mercredi 29 mars 2017

Gauchitude et marche arrière !

Voici ma réponse, parue dans les colonnes de Var matin du 28 mars, aux propos tenus par le candidat d'En marche !, Jean-Pierre Meynet, dans le même journal, le 24 mars. Lequel est lui aussi un ancien militant du parti socialiste, passé chez Macron. C'est une mode, au PS, de franchir le Rubicon ....




" Jean-Pierre Meynet, dans le rôle improvisé de politologue local, a expliqué à Var matin (édition du 24 mars), comment il voyait la campagne des législatives. Rappelons que cet homme a été élu conseiller municipal de Saint-Raphaël sous l'étiquette PS, parti dont il fut même le secrétaire de section. Avant de l'abandonner pour rejoindre En marche. Aujourd'hui, il souhaite se présenter sous cette étiquette aux législatives, sauf que son grand chef Emmanuel Macron, ne lui a pas encore donné sa bénédiction. Et que le Raphaëlois  ne semble pas seul sur les rangs. Mais M.Meynet n'a pas trouvé autour de lui de gens " plus intelligents (...) , plus motivés, plus convaincants" que sa suppléante et lui-même. Cela dit en toute modestie, bien sûr. Donc, Macron le désignera, assure-t-il. Mais peu nous importe. Ce sont leurs affaires.
M. Meynet a bien sûr le droit de naviguer où bon lui semble, en l'occurence plutôt à droite puisqu'il aura la joie de faire campagne aux côtés  de Xavière Tiberi, Alain Madelin et Philippe Douste-Blazy, tous de joyeux gauchistes.  Il n'est pas, par ailleurs, le premier ni le dernier socialiste à quitter le navire solférien qui tangue. Mais ce qui est curieux et plutôt drôle, c'est que Jean-Pierre Meynet, dans cette même interview à Var matin,  porte des jugements sur les candidatures sur sa gauche pour les législatives. Ainsi, il estime que celle du PS, présentée par Insaf Rezagui, soutien de Valls avant de rallier Hamon, "est plus à gauche que la candidate de l'extrême gauche",  moi en l'occurence. Eh!bien comme il y va M. Meynet  ... ! D'abord, la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon que je représente n'est pas à l'extrême gauche - même si ce n'est pas un gros mot -  mais, certes, franchement à gauche. Et ça me convient très bien. Ensuite, qu'est-ce qui permet à M. Meynet de dire  que la candidate socialiste est "plus à gauche" que moi ? Quelle drôle d'idée que de vouloir nous classer dans "la gauchitude" comme dirait Ségolène. Je ne vois pas trop le sens de son analyse (s' il y en a une).
Et puis, il est quand même paradoxal qu'un homme "en marche", qui veut se positionner au-delà de la droite et de la gauche, dans un vague centre tout mou bizarrement fréquenté, veuille absolument ranger ses adversaires dans des petites cases.
Enfin, j'ai, pour tout dire, beaucoup de mal à comprendre comment un homme venu du PS peut militer pour un candidat qui veut supprimer 120 000 fonctionnaires, sabrer les subventions aux communes, assouplir (joli mot pour dire tuer) les 35 heures, accorder les allocations chômage sous conditions, donner une autonomie accrue aux établissements scolaires (dans un joyeux chacun pour soi ) ... Bref, à lire  le programme de Macron, qui promet à la France une marche arrière s'il est appliqué et qui se situe à mille lieues de celui, généreux, construit et humaniste,  de "l'avenir en commun" de Mélenchon, oui, je me sens très, très à gauche ! "

Catherine Aubry
candidate aux législatives de la France insoumise
co animatrice du groupe de soutien de l'est Var.

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