jeudi 19 décembre 2019

UN VÉRITABLE PACTE POUR LES PEUPLES ET LA PLANÈTE : UN GREEN NEW DEAL, SOCIAL ET ÉCOLOGIQUE !

Intervention le Mercredi 11 Décembre 2019 au Parlement européen à Bruxelles lors de la présentation par la Commission européenne de leur projet de #GreenDeal. Pour notre groupe de la Gauche Unitaire Européenne, les peuples et la planète veulent un véritable pacte pour le futur, notre #GreenNewDeal sera social et écologique !


A Paris, les manifestants contre la réforme des retraites soutiennent les cheminots : "Ils doivent continuer, Noël ou pas"





Par Anthony Cortes

Ce mardi 17 décembre, plusieurs centaines de milliers de personnes ont défilé dans les rues de Paris pour protester contre la réforme des retraites du gouvernement. Pour beaucoup, cette mobilisation doit se poursuivre pendant les fêtes. Une "réponse au jusqu'au-boutisme par du jusqu'au-boutisme”.
Dès la mi-journée, ils étaient déjà nombreux à mettre le grappin sur la place de la République ce mardi 17 décembre. Sur sa statue, une poignée d’infatigables gilets jaunes chantent leur hostilité au président de la République. Autour, des fumigènes sont craqués. Jaunes, bien sûr. Et la foule, épaisse, chante sur l’air de We will rock you, de Queen : “Le message doit être reçu, ou ça va mal aller”. Le chef d’orchestre de ce joyeux bordel, caché derrière son mégaphone, n’en démord pas : ce projet de réforme des retraites “doit être abandonné”. Sinon ? “L’escalade !”, nous promet-il en aparté. Les fêtes sont ciblées.

“Quand on m’insulte, je réponds”

Sur le boulevard du Temple, en attendant le départ, les ballons des différentes centrales surplombent les différents cortèges syndicaux. Sur le trottoir, des enragés non-encartés. “C’est la zone neutre”, plaisante Christian, contrôleur à la RATP. Ce trentenaire, venu seul se mêler au cortège, n’avait jamais fait grève, encore moins marché dans la rue le poing levé. Mais aujourd’hui, il a la “rage”. “Avant le discours du Premier ministre, je savais que j’étais contre la réforme mais je n’étais pas décidé à agir, confie-t-il, presque honteux. Près d’une heure de bla-bla sans jamais citer les travailleurs du rail. Il ne pouvait pas faire mieux pour insister sur notre statut de pestiféré, de privilégié, de nanti…”. Depuis un peu plus d’une semaine, il fait une “cure sans média”, poursuit-il : “Entendre les ministres dire que la situation de certains d’entre nous est confortable en comparaison de salariés du privé, par exemple, est une insulte. Et quand on m’insulte, je réponds”. Il le promet : “Cette année, les fêtes seront sous le signe de la lutte”. “J’ai prévenu mon entourage que mes cadeaux seront moins généreux”, sourit-il.

Comme lui, ils sont nombreux à annoncer leur mobilisation sans interruption à l’occasion des fêtes. Les plus nombreux dans ce cas viennent de deux maisons omniprésentes dans les rangs de manifestants : la RATP, bien sûr, et la SNCF. “Je suis à la totale disposition de mon syndicat, promet Bernard, un cheminot de 51 ans, gilet rouge de la CGT sur le dos. On a le pouvoir de bloquer le pays. Et Macron, il n’est sensible qu’à deux choses : la casse et les blocages. Il aura peut être les deux”. Autour, deux comparses éclatent de rire et lâchent quelques insultes à l’adresse d’Emmanuel Macron. “S’il n’est pas impressionné par cette marée, il faudra enclencher la vitesse supérieure !”, continue-t-il, comme galvanisé.

Un peu plus loin, Kader, lui aussi cheminot, sursaute au bruit d’un pétard. Il a failli en avaler sa vapoteuse. Lui aussi entend se mobiliser pendant les fêtes… comme il le fait d’ailleurs depuis le 5 décembre, sans interruption ! “Heureusement, j’ai prévu le coup avec quelques économies, glisse-t-il, fier d’avoir anticipé - sur les conseils de certains délégués du personnel - ce mouvement de protestation d’ampleur. Toutefois, il estime qu’une nouvelle stratégie serait la bienvenue. “Avec la grève perlée, nous avions réussi à surprendre du monde, se souvient-il. Alors pourquoi ne pas organiser la gratuité des transports, avec l’aide des contrôleurs ?”. Des idées, “j’en ai plein”, promet-il. Mais le contenu des AG auxquelles il a assisté lui font croire que les prochaines semaines seront “comme les précédentes”. “Blocage, blocage, blocage”, répète-t-il.

Agir par surprise

Plus que des idées, Christine, 58 ans “et demi” a surtout de nombreux griefs contre le gouvernement. Les mêmes mots reviennent régulièrement : “mépris”, “condescendance” et “déconnexion”. Elle est professeur et ne pourra donc pas se mobiliser pendant les fêtes, vacances obligent. Mais elle est certaine que les nuisances seront encore nombreuses. “Ma fille est infirmière à la prison de Fresnes, rapporte-t-elle. Le 5 décembre, tout le personnel médical était en grève. Depuis, ils ont réquisitionné une bonne partie du personnel ce qui a freiné le mouvement… Mais je sais de source sûre que le secteur hospitalier, en prison mais pas seulement, prépare quelque chose”. Plus loin, Sandra, infirmière dans un hôpital parisien, l’affirme : les internes, les aides-soignants, les infirmiers, et même les médecins seraient à bout et pourraient “agir par surprise”. Tant pis pour la magie de Noël. “On a emmagasiné un tel niveau de colère que les limites sautent une à une”, lâche-t-elle.
Armand, 53 ans, est du même avis. Éducateur spécialisé en région parisienne et syndiqué chez Force ouvrière (FO), il estime qu’il faut frapper fort en touchant à cette “période sacrée”. Enfin, sans lui, il sera en vacances loin du tumulte parisien. “Le problème, ce n’est pas uniquement cette réforme, justifie-t-il. En ce qui concerne notre métier, il n’est plus attractif. La preuve, je touche personnellement 1.300 euros par mois. Quel jeune voudrait être si peu considéré pour une telle charge de travail ? En plus de cela, on nous présente une refonte de nos conventions collectives et cette fameuse réforme des retraites qui va faire chuter nos pensions… Tout part à vau-l’eau. On nous crache à la figure !”
Il y a également ceux qui ne peuvent se permettre de faire grève indéfiniment, comme Hassen, employé communal à Bagnolet (Seine-Saint-Denis) : “Je ne m’arrête de travailler qu’à l’occasion des manifestations, je ne peux pas me permettre de perdre plus d’argent”. Ou encore Vincent, 30 ans, vendeur dans un magasin de meubles en bois en plein coeur de Paris. Mais tous les deux mettent beaucoup d’espoirs sur leurs “camarades” grévistes. En particulier les cheminots. “Si Macron ne les aime pas, nous on les chérit”, plaisante le second, reprenant quasiment un slogan tagué sur tout le trajet de la manifestation, de la place de la République à la place de la Nation. Il insiste : “Ils doivent continuer, Noël ou pas, c’est notre avenir qui se joue, notre honneur aussi”. Et le confort de leurs vieux jours.