mercredi 18 décembre 2019

Au lendemain de la grève et des puissantes manifestations du 17 décembre Les syndicats « demandent au gouvernement le retrait total du projet sans délai »



Une des principales caractéristiques du gouvernement Macron-Philippe, c’est d’être un gouvernement de menteurs. Dans les grandes choses, comme dans les plus petites. Ainsi ce matin, la ministre Borne, interrogée sur France Inter, déclare avec assurance : « Tous les billets SNCF seront honorés à la date prévue ou à une autre, sans aucun frais supplémentaire pour les voyageurs. » « Sans aucun frais, vous êtes sûre ? », interroge à deux reprises la journaliste. Par deux fois, la ministre confirme : « Sans aucun frais. » Jusqu’à ce que la journaliste objecte : « Ce matin, j’ai changé mon billet et il y avait des frais. »

Anecdote ? Non : méthode de gouvernement. On ment, on assène des contre-vérités et on se dit que les médias aidant, on finira par faire passer des mensonges pour des vérités. Le problème, c’est que les travailleurs sont malgré tout de plus en plus informés. Ils mesurent que chaque aspect de la contre-réforme des retraites repose sur des mensonges, qu’il s’agisse de la démographie, de l’équilibre financier ou d’autres aspects encore.

Au lendemain du 17 décembre qui a vu, n’en déplaise au ministre de l’Intérieur, une mobilisation massive, les dirigeants de la CGT, de Force ouvrière, de la FSU, de Solidaires ont réaffirmé que les prétendues négociations qui s’ouvrent aujourd’hui n’avaient pas d’objet si elles ne commençaient pas par le retrait du projet gouvernemental.

« Coup de théâtre » auquel tout le monde s’attendait : aujourd’hui, 18 décembre, Macron fait connaître à 11 h 58 qu’il est « disposé à améliorer » le projet de réforme notamment « autour de l’âge pivot ». Merci, Monseigneur, pour cette générosité...

Scénario prévisible. Peut-être permettra-t-il à Laurent Berger d’y voir une ouverture ? Mais pour tous les travailleurs qui ont fait grève et manifesté, c’est la totalité du projet Macron-Philippe qui doit être retiré (lire à ce sujet le dossier publié ce jour dans La Tribune des travailleurs hebdomadaire).

Le Figaro, qui examine aujourd’hui « les scénarios de sortie de crise », constate que chacun « apporte plus de complications que de solutions ». Et surtout, il met en garde contre le risque de « tuer dans l’œuf l’amorce d’un système par capitalisation et de fonds de pension à la française très attendu des banques et des assurances ».

Peut-on dire plus clairement qu’il s’agit d’un choc classe contre classe ? Hier Delevoye, l’homme des assurances, aujourd’hui Pietraszewski, l’homme du patronat du commerce de grande distribution, agissent au service de leurs commanditaires pour casser les droits ouvriers.

Les dirigeants des organisations ouvrières affirment vouloir respecter le mandat des millions de grévistes et manifestants du 5, du 10, du 12 et du 17 décembre : le retrait et rien d’autre. Dès lors, il leur revient d’appeler les travailleurs à se préparer à l’inévitable bataille majeure : la grève générale, seule à même aujourd’hui de briser la résistance du gouvernement et d’imposer le retrait.

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