munitions.

Et ça marche: nos dirigeants font l'autruche. Mais Avaaz est unique en son genre -- notre financement provient seulement des citoyens, sans aucun agenda politique. Nous pouvons lancer une véritable bouée de sauvetage aux hommes et aux femmes du Yémen, en:
  • Faisant entrer clandestinement des reporters dans le pays pour révéler ce qu'il s'y passe;
  • Mettant les pays bailleurs de fonds sous pression pour qu'ils renforcent l'aide humanitaire, sans perdre une seconde;
  • Menant un plaidoyer auprès de pays tels que la France ou le Canada pour qu'ils cessent de fournir les armes qui sont responsables de la situation.
La triste vérité, c'est que si nous n'agissons pas, personne ne le fera. 20 millions (!) de Yéménites ont désespérément besoin d'aide humanitaire -- faites un don maintenant et retroussons-nous les manches:

La terrible campagne saoudienne de bombardements au Yémen ne repose que sur une lutte de pouvoir avec l'Iran. Ils prétendent défendre un gouvernement "légitime" contre un groupe de rebelles. Mais la démocratie n'a rien à voir là-dedans: il s'agit seulement d'influence régionale.

Les civils innocents du Yémen en sont les premières victimes, tout comme leurs frères et soeurs de Syrie, mais sans l'attention du monde entier. Le Yémen est le pays le plus pauvre de la région, et des hôpitaux, des écoles et des quartiers entiers ont déjà été réduits en poussière. La dernière folie en date? L'Arabie Saoudite bloque le carburant des avions de l'ONU pourtant prêts à distribuer de l'aide humanitaire dans le pays!

Le pire, c'est que l'Arabie Saoudite n'est pas seule. Nombre de nos gouvernements rendent cette situation possible en lui fournissant des armes, des conseils stratégiques et même des renforts militaires. Trump vient de signer une vente d'armes de 100 milliards de dollars, et la France de 455 millions d'euros! Pour nos dirigeants, l'amitié de l'Arabie Saoudite et son pétrole semblent bien plus importants que les vies yéménites.

Nous n'avons pas à être complices. Si nous sommes assez nombreux à faire un don ci-dessous, nous pouvons montrer au peuple du Yémen que nous ne sommes pas nos gouvernements, que nous nous soucions de la situation désespérée dans laquelle ils se trouvent, et que nous nous opposons au bombardement de civils innocents. Certaines courageuses organisations oeuvrent en ce sens, mais personne n'a encore réussi. Rassemblons-nous aujourd'hui sans perdre une seconde, avant que la situation n'empire encore:

On peut rester passifs et croiser les doigts pour le Yémen. Ou bien faire ce que notre communauté fait de mieux: nous rassembler et faire entendre notre voix, pour celles et ceux qui n'en ont plus. Ne restons pas silencieux.

Avec espoir,

Danny, Rewan, Alice, Allison, Wissam, Nataliya, Ricken et toute l'équipe d'Avaaz

mardi 29 août 2017

Retour sur les amFis de Marseille


Le pari était osé. Réunir fin août, entre les derniers jours des vacances et la préparation de la rentrée (scolaire ou pas), des milliers de militants à Marseille - loin de Paris donc où tout se joue habituellement - pendant quatre jours, ça n'était pas gagné d'avance. Et pourtant la fête fut belle, avec quelque 3 000 participants venus de tout le pays et se pressant dans les amphis et les salles de cours de la fac des sciences de la cité phocéenne. 
Les militants de la France insoumise se sont entassés, parfois sur les marches, dans les couloirs de la fac et même dehors, pour participer à quelque 35 conférences et une quarantaine d'ateliers qui leur ont été proposés du jeudi 24 août au samedi 26 août. Même la température étouffante dans les salles ne les a pas découragés. 
Au programme, des débats sur l'état d'urgence, la loi travail, la bataille culturelle sur internet, les quartiers, l'armée et les citoyens, la pauvreté, le pouvoir des lobbys, l'écologie .... Impossible bien sûr de les citer tous. Il y a eu aussi des conférences gesticulées, des ateliers de formation, des projections (films sur Nuit debout, sur Karl Marx ...). Une soirée festive et pour finir, une mémorable déambulation dans Marseille aux cris de Résistance !, tandis que les habitants, aux fenêtres , nous saluaient de la main.
Il a régné durant ces quatre jours, un climat fait de fraternité, de volonté de dialogue, d'enthousiasme et aussi de sérieux. Nous avons appris, réfléchi, avec des intervenants de grande qualité, à commencer par les 17 députés de la France insoumise - à l'écoute, des débatteurs de talent sans langue de bois et ça fait du bien ! - des personnalités du monde politique, philosophique, médiatique .... 
On mesure le travail effectué par environ 300 bénévoles pour mettre sur pied cette immense rencontre qui s'est terminée par le discours de Jean-Luc Mélenchon au quartier du Panier, sous un soleil généreux comme ce mouvement de la France insoumise.
Je ne reviendrai pas sur le fond de ce discours. Il a été amplement commenté dans les médias (plus ou moins bien). On peut le retrouver en intégralité sur le site de la France insoumise. Retenons que, plus que jamais, il faut aller au combat contre les lois ahurissantes du gouvernement Macron, contre ce président des riches qui donne des leçons au peuple français depuis la Pologne, contre cette arrogance du Medef qui reçoit aujourd'hui à ses universités 11 ministres et où Gattaz demande au gouvernement de "ne rien lâcher" au sens propre.

Deux dates

Nous non plus, nous ne lâcherons rien. Nous nous battrons contre la baisse des APL, contre la réduction de 30% des emplois aidés, contre la CSG imposée aux retraités, contre une école que certains souhaiteraient élitistes et sélectives, contre les coupes sombres dans les finances des collectivités territoriales , contre la réforme de l'assurance-chômage qui va faire disparaître le paritarisme, contre cette réforme de l'ISF (impôt sur la fortune) qui offrent de nouveaux cadeaux aux plus riches ...
Nous avons créé avec la France insoumise "un mouvement de solidarité et d'entraide actif et concret" comme l'a résumé Jean-Luc Mélenchon dans son discours dimanche. Nous sommes la seule force d'opposition crédible, les débats à l'assemblée nationale l'ont montrée. Nous continuons donc, à cette rentrée, un combat certes difficile, mais nous continuons en allant dans les quartiers, les villes et les villages, auprès des associations et des syndicats, pour expliquer aux citoyens la société inégalitaire que nous préparent Macron et ses amis.
Et le 12 septembre, soyons dans la rue avec les syndicats contre la casse du code du travail et le 23, à Paris, pour une grande marche contre le coup d'état social. Des cars partiront probablement du Var. On en reparlera. 
Oui, nous voulons une révolution citoyenne et écologique, n'ayons pas peur des mots. Une révolution pacifique bien sûr, sans violence. Mais déterminée, pour un meilleur partage des richesses. On compte sur vous, sur tous ceux qui ne supporte plus cette arrogance de l'argent, cette "névrose de l'accumulation" qui habite une petite oligarchie, alors que la France compte 9 millions de pauvres. C'est insupportable.
A bientôt 
Catherine Aubry
Quelques images de ces ampFis très réussis. 


 Ugo Bernalicis (député) et Sarah Soilihi animant un atelier sur l'état d'urgence
 Ouverture des amFis et présentation de ces journées par Manuel Bompard, du comité organisateur
 Fakir bien sûr était là avec François Ruffin

Jean-Luc Mélenchon en pleine discussion avec un citoyen dans le jardin de la fac. 

Heureuse d'être présente à ce rassemblement avec des camarades du groupe de Fréjus-Saint-Raphaël 
Charlotte Girard, Adrien Quatennens lors d'un débat sur la loi travail ...
.... devant un amphi bondé. 
Les médias, débat avec Acrimed, Médiacoop ...Instructif !!
François Ruffin et  Danièle Obono, deux des 17 députés de la France insoumise.
Au Panier, discours de Jean-Luc Mélenchon devant une foule écrasée par le soleil, mais enthousiaste 

mardi 22 août 2017

Demandez le programme de la France insoumise à Marseille !


Les Amfis d'été vont se tenir à Marseille du 24 au 27 septembre. Conférences, débats, moments festifs ... Le programme en est très riche. La France insoumise a la parole .
On peut retrouver le programme détaillé dans le lien ci-dessous.
N'hésitez pas à venir faire un tour à la fac Saint-Charles pour parler d'avenir ! Tout le monde est bienvenu !

Cliquez ici

vendredi 18 août 2017

Participez à la boîte à idées !


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samedi 5 août 2017

Les reflexions d'Adrien, à la veille de la pause parlementaire

Une petite pause

Une petite pause

 

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Une vraie semaine sans politique après 18 mois sans interruption 
Le moment de prendre une petite pause arrive. Je dis « petite » car il s’agira en fait d’une semaine pendant laquelle je couperai vraiment avec la politique. Au programme, cure de sommeil et prise de bon temps dans le Sud-Ouest. Après quoi, une fois rentré à Lille, il me faudra régler de nombreux détails administratifs et l’ajustement de mon dispositif en circonscription. La session extraordinaire qui va s’achever, en exigeant une présence quasi permanente à l’Assemblée Nationale, ne m’a pas permis de le faire. Puis, je ferai ma rentrée politique avec les « Amphis d’été » de La France Insoumise qui se tiendront à Marseille du 24 au 27 Août. Si ce n’est pas encore fait, courrez vous inscrire car cela va être quelque chose que cette rentrée de notre mouvement ! Elle marquera le début d’une nouvelle séquence politique qui s’annonce déjà tout aussi passionnante que chargée. D’importants rendez-vous sont déjà à noter dans vos agendas : D’abord, nous devrons créer les conditions de la plus ample mobilisation possible derrière les syndicats le 12 Septembre contre la casse de notre Code du Travail par ordonnances. Puis, La France Insoumise sera à l’initiative d’une grande marche à Paris le 23 Septembre contre ce que nous avons appelé le « Coup d’Etat Social » de Macron (loi ordonnances, préférence pour les riches, application du traité de libre-échange CETA sans vote du Parlement…). Ces rendez-vous nous amèneront bien rapidement à celui d’Octobre qui verra se réunir une nouvelle Assemblée Représentative du mouvement La France Insoumise afin de décider collectivement de la suite immédiate de notre action collective. Quant à moi, je devrais ajouter à cela les nombreux rendez-vous en circonscription à partir de la rentrée, la mise en place d’outils pour rendre compte régulièrement de mon mandat de député pour garder un lien étroit avec les citoyen-ne-s ainsi que j’ai déjà commencé à le faire, l’ouverture d’une permanence et la reprise du travail parlementaire en Commission des Affaires Sociales et en probable Séance Extraordinaire dès Septembre. Bref, cette pause sera courte et précédera un rythme de travail acharné comme c’est devenu notre habitude. Je réalise en écrivant ces mots que je n’ai plus coupé complètement avec l’activité politique quotidienne depuis plus de 18 mois, enchainant la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon après mes horaires de travail, puis les cinq semaines de congés sans solde pour mener sans m’économiser une campagne législative victorieuse et enfin, l’arrivée à l’Assemblée avec un travail d’ampleur immédiat et un intérêt médiatique fulgurant qui m’a amené à courir les plateaux télé et radio entre deux séances dans l’hémicycle ! Le seul recul sur ma nouvelle situation m’a été offert par les électrices et électeurs que j’ai pu croiser, les mots des volontaires de La France Insoumise ou ceux de mes proches. Il est temps pour moi de profiter de la pause pour me faire ma propre idée de ce qui vient de se produire afin d’encore mieux repartir.
La France Insoumise, une force dans la recomposition politique 
Oui, même trois mois après, il m’arrive encore d’imaginer ce que nous serions en train de faire de si grand si nous étions parvenus à hisser Jean-Luc Mélenchon à la place où se trouve aujourd’hui Emmanuel Macron. La Constituante, l’engagement de la planification écologique, le partage des richesses, les négociations avec nos partenaires européens… où en serions-nous ? Malgré la déception d’avoir manqué de peu ce rendez-vous avec l’Histoire, le bilan est formidable : Nous avons rassemblé 7 millions de voix, nous disposons d’un groupe parlementaire à l’Assemblée Nationale et d’un mouvement ouvert qui a fait la preuve de sa radicale efficacité dans l’action autour de son programme et qui compte aujourd’hui plus d’un demi million de personnes. Nous ne devons jamais perdre de vue que notre objectif demeure la prise du pouvoir par les urnes. Les actes politiques que nous posons constituent autant d’étapes intermédiaires jusqu’à la réalisation de cette Révolution Citoyenne dont nous savons bien qu’elle est désormais inéluctable. Il nous revient de sentir les moments, de ne pas nous disperser, de travailler toujours avec sérieux et méthode, d’affûter nos arguments. Chaque jour qui passe nous rapproche de l’objectif. Nous devons donc agir en conscience. Le mouvement de La France Insoumise fédère par l’action autour de cet objectif et de son programme. Il est un outil central dans la recomposition politique qui s’opère. L’élection présidentielle, comme les législatives, ont amorcé cette recomposition. Le premier fait politique est une abstention massive. Le Peuple a signifié qu’il ne se reconnaissait plus dans les pratiques politiques entendues. La France Insoumise a été le seul mouvement politique à commencer un véritable travail de terrain pour enrayer l’abstention. Nous devons continuer sans relâche et en dehors du calendrier électoral. Nous ne pouvons pas exiger des citoyen-ne-s qu’ils renouent avec les pratiques politiques. Ce sont les pratiques politiques qui doivent renouer avec les citoyen-ne-s. Ce sera notre tâche prioritaire. Nous sommes les mieux placés pour le faire. Les partis politiques traditionnels, PS et LR en tête, sont durablement mis à mal. Le centre de gravité n’est plus chez eux. La gauche et la droite libérale sont aspirées par En Marche! qui constitue une sorte de grand parti démocrate à l’américaine, achevant la démonstration d’une atténuation ou d’une disparition des « vieux clivages » dès lors que l’on s’accommode du libéralisme économique, du productivisme et de l’ordre imposé par la Commission Européenne. L’espace idéologique et politique de la droite située entre « En Marche! » et Le Front National se restreint considérablement. L’espace idéologique et politique de la gauche située entre « En Marche! » et « La France Insoumise » est réduit à néant. Finalement, « En Marche ! » est un phénomène qui a accéléré une clarification politique qui était nécessaire. En cela, ils nous servent. Nous en sommes le parfait antidote. La confrontation philosophique entre nous est totale. Le paysage politique s’en trouve plus facile à appréhender.
Un petit groupe parlementaire qui fait grand bruit !
Donc nous avons un groupe parlementaire. Nous ne sommes que 17 mais nous avons créé la surprise. On ne nous attendait pas et encore moins comme cela. Je ne compte plus les témoignages de celles et ceux qui nous disent qu’avant, ils regardaient la chaine parlementaire pour s’endormir et faire la sieste et que, désormais, ils n’arrivent plus à décrocher ! Tout a commencé avec l’épisode des cravates. Non sujet pour nous puisque cela s’est décidé en quelques instants à la fin d’une réunion de groupe. Nous avions juste considéré que la plupart des hommes du groupe ayant été élus sans cravate puisque n’en portant jamais, nous ne voyions pas pourquoi ils auraient à se déguiser pour entrer dans l’hémicycle. Le bureau de l’Assemblée nous donna raison. Nous n’avions pas le sentiment de faire là un « coup d’éclat », ni même de ne pas être respectueux parce que notre chemise et veste ne sont pas assortis d’une cravate. Déjà l’attention était focalisée sur nous. Nous avons poursuivi en choisissant, malgré un rapport de force qui nous est défavorable, de travailler sans relâche, d’argumenter, de décrypter, de proposer avec un ton qui vise à chercher à convaincre et à donner à voir. A l’intérieur d’abord car nous savons bien qu’aux yeux des députés de La République en Marche qui n’ont pas notre formation idéologique et cette charpente politique, nous sommes une espèce extraterrestre en voie de disparition. A l’extérieur aussi, car nos débats ne doivent pas rester cloisonnés dans cet hémicycle mais doivent en sortir pour contribuer à la conscientisation dans le pays au service de la Révolution Citoyenne. Ainsi et de même que pour la cravate, quand nous amenons un panier de course pour illustrer ce que représente la baisse de 5 euros d’APL, ce n’est pas pour faire un « coup d’éclat », c’est pour donner à voir, c’est faire de la politique.
Nous sommes un vrai groupe. L’idée n’est pas de nous singulariser mais de véritablement fonctionner et avancer ensemble. L’ambiance de travail est excellente, avec un équilibre de générations et de profils et un collectif très compétent et déterminé à nos côtés. Nous sortons de cette session extraordinaire bien conscients de l’immense capacité de ce collectif humain, surtout s’il peut compter sur l’activité intense d’un mouvement qui trépigne d’impatience qu’arrive la rentrée ! Oui, nous allons faire de belles et grandes choses ensemble, je le crois. Le rôle de Jean-Luc Mélenchon comme Président de groupe surprend plus d’un commentateur :
Quoi ?! Jean-Luc Mélenchon n’est pas un chef qui décide de tout, tout seul, et impose à son groupe de faire ce qu’il dit comme il l’entend ?! Quoi ?! Jean-Luc Mélenchon est soucieux de la transmission, fait de la place pour les jeunes, les accompagne, les encourage ?! Plus d’un ont du mal à l’accepter, et pourtant…
C’est un peu de la même manière, avec beaucoup de surprise, qu’ils nous ont découverts ! Ce fût mon cas. Ayant mené la bataille en Commission des Affaires Sociales avec mes deux collègues contre la majorité et la ministre du travail sur le Projet de Loi d’habilitation à légiférer par ordonnances sur le Code du Travail , quand je monte à la tribune le 10 juillet pour défendre en une demi-heure la motion de rejet présenté par le groupe, je le fais comme j’ai pris l’habitude de faire comme militant : j’ai travaillé mon discours avec sérieux, j’y ai consacré quelques heures de travail pendant le week-end à Lille et je sais avant de le prononcer qu’il atteindra sa cible. Je descends les marches ensuite, avec le sentiment de la tâche accomplie et je vois bien que le groupe est ravi. Mais je n’avais pas anticipé le retentissement médiatique qui s’en suivrait : Articles, portraits multiples, invitations télé, radio, toujours avec le souci de ne pas me laisser griser par les évènements et de bien faire ce pour quoi je suis là, en pensant autant que nécessaire à celles et ceux qui m’ont confié ce mandat. Les retours sont excellents. J’en suis content. Je suis disposé à continuer sur cette voie là.
Finalement, cette session extraordinaire nous aura permis d’essuyer les plâtres. En un mois, nous avons beaucoup appris. Nous sommes, comme nous l’avions annoncé pendant la campagne : un groupe de combat !
Macron, c’est déjà fini !
Je viens de dire combien nous sortons renforcés de la séquence politique correspondant à cette session parlementaire. Tout le monde ne peut pas en dire autant ! Le Parti Socialiste a beau avoir rebaptisé son groupe « Nouvelle Gauche », il ne capte pas l’attention et pour cause. Le groupe des Républicains existe difficilement quand il ne fait pas dans la surenchère droitière. Le FN est réduit à un petit socle à peine audible. Les LR/UDI dits « constructifs », meilleurs alliés d’En Marche! jouent le rôle de perroquets de la majorité tout en se situant dans « l’opposition ». Bref, pas simple pour le vieux monde de survivre ! Quant à celui qui prétend être le nouveau monde, trois mois lui auront suffit pour faire tomber le masque. Macron et sa majorité sortent de la séquence hyper fragilisés. L’épisode du limogeage du Général De Villiers, les multiples couacs à l’Assemblée, la préférence pour les riches assumée avec la baisse des APL pour les plus modestes d’une part et la baisse de l’ISF pour les plus riches d’autre part, le choix des ordonnances et d’un débat expédié pour revoir l’ordre juridique et social des 18 millions de personnes qui travaillent dans le privé, la saignée dans les budgets, des révélations de stock-options en plein débat pour une loi de moralisation devenue loi pour la confiance bourrée d’angles morts, qui manque cruellement d’ambition en ne focalisant que sur les parlementaires et en définitive rate sa cible (j’ai dit que cette loi devrait s’appeler « la loi des tickets de caisse des parlementaires » !)…
Enfin, l’opinion commence à comprendre ce dont Macron est le nom : une illusion d’optique habilement conçue pour perpétuer des politiques libérales déjà menée par les gouvernements de droite et du PS précédents et qui ont fait la preuve de leur inefficacité. Macron était bel et bien le joker du système. Il l’aura vite usé. Gageons qu’il n’y en aura pas d’autre. Voyez aussi comme la zizanie commence à être semée dans les rangs de la majorité. Certains députés LREM disent même qu’ils se donnent l’été pour réfléchir à retourner donner les ordres au travail plutôt que de les recevoir à l’Assemblée !
Pendant qu’ils réfléchiront, nous reprendrons des forces pour les prochaines batailles à mener !
A partir de la rentrée, je m’efforcerai de rédiger une petite note de journal de bord hebdomadaire.  Il y aura aussi d’autres outils que nous mettrons en place et vous présenterons dès qu’ils seront prêts. En attendant, je vous invite à retrouver mes différentes interventions à l’Assemblée et dans les médias en vidéos avec les liens suivants. N’oubliez pas que les caravanes de La France Insoumise parcourent le pays tout l’été pour expliquer les dangers de la Loi Travail par ordonnances et poursuivre la campagne d’accès aux droits commencée l’an dernier. Pour ma part, je pars mais je reviens très vite. Je vous dis donc à très bientôt, au service de notre idéal !

jeudi 3 août 2017

Le grand chelem réussi de la France insoumise


Cravates, YouTube et Jean Jaurès,  le grand chelem réussi de la France Insoumise

Face à l'ultra-majorité remportée par le mouvement de Macron, Mélenchon et les députés Insoumis semblent être les seuls opposants à se faire entendre.

 03/08/2017 07:00 CEST | Actualisé il y a 4 heures


CHARLES PLATIAU / REUTERS
Cravates, YouTube et Jean Jaurès, le grand chelem réussi de la France Insoumise.
Le dimanche 18 juin, la France Insoumise marquait son entrée à l'Assemblée Nationale, avec l'élection de 17 députés issus du mouvement lancé par Jean-Luc Mélenchon. Depuis, le groupe parlementaire multiplie les coups médiatiques, parvenant ainsi à prendre la tête de l'opposition à la majorité En Marche, plaçant les Républicains et plus encore le Parti Socialiste dans un second rôle bien discret.
De l'aveu même d'un élu LR, Jean-Luc Mélenchon est l'opposant "le plus vigoureux" à l'Assemblée Nationale. Ses nombreuses prises de paroles dans l'hémicycle semblent donc porter leurs fruits. Et même mieux: face à l'ultra-majorité remportée par le mouvement d'Emmanuel Macron, l'ex-candidat à l'élection présidentielle semble être le seul opposant, avec les autres députés Insoumis, à se faire entendre.
Une communication efficace
Si certains de ses électeurs ou sympathisants avaient la moindre crainte, qu'ils se rassurent! Après une campagne présidentielle brillamment menée, il apparaît que la France Insoumise n'a pas perdu la maîtrise de sa communication.
Dès son entrée à l'Assemblée, la polémique de la cravate a annoncé la couleur: face à un monde politique dont les méthodes appartiennent au passé, le groupe Insoumis se marque plus proche du peuple et se détache des conventions habituelles. Bingo: la presse et les adversaires politiques se jettent sur l'occasion pour tacler Mélenchon, Ruffin et les autres... les positionnant ainsi instantanément comme des opposants visibles par l'opinion publique, avant même que les travaux parlementaires n'aient commencé!
Un plan simple, mais efficace: la France Insoumise s'évertue à faire entrer le peuple, ses repères et son quotidien à l'Assemblée Nationale. La vraie vie, en somme.
Deuxième illustration: le sac de courses déballé lors du débat sur les APL. Là encore, échec et mat! La majorité LREM diminue de 5€ les aides distribuées aux étudiants et aux plus fragiles pour payer leur loyer? Pendant que la députée de la majorité Claire O'Petit conseille aux jeunes de "ne pas pleurer pour 5€", Corbière et Mélenchon illustrent ce que cette somme représente de façon terre à terre. Une méthode raillée par certains, mais qui a le mérite de faire place au quotidien de millions de personnes dont le budget serré vient de prendre un coup supplémentaire. Efficace.
Ajoutez à cela le buzz ridicule autour de Danièle Obono, l'éclosion politique d'Adrien Quatennens, ou encore la rhétorique de François Ruffin et vous y êtes: la France Insoumise s'impose dans le paysage médiatique et politique.
Tout cela pourrait sembler futile ou dénué d'intérêt. Cependant, le résultat dans l'opinion publique est là: les attaques répétées contre ses élus placent la France Insoumise comme une force d'opposition présente, et la positionne comme une alternative politique à la majorité du Président Macron, devant le PS, LR ou le FN.
Un travail parlementaire important
Mais la communication ne fait pas tout! Car si le travail de la France Insoumise se résumait à des coups d'éclats médiatiques ou à des opérations de communication réussies, les défenseurs d'une sixième République seraient loin du compte.
Les Insoumis l'ont bien compris, et ne chôment pas: sur les 233 amendements au projet de la nouvelle loi travail, plus de 130 ont été déposé par leur soins! Un nombre impressionnant qui traduit la volonté de Jean-Luc Mélenchon et de ses collègues de peser dans les échanges et lors des débats à l'Assemblée Nationale.
Toujours dans ce sens, la France Insoumise n'hésite pas à dénoncer les méthodes de la majorité lorsque ces dernières ne lui semblent pas en accord avec le fonctionnement de la République, allant jusqu'à quitter la séance pour marquer son opposition. Favorisée par une majorité balbutiante, souvent novice, et dont l'unité pourrait bientôt commencer à s'effriter, cette stratégie porte ses fruits. Les Insoumis forment un groupe d'opposition bien présent, organisé et efficace, et en accord avec les attentes de beaucoup de français.
Numérique et symboles populaires
Avec la revue de la semaine (toujours d'actualité), la chaîne YouTube et les réseaux sociaux, le numérique a joué un rôle déterminant dans la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon. Il est donc logique de voir le groupe Insoumis utiliser encore ces outils pour témoigner de son travail et de ses actions à l'Assemblée.
François Ruffin publie notamment ses interventions dans l'hémicycle sur sa chaîne YouTube, et obtient plusieurs milliers de lectures sur ses vidéos, à côté desquelles les interventions médiatiques ou les meetings du jeune élu sont disponibles.
Jean-Luc Mélenchon continue également son travail sur la plateforme de vidéos, comptant plusieurs dizaines de milliers de lectures pour ses prises de position lors des débats, et passant les 100.000 vues pour chacune de ses revues de la semaine.
Sur Twitter, Alexis Corbière compte plus de 44.000 abonnés, loin derrière le million de followers affiché par Mélenchon, mais conséquent pour un élu sur les bancs de l'Assemblée Nationale.
Nul ne doute, donc, que le digital reste un outil important pour la France Insoumise. Une façon d'entrer directement dans le salon ou dans la poche des citoyens. A l'heure ou 26.500.000 français se connectent chaque jour sur un réseau social, le jeu en vaut la chandelle!
Pour autant, cette volonté d'utiliser des outils modernes et efficaces ne se traduit ni par un oubli des valeurs traditionnelles, ni par un mépris pour le travail de terrain.
Pour preuve: ce lundi 31 juillet, date anniversaire de la mort de Jean Jaurès, la France Insoumise rendait un hommage au fondateur du journal L'Humanité. Réunissant ses élus et des sympathisants devant la Taverne du Croissant à Paris, Alexis Corbière y a prononcé un discours de plus de 20 minutes, inscrivant la France Insoumise et son action politique dans les pas de l'ancien leader socialiste français. En comparaison, le PS se contentait d'un tweet... bien maigre.
Une façon pour la France Insoumise d'affirmer son adhésion aux valeurs populaires et traditionnelles de la gauche, et de se resserrer sur son cœur électoral, la période des campagnes étant terminée. Une stratégie politique simple et efficace: une fois encore, alors que le Parti Socialiste loupe le coche et brille par son absence, les Insoumis occupent l'espace politique.
Premier parti d'opposition?
L'écart entre Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon au premier tour de la présidentielle a semblé inverser le rapport de force entre le PS et les Insoumis, et cette constatation s'est renforcée les semaines passant. La dynamique actuelle peut laisser penser que la France Insoumise prendra dans les mois à venir la place d'opposant principal à Emmanuel Macron dans l'opinion.
Un objectif que les débats sur la loi travail pourraient aider à atteindre, et pour lequel les Insoumis pourront se mettre en ordre de bataille dès leur rendez-vous d'été à Marseille, fin août.