mercredi 10 octobre 2018

Faisons la guerre pour être riche !

Boutade bien sur!

Cher lecteur,

Pour relancer la croissance, aucune autre entreprise, aucune autre initiative, n’a été aussi bénéfique que la guerre.

C’est le plan de relance ultime !

La guerre permet un investissement long et massif de l’Etat dans un grand projet qui créé de nombreux emplois.

La guerre n’a-t-elle pas prouvé avoir relancé la croissance des Etats-Unis ?

L’Allemagne nazie, malgré ses crimes, n’a-t-elle pas relevé une Allemagne meurtrie par la crise de 29 ?

La guerre touche tous les milieux de production et engendre des milliers de jobs particulièrement pour nos jeunes qui en ont rudement besoin !

Et même lorsque la guerre sera terminée, il y aura une énorme demande d’emplois pour reconstruire les bâtiments, les routes, etc…

La preuve que c’est bénéfique : regardez les trente glorieuses !

Si notre société ne va plus c’est qu’elle est à la fin d’un cycle que seul une bonne guerre pourra relancer !

 


 Affiche de propagande US (1943)


Evidemment, je plaisante !

Pourtant, avez-vous de quoi y répondre ?

Non, l’augmentation du travail ne signifie pas l’augmentation de la richesse… c’est là le problème principal.

Un économiste des Lumières, Frédéric Bastiat, l’avait expliqué il y a déjà bien longtemps.

Il parlait du problème de « ce que l’on voit et ce que l’on ne voit pas ».

C’est là notre principale tâche en tant que Vaillant Economiste de voir au-delà des informations courantes pour comprendre la réalité !

Bastiat expliquait avec une analogie toute simple :

Prenons un enfant qui détruit une vitre avec son ballon.

On pourrait se dire « grâce à lui, le vitrier a du travail. Sans ce malencontreux incident, il n’aurait que bien peu d’activité. C’est finalement bon pour l’économie ».

Il s’agit là d’un sophisme : ce qu’on voit, c’est le travail du vitrier. Ce qu’on ne voit pas, c’est ce qu’on aurait pu faire avec l’argent payé pour rembourser la vitre brisée !

Avec cet argent, le père de l’enfant aurait pu s’acheter de nouvelles chaussures ou des livres et créer de l’emploi dans un autre domaine. A la fin, sans la bêtise de son fils, il aurait eu des chaussures ET une fenêtre.

De la même manière, si on crée des emplois en temps de guerre pour reconstruire ou combattre… on a cependant une population avec clairement moins de richesse.

Si le gouvernement crée des emplois, le chômage ne va pas baisser !

L’argent pris au contribuable ira simplement dans les emplois que l’Etat a décidé de privilégier… au lieu d’aller vers les secteurs que vous auriez privilégié vous-même.

Alors oubliez cette idée « stimulante » de la guerre pour l’économie. C’est la paix et les échanges qui permettent la prospérité.

La guerre ne produit pas, elle détruit.

Elle détruit du capital humain, de l’immobilier, des terrains, etc… Ce capital réel n’est pas dans les chiffres de croissance mais il représente la richesse économique d’un pays.

Alors, la prochaine fois qu’on vous sortira l’argument d’une « Il nous faut une bonne guerre », rappelez-leur le sophisme de la vitre brisée de Frédéric Bastiat.

 

À votre bonne fortune, 

Frédéric Duval
Le vaillant petit économiste 

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