mardi 17 décembre 2019

Le 17 décembre, plus encore que le 5 décembre, des millions en grève et en manifestation disent : « Retrait ! »



Un million et demi ? Plus ? Manifestants et grévistes sont nombreux ce 17 décembre. Puissante, la grève est souvent reconduite. Édouard Philippe peut toujours se dire confiant dans les rencontres prévues avec les syndicats, lui et Macron sont loin d’en avoir fini avec l’exigence du retrait criée par des millions. Il suffit, pour s’en convaincre, de lire cette réponse adressée par un agent de la RATP au courrier que lui et ses 42 000 collègues ont reçu de la direction de l’entreprise (extraits).

« Monsieur le Directeur,
(…) En 2000, lorsque je suis entré à la RATP, la personne qui m’a reçu (...) m’a expliqué que le métier auquel je postulais comportait de nombreuses contraintes. Et non des moindres : horaires décalés (amplitude de 4 h 30 à 1 h 35 du matin. Quatre heures pour chauffer les trains quand il gèle dehors pendant que beaucoup rêvent encore de leurs dernières vacances dans leur lit douillet); travail de nuit (Noctilien, train de travaux...); services décalés (coucher à 3 heures du matin pour un réveil à l’heure du coucher lors de la reprise après repos); repos décalés avec travail les week-ends (pendant que mes amis se réunissent pour l’apéro); vacances décalées par rapport à celles du conjoint; travail les jours fériés (pendant que d’autres font la fête); dormir au dépôt de bus pour être certain d’être dans les cinq premiers à poser le 24 décembre en CA; travail à Noël pendant que les enfants ouvrent les cadeaux (sauf cette année parce que je suis toujours gréviste malgré votre courrier).

À l’énoncé de toutes ces contraintes, j’ai hésité à me lever pour quitter la pièce, mais la personne m’a expliqué qu’il y avait des compensations intéressantes : calcul de la pension sur les 6 derniers mois; bonification par le 1/5e; possibilité de départ à la retraite à 50 ans si 25 ans de service (SANS décote).

(…) Or, aujourd’hui et après trois réformes de suite, les contraintes subsistent, voire s’amplifient, tant les conditions de travail se dégradent au quotidien ; mais les compensations quant à elles, disparaissent réforme après réforme : on ne part plus à 50 ans mais à 52 et bientôt 53; si on part au bout de 27 ans de service (et plus 25 !), on a une telle décote que celle-ci nous oblige à continuer (jusqu’à 64 ans très bientôt, sinon, en plus, de la décote on aura aussi un malus comme pour les voitures); la bonification est remise en cause et le mode de calcul également.

Et aujourd’hui, à la lecture de votre courrier, je dois encore croire que demain, avec la retraite à points dont personne n’est capable de dire quelle sera sa valeur et si ma pension sera la même durant toute la durée de ma retraite, je ne serai pas concerné par la réforme actuelle ? (…)
Un agent gréviste pour la défense d’un système de retraite SANS points. »

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