mardi 30 avril 2019
MEETING DE BORDEAUX avec JL. Mélenchon, M. Aubry, L. Prud'Homme et M. Duret-Pujol
Au meeting de Bordeaux le lundi 29 avril à 20h en présence de Manon Aubry, tête de liste LFI aux élections européennes, Marie Duret-Pujol, candidate aux élections européennes, Loïc Prud'homme, député de Gironde et Jean-Luc Mélenchon, député des Bouches-du-Rhône. Ce meeting sera l'occasion de traduire une belle dynamique de campagne et de présenter nos idées populaires en rupture avec l'Europe de l'oligarchie et avec les traités européens qui étouffent les peuples !
1er mai 2019 : c’est le moment !
A l'occasion du 1er mai, je vous retransmet l'article d’Évariste
ReSPUBLICA
lundi 29 avril 2019
Cette année, le 1er mai – journée internationale des travailleurs – s’inscrit dans un contexte particulier, après le « 24ème acte » du mouvement des gilets jaunes et presqu’une semaine après les « non-annonces » du Président de la République qui
continue d’appliquer son programme ultra-libéral. Ce n’est pas la
première fois que cette journée de mobilisation traditionnelle revêt un
caractère spécial. Il suffit de regarder quelques années en arrière pour
s’en apercevoir, en 2002 – lors de l’entre-deux-tours présidentiel
alors que le Front national était au second tour – ou en 2016 – lors de
la « loi travail » – ou bien encore simplement l’année précédente avec
un niveau de radicalité très présent dans plusieurs grandes villes de
France. Alors pourquoi cette année serait si spéciale ?
Il n’est donc pas question de tout miser ou de tout espérer d’un 1er mai qui permettrait de gagner en une seule journée – nous savons que la construction du rapport de force passe
aussi par la construction des organisations politiques, syndicales,
d’éducation populaire – mais il convient de réfléchir à la portée
symbolique et stratégique de cette journée actuellement. En effet,
celle-ci survient après cinq mois de mobilisation sociale dans le cadre
d’un mouvement atypique et fort que représentent « les gilets jaunes »,
après une mobilisation toute aussi importante sur les thématiques
écologiques et dans un contexte où le gouvernement (qui a certes été
obligé de lâcher sur quelques points) continue de vouloir appliquer sa
politique de classe envoyant un signal fort qui doit appeler une riposte
générale. Mais ce n’est pas tout, car trois points viennent s’ajouter à
cette situation qui peuvent la rendre en somme exceptionnelle :
– Le mouvement syndical combatif qui comprend la nécessité d’avoir un 1er mai très réussi pour différentes raisons. Côté CGT, l’approche du 52ème
congrès compte pour la mobilisation, de plus en interne la contestation
gronde contre le réformisme de la « direction » (qui a débouché sur un
appel de plusieurs fédérations et unions départementales il y a quelques
semaines pour le 27 avril 2019) et il ne faut pas oublier que certains
militants CGT souhaitent que le syndicat revienne sur le devant de la
scène. Côté Solidaires, si le syndicat a pris position assez rapidement
pour le mouvement des gilets jaunes et que la jonction dans le secteur
privé s’est faite plus facilement avec ces derniers, il sait également
l’importance d’exister en tant que tel lors du 1er mai, mais
le versant fonction publique prépare aussi la date du 9 mai comme une
journée de grève nationale. Des secteurs fortement mobilisés comme
l’éducation devront aussi grossir les rangs, notamment avec la FSU.
– La tentation du tout répressif par
le gouvernement (interdictions administratives de manifester, véhicules
blindés, flash-balls, brigades des voltigeurs remises en place…) qui
n’aura pas éteint la contestation mais au contraire rassemblé dans une
fraternité sociale des mouvements et citoyens qui ont tous été frappés
par la violence, « pacifistes » compris. Il s’agit donc d’un moment
important, à savoir celui où il faut démontrer que la liberté de
manifester, d’expression, base d’une société démocratique, ne peut être
remise en cause impunément par le gouvernement. Les appels à un « acte
ultime », à l’alliance des gilets jaunes et rouges, à une contestation
générale, circulent massivement sur les réseaux sociaux et militants et
pourraient être partagés par de nombreuses personnes passant outre les
chapelles et le sectarisme.
– L’auto-organisation acquise dans le cadre du mouvement des gilets jaunes par
des dizaines de milliers de citoyens, qui en plus de s’être fortement
conscientisés, savent que la convergence est nécessaire, qu’il est
indispensable de s’allier avec le mouvement syndical notamment et que le
1er mai représente une journée qui pourrait être la
démonstration de force nécessaire pour faire plier le gouvernement.
Ainsi, sans avoir besoin d’organiser des montées en car à Paris, la
ville devrait bien être l’épicentre d’un mouvement pluriel, aux
modalités de manifestation différentes, mais unies dans un ras-le-bol
explosif.
Si nous rajoutons à cela l‘approche des élections européennes, les
organisations politiques devraient mobiliser de manière importante, du
mouvement anarchiste dès le matin (il faut aussi prendre en compte le
renforcement relatif de ces organisations depuis quelques mois)
jusqu’aux partis politiques avec essentiellement la France insoumise,
mais aussi sûrement un rebond du PCF. Autant dire que chaque appareil et
courant a toutes les raisons du monde de se mobiliser de manière
conséquente cette année, qu’il s’agisse de raisons stratégiques, de
calendrier interne ou politique… mais aussi pour opposer une réponse au
gouvernement avec un mouvement social qui peut faire trembler le pouvoir
s’il reste déterminé.
Cette journée du 1er mai ne résoudra
pas les questions du blocage de l’économie, de la construction d’une
grève public/privé réellement effective, mais a déjà permis de faire
bouger les lignes dans de nombreux collectifs militants, sur la
nécessité de hausser le ton pour se donner les moyens de construire une
République réellement sociale. Il s’agit d’un moment qu’il faut saisir,
en se donnant les moyens possibles de réussir ce 1er mai,
c’est-à-dire commencer par toutes et tous y participer, avec ou sans
gilets jaunes, avec ou sans attaches politiques ou syndicales, mais pour
faire masse et marcher vers nos objectifs.
Alors si vous hésitez encore à sortir
demain, en pensant qu’il s’agit d’une énième manifestation, c’est
peut-être le moment d’y aller et d’entraîner le plus grand nombre
1er mai à Marseille
Message de Catherine
Bonjour à tous,
Voici une bonne nouvelle : 1er mai à Marseille avec Jean-Luc Mélenchon et Manon Aubry ! (voir affiche)
Si ça vous dit ... j'y serai. Départ de la gare de Saint-Raphaël à 7h50 .
Sinon, n'oubliez pas les rassemblements à Saint-Raphaël, Draguignan, Nice, Toulon ... au choix !
Bon 1er mai à tous !
Catherine
Le 26 mai 2019, Si vous votez pour une liste dont la tête (féminine) vous sourit, y' a pas photo!
Celle-ci: Nathlie Loiseau au charme irrésistible comme sa politique!
ou à l'opposé,
Manon Aubry, jeune, dynamique et pleine de bon sens social!
ou à l'opposé,
Manon Aubry, jeune, dynamique et pleine de bon sens social!
Je vous transmet le message de Catherine
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09:57
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Bonjour à tous,
Voici une bonne nouvelle : 1er mai à Marseille avec Jean-Luc Mélenchon et Manon Aubry ! (voir affiche)
Si ça vous dit ... j'y serai. Départ de la gare de Saint-Raphaël à 7h50 .
Sinon, n'oubliez pas les rassemblements à Saint-Raphaël, Draguignan, Nice, Toulon ... au choix !
Bon 1er mai à tous !
Catherine
lundi 29 avril 2019
De malaise en malaise, la campagne de Nathalie Loiseau vole en piqué
Mayday
Par Louis Nadau
La tête de liste LREM pour les élections européennes a été accusée ce
dimanche de banaliser l'homophobie, ce dont elle s'est défendue à coups
de clichés sur les gays. Ce lundi, l'ex-directrice de l'ENA a justifié
son soutien à la suppression de l'école en employant l'expression
"romanichel", péjorative à l'endroit de la communauté rom…
Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas... Au fil de sa campagne comme
tête de liste de La République en marche (LREM) aux élections
européennes du 26 mai, Nathalie Loiseau n'en finit pas de s'empêtrer dans les polémiques et les erreurs de communication. Dernier épisode en date ce lundi 29 avril : sur France Culture, il s'agit alors de s'aligner sur la volonté de suppression de l'ENA exprimée par Emmanuel Macron, une contorsion a priori pour l'ancienne directrice… de l'ENA. La candidate, qui n'avait pas hésité un peu plus tôt sur Radio J à se dire "soulagée qu'on donne un coup de pied dans la fourmilière",
enfonce le clou en se mettant dans la coquille de Calimero afin de
pointer à son tour l'entre-soi de l'école des hauts fonctionnaires : "Disons
les choses : je n'ai pas été accueillie avec des fleurs, en n'étant pas
ancienne de l'ENA, femme de moins de cinquante ans, j'avais
l'impression d'être une romanichelle quand je suis arrivée à la tête de
l'ENA".
"Romanichelle", donc, rien de moins. Un terme
péjoratif désignant un membre de la communauté tsigane ou rom...
Ballot, pour une candidate qui, dans la même émission, dénonce par
ailleurs "la montée des nationalismes en Europe", prenant en exemple le "recul des libertés" et la montée de l'antisémitisme dans la Hongrie de Viktor Orban. Or, devinez qui fait aussi l'objet d'une stigmatisation dans ce même pays ? La communauté rom !
L'affaire tombe mal, la semaine suivant la révélation par Mediapart de
son appartenance passée, quand elle était étudiante à Sciences Po en
1984, à une liste étudiante composée notamment d'anciens membres du GUD,
qui avait déjà plombé son message de rempart contre l'extrême droite.
"contribuer à la banalisation de l’homophobie"
La
veille déjà, Nathalie Loiseau avait été mise face à une autre
contradiction, au sujet de la Pologne cette fois, quand des photos de sa
dernière publication, "L'Europe en BD", publiée le 17 avril
aux éditions Casterman, ont surgi sur les réseaux sociaux. On y voit que
pour prôner la tolérance vis-à-vis des différences culturelles entre
les 28 pays membres de l'Union européenne, l'auteure du texte a choisi
la question du mariage des homosexuels. Faisant dire à un enfant : "Moi, je suis Polonais. Eh bien, deux garçons qui se marient, en Pologne, même pas en rêve !". Les autres personnages prennent acte de cette déclaration, avec la bénédiction du professeur qui conclut : "Nous
avons des différences, c'est sûr, et il faut les respecter. D'ailleurs,
voici la devise de l'Europe : 'Unie dans la diversité'". Gloups.
Une banalisation de l'opinion homophobe qui n'a pas manqué d'être pointée sur Twitter. "Présenter
des propos et comportements homophobes dans un livre destiné aux jeunes
comme relevant de la diversité de l’Union européenne, c’est contribuer à
la banalisation de l’homophobie. Ceci est incompréhensible et très
maladroit", a notamment réagi SOS homophobie. "Triste baffe aux personnes LGBT de toute Europe qui veulent l'égalité", a écrit de son côté le député socialiste Boris Vallaud, demandant : "Cette
démonstration absurde marche avec tout ? L'IVG ? L'accueil des
réfugiés? Avec de tels "progressistes", à quoi servent les conservateurs
?".
Nathalie Loiseau brandit ses "frères homosexuels"
Pas de quoi faire douter la reine de la com', qui rétorque : "Décrire la Pologne telle qu'elle est ne veut pas dire qu'on l'approuve". Un message accompagné d'un passage d'une autre de ses œuvres, son livre écrit en 2014 ("Choisissez tout"), censé la dédouaner de tout soupçon d'homophobie : "Gais,
il l'étaient tous et ils étaient tous gays. Le Paris de la mode, c'est
eux, leur fantaisie, leur lucidité parfois noire et souvent drôle, leur
capacité à jouer à fond la comédie de la mode et à en connaître la
vanité… J'ai commencé avec eux un bout de chemin que je n'ai plus jamais
arrêté. Minorités extralucides, mes frères homosexuels observent,
analysent décryptent le mainstream comme personne"… Soit plus de clichés en une page que dans un livre entier de Yann Arthus-Bertrand.
Constatant une certaine suspicion quant à l'efficacité de cette démonstration, revoilà l'ancienne ministre qui envoie un tweet solennel
pour manifester son opposition à Jaroslav Kaczynski, leader du parti
conservateur nationaliste polonais (PiS) dont est issu l’actuel
président polonais : "L’homophobie de Jaroslav Kaczynski, qui désigne
les LGBT comme une 'menace contre la Pologne', est en réalité une
menace contre les valeurs de l’Europe. Ne laissons pas l’obscurantisme
gagner en Europe". Tiens donc, et l'union dans la diversité des opinions, alors ?
dimanche 28 avril 2019
MEETING DE TOULON avec Manon Aubry, Manuel Bompard et Éric Coquerel
Diffusé en direct le 27 avr. 2019
Samedi 27 avril, à Toulon, Manon Aubry, tête de liste La France insoumise aux élections européennes est en meeting avec Manuel Bompard, candidat aux élections européennes et Eric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis.
Ce meeting sera l'occasion de traduire une belle dynamique de campagne et de présenter nos idées populaires en rupture avec l'Europe de l'oligarchie et avec les traités européens qui étouffent les peuples !
samedi 27 avril 2019
Smic, réformes des retraites… Macron reste dans l’incohérence
Par Laurence Dequay
Pas de tournant social dans les annonces d'Emmanuel Macron ce lundi 25
avril, lors de son discours suivi d'une conférence de presse après 5
mois de crise des gilets jaunes.
Deux heures et demie riches de constats lucides et... d’annonces
contradictoires. Au fil de sa présentation, comme de ses réponses aux
questions des journalistes lors de sa conférence de presse ce lundi 25
avril, Emmanuel Macron a posé des diagnostics décisifs. Oui, a d’abord
reconnu le chef de l’Etat, les effets pervers de la mondialisation
mettent à ce point les salaires des moins qualifiés et des plus
précaires sous pression qu’ils ne peuvent vivre dignement de leur
travail, comme ils le clament depuis des mois, notamment dans les
cortèges des gilets jaunes.
Pour autant, première incohérence de sa part, Emmanuel Macron
s’interdit d’augmenter le Smic de peur, affirme-t-il, de détruire des
emplois. Surtout, il n’annonce pas d’élargissement des critères
d’attribution de la prime d’activité, dont le montant varie pourtant en
fonction des revenus des ménages et non en fonction des seuls bulletins
de paye. Choix qui prive nombre de familles des « 100 euros de hausse du
Smic » annoncées en fanfare en décembre dernier. Certes, les
partenaires sociaux et les élus, enfin appelés à discuter avec le
gouvernement le mois prochain, se saisiront sans doute de ce sujet. On
regrettera cependant ces quatre mois de perdus, puisque la CFDT de
Laurent Berger avait appelé à un Grenelle du « pouvoir de vivre » dès
avant Noël.
Sur le sujet explosif des retraites, même incohérence du président de
la République. D’abord il admet, c’est le moins, avoir été inéquitable
en ponctionnant trop les anciens, dont il a élevé la CSG tout en
augmentant les pensions moins que l’inflation. Et promet donc, pour se
racheter, de réindexer d’abord les retraites inférieures à 2.000 euros
sur l’inflation en 2020, puis toutes les pensions à partir de 2021. Mais
lorsqu’il aborde la future réforme de retraites, sur laquelle Jean-Paul
Delevoye et les syndicats se concertent depuis huit mois, il reprend un
chemin inéquitable... Ainsi, en reconnaissant que nombre de séniors ne
peuvent travailler jusqu’à 64 ans parce qu’ils ont déjà le plus grand
mal à se maintenir en emploi jusqu’à 62 ans - notre marché du travail
discriminant lourdement les plus âgés, à la différence de l’Allemagne -,
le Emmanuel Macron annonce qu’ils subiront une décote s’ils liquident
leurs pensions à 62 ans et non à 63 ou 64 ans. Ne leur serait alors
garanti qu’un minimum de 1.000 euros par mois.
Or, ce tour de
passe-passe revient à rendre plus pénibles les vieux jours des actifs
déjà les plus pénalisés sur le marché de l’emploi. « 1.000 euros ne permettent pas de vivre dignement »,
critique Philippe Martinez le secrétaire général de la CGT. Certes, une
part du produit de cette décote serait consacrée au financement de la
dépendance. Mais ce risque, qui relève de l’assurance maladie, devrait
être financé par l’impôt.
Finalement, il n’y a guère que sur les
suppressions de postes de fonctionnaires qu’Emmanuel Macron, à la veille
d’une mobilisation unitaire des agents des services publics le 8 mai,
gagne en cohérence.
Puisqu’il propose de créer, dans chaque canton, une maison des services publics qui faciliterait la vie des Français en leur donnant un accès plus direct aux agents publics, il n’exigera plus de son gouvernement 120.000 suppressions de postes dans les trois dernières années de son quinquennat. Les économies seront davantage ciblées sur les 140 milliards d’aides et de niches fiscales accordées aux entreprises. Enfin !
Puisqu’il propose de créer, dans chaque canton, une maison des services publics qui faciliterait la vie des Français en leur donnant un accès plus direct aux agents publics, il n’exigera plus de son gouvernement 120.000 suppressions de postes dans les trois dernières années de son quinquennat. Les économies seront davantage ciblées sur les 140 milliards d’aides et de niches fiscales accordées aux entreprises. Enfin !
"La France travaille beaucoup moins que ses voisins", répète Macron : c'est faux, la preuve
Par Louis Nadau
Infox
Au cours de sa conférence de presse ce jeudi 25 avril, Emmanuel Macron a
asséné à deux reprises que les Français travaillaient "beaucoup moins"
que leurs voisins européens. Les chiffres disent le contraire.
"Travailler plus" : c'est le projet proposé aux Français par Emmanuel Macron, ce jeudi 25 avril lors de sa conférence de presse
censée répondre à cinq mois de manifestations des gilets jaunes. Pour
justifier la récupération de ce mantra sarkozyste, le président de la
République a brandi la nécessité de financer le système des retraites,
déséquilibré par le vieillissement de la population : "On doit travailler plus, je l'ai dit". Et à l'en croire, les Français disposeraient d'une large marge de progression : "Quand je regarde la chose, la France travaille beaucoup moins que ses voisins", a asséné le chef de l'Etat, détaillant : "Quand
je nous compare à nos voisins, ou aux autres pays de l'OCDE, on
travaille moins par rapport à la vie toute entière, et on travaille
moins rapporté à l'année. Et toutes les études économiques le montrent :
le différentiel que nous avons de création de richesse, et donc de
revenu pour nos concitoyens, il est lié à ce travail en moins". Sauf
qu'une partie de l'argumentaire est purement et simplement fausse, et
que le reste n'est pas si simple. Explications, données à l'appui.
"On travaille moins dans l'année" : faux
Les Français travaillent-ils moins que leurs voisins dans l'année ? Non, répond l'OCDE, la dernière fois dans son rapport Perspectives de l'emploi 2019.
Pour obtenir ses résultats, l’institution divise le nombre total
d'heures effectivement travaillées dans chaque pays par le nombre moyen
de personnes y ayant un emploi. Résultat : en 2016 les Français, salariés et indépendants, ont travaillé en moyenne 1.526 heures. C'est
nettement plus que l'Allemagne qui, contrairement à l'idée souvent
reçue, se classe… dernière des pays de l'OCDE avec 1.363 heures. C'est
aussi à peine moins que le Royaume-Uni, dont la moyenne est de 1.545
heures. Le Luxembourg, l'Autriche, la Suède, les Pays-Bas, la Norvège et
le Danemark sont également en-dessous de la moyenne française.
Certes, la moyenne des pays de l'OCDE se situe à 1.751 heures
annuelles travaillées, mais ce n'est pas dû à nos voisins. Elle est en
effet tirée vers la haut par des pays comme le Japon (1.714 h) et les
Etats-Unis (1.781h), mais aussi par des pays nettement moins développés,
comme le Mexique, qui détient le record en la matière avec une moyenne
2.255 heures, ou le Chili (1.974 h). Dans tous les pays développés, la tendance générale se rapproche d'ailleurs peu à peu de la France,
avec une baisse continue du nombre d'heures travaillées depuis l'an
2000 : de 1.825 en 2000 à 1.759 en 2010, puis 1.746 heures en 2017.
Emmanuel
Macron pourrait toutefois avoir fait référence à la moyenne du nombre
d'heures travaillées par rapport à la population totale, et non pas que
la population ayant un emploi. Dans ce cas, la France figure
effectivement en dernière position des pays de l'OCDE, avec 630 heures
par an rapportées à ses 67 millions d'habitants, derrière la Belgique et
la Turquie, à 637 heures. L’Espagne est à 697 heures par habitant,
l’Allemagne est à 722 heures, le Royaume-Uni à 808, les États-Unis à 826
et la Corée à plus de 1.000. Mais ce chiffre est intimement lié au taux
de chômage, dont le président a lui-même souligné qu'il était élevé
dans l'Hexagone. Conclusion que chacun pourrait partager : si le
gouvernement parvenait à vaincre le fléau du chômage, en effet, les
Français dans leur ensemble travailleraient plus… CQFD.
La France travaille même plus à la semaine
Étrangement,
le chef de l'Etat n'a pas fait mention de cette statistique… Mais, tout
comme le temps de travail annuel des Français actifs, leur temps de travail hebdomadaire est loin d'être honteux comparé à celui de nos voisins. Avec 37,2 heures de travail effectif par semaine, la France se classe encore une fois… devant l'Allemagne (35 h) !
Juste en-dessous de la moyenne de l'OCDE (37,3 h), elle est à égalité
avec l'Italie et devant le Royaume-Uni (36,6 h). La moyenne française
est même plus élevée que celle des pays du G7 (34,9 h) et de l'Union
européenne (36,2 h). Et ce, bien que la France ait la durée légale de
travail la plus faible d'Europe, ses fameuses 35 heures. Mais les
Français, pas si fainéants, font manifestement du rab.
En matière
de congés, notre pays se trouve là encore dans une situation tout à fait
comparable à nos voisins immédiats : tandis que les Français
bénéficient de 25 jours de congés payés et de 11 fériés (36), les
Allemands ont 29 jours de vacances et 10 jours fériés (39), tandis que
les Italiens ont 25 jours de congés et 12 fériés (37). Seuls les
Britanniques sont moins bien lotis, avec 20 jours de congés et 7 fériés
(27).
"On rentre en moyenne plus tard, on part plus tôt" : VRAI, mais…
Emmanuel Macron est cependant dans
le vrai lorsqu'il affirme que les Français entrent plus tard sur le
marché du travail et qu'ils en sortent plus tôt que leurs voisins.
Selon l'OCDE, le taux d'emploi des 15-24 ans est de 29,9% en France (en
2018), contre 47,2% en Allemagne et 50,6% au Royaume-Uni. Parmi les
pays membres du G7, seule l'Italie connaît pire situation, avec un taux
d'emploi des jeunes de 17,7%. La moyenne de l'OCDE s'établit quant à
elle à 41,9%. Ces chiffres indiquent en effet indirectement que l'entrée
sur le marché du travail est plus tardive pour les jeunes Français.
A l'autre bout des carrières, notre âge de départ effectif à la
retraite est également inférieur à nos voisins. Entre 2012 et 2017, il
était de 60,55 ans en France, contre 63,5 ans en Allemagne et 64,5 au
Royaume-Uni, ce dernier pays étant pile dans la moyenne de l'OCDE. Mais
là encore, Emmanuel Macron passe sous silence un détail : le taux de chômage de nos séniors, nettement plus grave que chez nos voisins ! Ainsi, le taux d'emploi des 55-64 ans est nettement plus faible en France (51,1%) qu'en Allemagne (71,4%), au Royaume-Uni (65,3%) ou dans l'OCDE (61,4%).
Les carrières plus courtes en France ? Plus vraiment
Au bout du compte, combien de temps travaillera en moyenne un Français
né dans notre système actuel ? Eurostat l'a calculé : selon ses
projections, un Français âgé de 15 ans en 2017 devrait travailler 35,2 années au cours de sa vie.
Soit moins qu'un Allemand (38,4 années) et un Britannique (39 années).
Mais plus qu'en Espagne, en Italie, en Grèce, au Luxembourg ou encore en
Belgique. Et l'affirmation d'Emmanuel Macron, selon laquelle les
Français travailleraient moins dans leur vie que leurs voisins, ne
correspond guère aux mêmes prévisions d'Eurostat : la France se situe en réalité juste au-dessous de la moyenne européenne, établie à 35,9 années.
samedi 20 avril 2019
Ces 15 milliards d'euros que vont toucher les sociétés d'autoroutes font grimacer la Cour des comptes
Hugo Baudino avec AFP
En obtenant de l'Etat la prolongation de leur concession en échange de la réalisation de certains travaux de rénovation, les sociétés autoroutières ont pu multiplier leur mise par 5!
Alors que la cession des actions de l’Etat
dans les aéroports de Paris est en train de se concrétiser, un autre cas
de privatisation fait à nouveau parler...
En 2005, l’Etat décide de vendre ses parts dans les sociétés
concessionnaires d'autoroutes à trois groupes: Vinci, Eiffage et
Abertis. Cette décision fait couler beaucoup d'encre, de nombreuses voix
s'élèvent alors contre ce qui était alors considéré comme la vente des
bijoux de famille.
Mais c’est une décision prise dix ans plus tard qui a été dénoncée
par la Cour des comptes dans un référé rendu public jeudi. En avril
2015, l’Etat signe une prolongation des concessions des sociétés gérant
le réseau autoroutier en échange de la réalisation de certains travaux.
La Cour des comptes critique une "solution de facilité" prise dans
des négociations "dans lesquelles les pouvoirs publics sont souvent
apparus en position de faiblesse". Les deux ministres à la manoeuvre à
l'époque étaient Ségolène Royal (Ecologie et Transports) et Emmanuel
Macron (Economie).
15 milliards d'euros de recettes pour 3,2 milliards de travaux
Car, selon la Cour des Comptes les sociétés concessionnaires
d’autoroutes devraient tirer quelque 15 milliards d'euros de la
prolongation de concession qui leur a été accordée en 2015, alors que le
montant des travaux réalisés en échange ne représente que 3,2 milliards
d’euros.
L'Etat a décidé à trois reprises ces dix dernières années d'allonger
les concessions des sociétés concessionnaires d'autoroutes (SCA),
moyennant compensation, afin de réaliser des travaux sur des segments
autoroutiers qui n'étaient pas prévus dans la convention de concession.
Certains travaux ont aussi fait l'objet de compensations alors qu'ils
étaient déjà prévus dans les cahier des charges des sociétés et pris en
charge par les péages.
Une solution qui n'empêche pas les hausses de tarifs aux péages
La Cour des comptes reconnaît que l'allongement des concessions
permet de ne pas mobiliser de nouvelles ressources publiques ou
d'augmenter les péages immédiatement pour financer les travaux.
Toutefois, cette solution ne fait que repousser le problème et finit par
représenter un surcoût pour l'usager. La formule repousse également le
bénéfice de la remise en concurrence des concessions.
Dans son rapport, la Cour regrette que le montant des compensations
accordées aux SCA - fixé selon des calculs prenant en compte coût des
travaux, inflation, trafic routier, risque et taux de rentabilité des
investissements privés - fasse l'objet de négociations souvent
favorables aux concessionnaires.
L'institution recommande un encadrement plus strict des compensations
par un organisme indépendant. Pour éviter les "surcompensations", elle
propose de préciser les dispositifs de modération des péages et de
réduction des concessions.
Les tarifs des péages autoroutiers ont
augmenté de 1,8% à 1,9% en février dernier, conformément aux contrats
liant des sociétés comme Vinci et l'Etat. Un sujet sensible alors que
des "gilets jaunes" ont régulièrement bloqué des péages autoroutiers
pour protester contre leurs tarifs.
Dons des Pinault, Arnault & Cie à Notre-Dame de Paris : un "patrimoine washing" sur le dos de l'Etat ?
Gros sous
Par Emmanuel Lévy
La
course à l'échalote du plus gros don à Notre-Dame de Paris, à laquelle
se livrent les familles les plus fortunées de France, a déjà atteint une
hauteur vertigineuse. Mais entre ces mécènes et l'Etat, le plus
généreux n'est pas forcément celui qui a fait le plus gros don…
« Au rythme de l’annonce de dons, la question est : comment va-t-on les dépenser ? ».
Pour Jean-Michel Tobelem, professeur associé de gestion à l’université
Paris-I Panthéon-Sorbonne, l’élan record de générosité pour la
cathédrale Notre-Dame de Paris, après l'incendie qui l'a défigurée
lundi, risque fort de dépasser les besoins du chantier, même énorme, qui
s’annonce. Lequel est évalué a priori entre 100 millions et
200 millions d’euros, selon la durée et les technologies retenues pour
les travaux, alors que la barre du milliard paraît une paille pour
Notre-Dame.
Le concours Médicis du don à Notre-Dame
La
mairie de Paris a déjà annoncé y consacrer une ligne de crédit de 50
millions et la région Ile-de-France, 10 millions. Ce sera 100 millions
pour Total. Vinci aussi sera de la partie. Mais ce qui a fait exploser
le compteur, c’est la course à l’échalote à laquelle se livrent les deux
multimilliardaires du luxe pour gagner le titre de Laurent de Médicis
du XXIe siècle. Après les 100 millions promis par la famille
Pinault (Kering), la famille Arnault (LVMH) doublait la mise, à 200
millions. Ces deux grands mécènes ont été suivis par les familles
Bouygues (10 millions) ou Decaux (20 millions), et rejoints dans leur
compétition par la famille Bettencourt-Meyers et le groupe L'Oréal (200
millions).
Pour
organiser la suite, la Ville de Paris a annoncé la tenue prochaine dans
la capitale d’« une grande conférence internationale des donateurs ».
Ça tombe bien, la municipalité dispose d’un outil parfait pour cela : le
Fonds pour Paris, créé en mai 2015 et à qui les Parisiens doivent déjà
le fameux bouquet de l’artiste Jeff Koons. Fameux parce que, outre ses
qualités esthétiques, il illustre jusqu’à la caricature la relation
ambiguë entre le don et l’exonération fiscale prévue par le code général
des impôts. Pour faire court : « Je donne, mais c’est l’Etat qui raque
». En grande partie.
Sur 100 euros versés à la culture, les donateurs qui passent par les
entreprises qu’ils dirigent peuvent en effet déduire 60 de leurs impôts
(66 pour les dons de particuliers). Pour cette fois, la famille Pinault a
annoncé ce mercredi 16 avril qu'elle ne ferait « pas valoir l'avantage fiscal » sur
les 100 millions donnés à Notre-Dame. François-Henri Pinault, président
de la holding familiale et PDG du groupe de luxe Kering, arguant dans
un communiqué « qu'il n'est pas question d'en faire porter la charge aux contribuables français ».
Mais l'avantage pour ces grand mécènes ne s'arrête pas qu'à la
fiscalité. Il leur est aussi possible de bénéficier en retour de
prestations diverses (à condition qu’elles ne dépassent pas 25% de la
somme versée). C’est ainsi que des lieux comme le Louvre ou l’Opéra de
Paris se sont par exemple transformés, le temps d’un repas, en salle de
restaurant pour leurs généreux mécènes, au point que soit installée une
vaste table sur la scène de l’Opéra-Garnier…
C’est aussi grâce à
ce puissant levier que Bernard Arnault a pu financer, via la galaxie
d’entreprises de son groupe LVMH, le bâtiment abritant son musée. Pour
sa construction, la Fondation d’entreprise Louis-Vuitton a reçu près de
800 millions d’euros du groupe, générant un avoir fiscal d’un
demi-milliard. Marianne avait révélé l’affaire et la Cour des
comptes s’était émue que LVMH dispose ainsi d’une machine à cash
alimentée par des deniers publics.
« J’ai peur qu’à l’occasion de l’incendie de Notre-Dame, on fasse une sorte de "patrimoine washing" »
En
tout, en 2018, la niche « mécénat » a coûté aux finances publiques près
d'un milliard d’euros. La vague de dons entraînée par l'incendie de Notre-Dame
pourrait bien augmenter cette note de 50%. Voire beaucoup plus si le
ministère de la Culture validait la proposition de son ancien patron
sous Jacques Chirac, Jean-Jacques Aillagon, de classer le bâtiment
trésor national. L'homme qui a donné son nom à la loi mécénat de 2003
est aujourd'hui conseiller de François Pinault et a proposé lundi soir
de défiscaliser les dons pour Notre-Dame à 90% ! Autant dire que la
quasi-intégralité de la réfection de la cathédrale reviendrait à la
charge de l’Etat, tandis que les donateurs pourraient s’enorgueillir
d’avoir été si généreux. L'ancien ministre de la Culture est revenu ce
mercredi sur sa proposition, la considérant « dépassée » dans le cas de Notre-Dame au vu des sommes déjà atteintes, estimant qu'elle reste néanmoins valide pour l'avenir concernant « un monument dont les travaux nécessitent des moyens très importants».
«
Emmanuel Macron n’a pas eu la bonne réaction en lançant une collecte
nationale. La bonne réaction aurait été de dire que l’Etat reconstruira…
Il faut que l’Etat prenne enfin en charge le patrimoine de ce pays », a analysé sur Franceinfo Didier Rykner, patron de La Tribune de l’art. « L’Etat mais aussi la Mairie de Paris ont tourné le dos à notre patrimoine, s’étouffait aussi l’architecte Françoise Fromonot.
Il n’y a pas que la cathédrale à faire partie de nos biens communs.
J’ai peur qu’à l’occasion de l’incendie de Notre-Dame, on fasse une
sorte de "patrimoine washing". Paris a beaucoup démoli, beaucoup donné à
des acteurs privés sous le couvert de la folle promotion du tourisme,
par exemple. Et notamment à messieurs Pinault et Arnault… ».
jeudi 11 avril 2019
Gare aux faux espoirs : le RIP sur la privatisation d'ADP… n'a rien d'un vrai référendum
Mirage
Par Étienne Girard
L'initiative
est inédite. Ce mardi 9 avril, 218 parlementaires de gauche et de
droite ont lancé une procédure pour
empêcher la privatisation d'Aéroports de Paris (ADP). Une tentative qui,
malgré son nom de "référendum d'initiative partagée", n'a toutefois
rien de très contraignant, puisque la majorité LREM garde le pouvoir
d'enterrer in fine le texte.
Le RIP, créé à la demande de Nicolas Sarkozy en 2008, fonctionne de manière compliquée, voire byzantine. D'abord, il ne peut avoir pour objet d'abroger "une disposition législative promulguée depuis moins d'un an", selon l'article 11 de la Constitution. La loi Pacte, qui autorise la privatisation d'ADP, devant être votée ce jeudi 11 avril, le délai paraît donc serré. Le recours de l'opposition contre la loi devant le Conseil constitutionnel va toutefois retarder sa promulgation, de deux semaines à un mois. Etant donné que les délais pour le RIP sont "calculés à la date d'enregistrement de la saisine par le Conseil constitutionnel", et que celui-ci doit être saisi dès dépôt de la proposition de loi - ce mardi en l'occurrence - par le président de l'Assemblée concernée, ici Richard Ferrand, cela reste donc jouable pour les parlementaires.
Se dresse ensuite l'Everest des 10% du corps électoral à convaincre pour poursuivre la procédure. Cela fait environ 4,5 millions de signatures à recueillir, en neuf mois, délai immuable fixé par une loi organique. Un tel nombre n'a jamais été réuni pour une pétition. Celle lancée en mars dernier au sujet d'ADP par l'essayiste Coralie Delaume sur change.org a pour l'heure réuni 160.000 signatures virtuelles.
Au bout de ce laps de temps, le Conseil constitutionnel vérifie si les 10% du corps électoral sont bien réunis. C'est là que le projet prend une drôle de tournure. Car même si les parlementaires ont réuni 5, 6 voire 7 millions de signatures, il n'y a encore aucun référendum d'organisé à ce stade. La proposition de loi destinée à abroger la privatisation d'ADP est alors simplement… renvoyée au Parlement.
Ce mal nommé "référendum d'initiative partagée" ne porte donc en lui aucune promesse d'une véritable consultation populaire qui produirait des effets juridiques. Aucun référendum ne sera en effet organisé si la majorité macroniste, celle qui a voté en premier lieu la privatisation d'ADP, en décide autrement.
Quelque
218 parlementaires de droite et de gauche ont lancé une procédure pour
empêcher la privatisation d'Aéroports de Paris (ADP). Une tentative qui,
malgré son nom de "référendum d'initiative partagée", n'a toutefois
rien de très contraignant, puisque la majorité LREM garde le pouvoir
d'enterrer in fine le texte.
L'initiative
est inédite. Ce mardi 9 avril, 218 parlementaires de gauche et de
droite ont lancé une procédure de "référendum d'initiative partagée"
(RIP) pour empêcher la privatisation d'Aéroports de Paris (ADP). Un joli
coup politique, même si le plus dur commence pour ces députés et
sénateurs : ils doivent désormais décrocher 4,5 millions de signatures
de citoyens. Un tour de force qui ne permettrait même pas, à lui seul,
de remettre en cause la vente annoncée de l'entreprise aujourd'hui à
capitaux majoritairement publics. Car contrairement à ce que laisse
entendre son nom, ce RIP… n'a rien d'un vrai référendum. Il s'agit
plutôt d'un droit de pétition citoyenne devant le Parlement.
Explications.
Le RIP, créé à la demande de Nicolas Sarkozy en 2008, fonctionne de manière compliquée, voire byzantine. D'abord, il ne peut avoir pour objet d'abroger "une disposition législative promulguée depuis moins d'un an", selon l'article 11 de la Constitution. La loi Pacte, qui autorise la privatisation d'ADP, devant être votée ce jeudi 11 avril, le délai paraît donc serré. Le recours de l'opposition contre la loi devant le Conseil constitutionnel va toutefois retarder sa promulgation, de deux semaines à un mois. Etant donné que les délais pour le RIP sont "calculés à la date d'enregistrement de la saisine par le Conseil constitutionnel", et que celui-ci doit être saisi dès dépôt de la proposition de loi - ce mardi en l'occurrence - par le président de l'Assemblée concernée, ici Richard Ferrand, cela reste donc jouable pour les parlementaires.
Se dresse ensuite l'Everest des 10% du corps électoral à convaincre pour poursuivre la procédure. Cela fait environ 4,5 millions de signatures à recueillir, en neuf mois, délai immuable fixé par une loi organique. Un tel nombre n'a jamais été réuni pour une pétition. Celle lancée en mars dernier au sujet d'ADP par l'essayiste Coralie Delaume sur change.org a pour l'heure réuni 160.000 signatures virtuelles.
Au bout de ce laps de temps, le Conseil constitutionnel vérifie si les 10% du corps électoral sont bien réunis. C'est là que le projet prend une drôle de tournure. Car même si les parlementaires ont réuni 5, 6 voire 7 millions de signatures, il n'y a encore aucun référendum d'organisé à ce stade. La proposition de loi destinée à abroger la privatisation d'ADP est alors simplement… renvoyée au Parlement.
Ce mal nommé "référendum d'initiative partagée" ne porte donc en lui aucune promesse d'une véritable consultation populaire qui produirait des effets juridiques. Aucun référendum ne sera en effet organisé si la majorité macroniste, celle qui a voté en premier lieu la privatisation d'ADP, en décide autrement.
cé une procédure de "référendum d'initiative partagée"
(RIP) pour empêcher la privatisation d'Aéroports de Paris (ADP). Un joli
coup politique, même si le plus dur commence pour ces députés et
sénateurs : ils doivent désormais décrocher 4,5 millions de signatures
de citoyens. Un tour de force qui ne permettrait même pas, à lui seul,
de remettre en cause la vente annoncée de l'entreprise aujourd'hui à
capitaux majoritairement publics. Car contrairement à ce que laisse
entendre son nom, ce RIP… n'a rien d'un vrai référendum. Il s'agit
plutôt d'un droit de pétition citoyenne devant le Parlement.
Explications.Le RIP, créé à la demande de Nicolas Sarkozy en 2008, fonctionne de manière compliquée, voire byzantine. D'abord, il ne peut avoir pour objet d'abroger "une disposition législative promulguée depuis moins d'un an", selon l'article 11 de la Constitution. La loi Pacte, qui autorise la privatisation d'ADP, devant être votée ce jeudi 11 avril, le délai paraît donc serré. Le recours de l'opposition contre la loi devant le Conseil constitutionnel va toutefois retarder sa promulgation, de deux semaines à un mois. Etant donné que les délais pour le RIP sont "calculés à la date d'enregistrement de la saisine par le Conseil constitutionnel", et que celui-ci doit être saisi dès dépôt de la proposition de loi - ce mardi en l'occurrence - par le président de l'Assemblée concernée, ici Richard Ferrand, cela reste donc jouable pour les parlementaires.
Se dresse ensuite l'Everest des 10% du corps électoral à convaincre pour poursuivre la procédure. Cela fait environ 4,5 millions de signatures à recueillir, en neuf mois, délai immuable fixé par une loi organique. Un tel nombre n'a jamais été réuni pour une pétition. Celle lancée en mars dernier au sujet d'ADP par l'essayiste Coralie Delaume sur change.org a pour l'heure réuni 160.000 signatures virtuelles.
Au bout de ce laps de temps, le Conseil constitutionnel vérifie si les 10% du corps électoral sont bien réunis. C'est là que le projet prend une drôle de tournure. Car même si les parlementaires ont réuni 5, 6 voire 7 millions de signatures, il n'y a encore aucun référendum d'organisé à ce stade. La proposition de loi destinée à abroger la privatisation d'ADP est alors simplement… renvoyée au Parlement.
LREM reste souveraine
Ensuite, un référendum n'est prévu que dans le cas unique où l'Assemblée nationale, ou le Sénat, refusent d'ouvrir dans les six mois un débat sur le texte. En revanche, la majorité des députés peut tout à fait décider d'en débattre puis de voter contre le projet d'abrogation, ce qui a pour effet… d'enterrer purement et simplement le texte. Finalement, le RIP produit ni plus ni moins les mêmes effets... qu'une proposition de loi déposée directement au Parlement par un groupe minoritaire pendant sa "niche d'initiative" à l'Assemblée nationale. Seule différence : le poids politique d'un texte défendu par plus de 10% du corps électoral serait bien supérieur.Ce mal nommé "référendum d'initiative partagée" ne porte donc en lui aucune promesse d'une véritable consultation populaire qui produirait des effets juridiques. Aucun référendum ne sera en effet organisé si la majorité macroniste, celle qui a voté en premier lieu la privatisation d'ADP, en décide autrement.
Le RIP, créé à la demande de Nicolas Sarkozy en 2008, fonctionne de manière compliquée, voire byzantine. D'abord, il ne peut avoir pour objet d'abroger "une disposition législative promulguée depuis moins d'un an", selon l'article 11 de la Constitution. La loi Pacte, qui autorise la privatisation d'ADP, devant être votée ce jeudi 11 avril, le délai paraît donc serré. Le recours de l'opposition contre la loi devant le Conseil constitutionnel va toutefois retarder sa promulgation, de deux semaines à un mois. Etant donné que les délais pour le RIP sont "calculés à la date d'enregistrement de la saisine par le Conseil constitutionnel", et que celui-ci doit être saisi dès dépôt de la proposition de loi - ce mardi en l'occurrence - par le président de l'Assemblée concernée, ici Richard Ferrand, cela reste donc jouable pour les parlementaires.
Se dresse ensuite l'Everest des 10% du corps électoral à convaincre pour poursuivre la procédure. Cela fait environ 4,5 millions de signatures à recueillir, en neuf mois, délai immuable fixé par une loi organique. Un tel nombre n'a jamais été réuni pour une pétition. Celle lancée en mars dernier au sujet d'ADP par l'essayiste Coralie Delaume sur change.org a pour l'heure réuni 160.000 signatures virtuelles.
Au bout de ce laps de temps, le Conseil constitutionnel vérifie si les 10% du corps électoral sont bien réunis. C'est là que le projet prend une drôle de tournure. Car même si les parlementaires ont réuni 5, 6 voire 7 millions de signatures, il n'y a encore aucun référendum d'organisé à ce stade. La proposition de loi destinée à abroger la privatisation d'ADP est alors simplement… renvoyée au Parlement.
LREM reste souveraine
Ensuite, un référendum n'est prévu que dans le cas unique où l'Assemblée nationale, ou le Sénat, refusent d'ouvrir dans les six mois un débat sur le texte. En revanche, la majorité des députés peut tout à fait décider d'en débattre puis de voter contre le projet d'abrogation, ce qui a pour effet… d'enterrer purement et simplement le texte. Finalement, le RIP produit ni plus ni moins les mêmes effets... qu'une proposition de loi déposée directement au Parlement par un groupe minoritaire pendant sa "niche d'initiative" à l'Assemblée nationale. Seule différence : le poids politique d'un texte défendu par plus de 10% du corps électoral serait bien supérieur.Ce mal nommé "référendum d'initiative partagée" ne porte donc en lui aucune promesse d'une véritable consultation populaire qui produirait des effets juridiques. Aucun référendum ne sera en effet organisé si la majorité macroniste, celle qui a voté en premier lieu la privatisation d'ADP, en décide autrement.
Manifestation unitaire samedi 13 avril à Toulon
Ensemble pour les libertés publiques et le droit de manifester,
Contre les violences policières et la répression judiciaire
Le 29 mars 2019 un nouveau seuil a été franchi dans la dérive autoritaire du gouvernement. Après l’inscription de l’état d’urgence dans le droit commun, l’adoption du projet de loi “antimanifestant·e·s” qui accroît les mesures liberticides vis-à-vis des manifestant·e·s et des Gilets Jaunes, les préfectures ont multiplié les interdictions de manifester partout dans le pays et le gouvernement a décidé ce samedi 23 mars de recourir à l’armée avant de reculer pour le moment devant la pression. Un État de droit, une démocratie, la République ne sauraient accepter que l’armée se retrouve face au peuple, comme s’il était un ennemi, comme si la guerre civile était déclarée. Jamais.
L’ONU a déjà mis en garde la France, pays de la déclaration des Droits de l’Homme, pour ses manquements à ses engagements pour les libertés fondamentales. Beaucoup connaissent l’aggravation de cette situation depuis longtemps, que ce soient les migrant·e·s, les quartiers populaires, qui ont été le champ d’expérimentation d’un maintien de l’ordre souvent en dehors des principes de l’État de droit. La situation prend cependant une gravité inédite. La pénalisation du mouvement social, écologiste et syndical, le mépris au regard des contre-pouvoirs, est une façon d’empêcher tout dialogue, toute issue positive aux crises de notre époque.
Face aux destructions de bâtiments ou autres actes de violence, le gouvernement ne doit pas jouer aux pompiers pyromanes mais faire preuve de responsabilité. Il est temps de penser les conditions de la désescalade. Pour cesser de nourrir la tension, l’État a le devoir d’en finir avec les provocations et le recours à un arsenal sécuritaire aussi exponentiel qu’inefficace, comme il le fait depuis des semaines vis-à-vis des gilets jaunes. Il est intolérable que des armes dangereuses, dont nous réclamons l’interdiction, aient tant blessé, estropié de manifestant·e·s. Le bilan est déjà tragique et historique.
A Nice, Les blessures subies dernièrement par la militante pacifiste Geneviève Legay sont le symbole de la violence sourde que le gouvernement a décidé d’employer contre le peuple. Le procureur de la république avoue que la commissaire chargée de l’enquête préliminaire est la compagne du commissaire chargé des opérations le jour des manifestations et mis en cause dans cette affaire. Son compagnon aurait donné l’ordre de charger !
Toulon a aussi connu des violences policières en particulier en janvier 2019 lors de manifestations des gilets jaunes. Une répression judiciaire sans commune mesure s’abat par ailleurs sur nombre de manifestants. Le droit fondamental de manifester se trouve maintenant clairement menacé.
La baisse des tensions suppose également que les pouvoirs publics répondent concrètement aux aspirations qui s’expriment largement dans le pays pour la justice sociale, pour une vie digne pour chacune et chacun, pour la lutte contre le réchauffement climatique. De plus en plus de personnes vivent sous le seuil de pauvreté en France. Les inégalités sociales ne reculent pas, elles explosent. Face à ces revendications légitimes, face à l’ensemble de ces violences sociales et environnementales le gouvernement ne sait répondre que par d’autres formes de violences et infliger aux citoyennes et citoyens d’autres humiliations.
Nous appelons toutes les forces vives progressistes du pays, attachées aux libertés publiques, à faire cause commune pour que le gouvernement change de ton et de réponse, pour que la démocratie ne soit pas bafouée mais renforcée, pour le retrait de la loi anti manifestants, et l’annulation des mesures liberticides annoncées ce lundi 18 mars par le premier ministre.
Nous encourageons tous les mouvements à créer des liens de solidarité et de protection, pour que toutes et tous, quel que soit notre âge, notre fragilité, notre condition, nous puissions prendre part au débat public.
Nous appelons à un large rassemblement ce samedi 13 avril à 13h30 place de la liberté à TOULON en convergence avec
les Gilets Jaunes
Signataires varois :
ATTAC 83, CGT Var, FSU 83, La France Insoumise, Ligue des Droits de l’Homme, NPA , PCF Var, POI 83, SOLIDAIRES Var
Contre les violences policières et la répression judiciaire
Le 29 mars 2019 un nouveau seuil a été franchi dans la dérive autoritaire du gouvernement. Après l’inscription de l’état d’urgence dans le droit commun, l’adoption du projet de loi “antimanifestant·e·s” qui accroît les mesures liberticides vis-à-vis des manifestant·e·s et des Gilets Jaunes, les préfectures ont multiplié les interdictions de manifester partout dans le pays et le gouvernement a décidé ce samedi 23 mars de recourir à l’armée avant de reculer pour le moment devant la pression. Un État de droit, une démocratie, la République ne sauraient accepter que l’armée se retrouve face au peuple, comme s’il était un ennemi, comme si la guerre civile était déclarée. Jamais.
L’ONU a déjà mis en garde la France, pays de la déclaration des Droits de l’Homme, pour ses manquements à ses engagements pour les libertés fondamentales. Beaucoup connaissent l’aggravation de cette situation depuis longtemps, que ce soient les migrant·e·s, les quartiers populaires, qui ont été le champ d’expérimentation d’un maintien de l’ordre souvent en dehors des principes de l’État de droit. La situation prend cependant une gravité inédite. La pénalisation du mouvement social, écologiste et syndical, le mépris au regard des contre-pouvoirs, est une façon d’empêcher tout dialogue, toute issue positive aux crises de notre époque.
Face aux destructions de bâtiments ou autres actes de violence, le gouvernement ne doit pas jouer aux pompiers pyromanes mais faire preuve de responsabilité. Il est temps de penser les conditions de la désescalade. Pour cesser de nourrir la tension, l’État a le devoir d’en finir avec les provocations et le recours à un arsenal sécuritaire aussi exponentiel qu’inefficace, comme il le fait depuis des semaines vis-à-vis des gilets jaunes. Il est intolérable que des armes dangereuses, dont nous réclamons l’interdiction, aient tant blessé, estropié de manifestant·e·s. Le bilan est déjà tragique et historique.
A Nice, Les blessures subies dernièrement par la militante pacifiste Geneviève Legay sont le symbole de la violence sourde que le gouvernement a décidé d’employer contre le peuple. Le procureur de la république avoue que la commissaire chargée de l’enquête préliminaire est la compagne du commissaire chargé des opérations le jour des manifestations et mis en cause dans cette affaire. Son compagnon aurait donné l’ordre de charger !
Toulon a aussi connu des violences policières en particulier en janvier 2019 lors de manifestations des gilets jaunes. Une répression judiciaire sans commune mesure s’abat par ailleurs sur nombre de manifestants. Le droit fondamental de manifester se trouve maintenant clairement menacé.
La baisse des tensions suppose également que les pouvoirs publics répondent concrètement aux aspirations qui s’expriment largement dans le pays pour la justice sociale, pour une vie digne pour chacune et chacun, pour la lutte contre le réchauffement climatique. De plus en plus de personnes vivent sous le seuil de pauvreté en France. Les inégalités sociales ne reculent pas, elles explosent. Face à ces revendications légitimes, face à l’ensemble de ces violences sociales et environnementales le gouvernement ne sait répondre que par d’autres formes de violences et infliger aux citoyennes et citoyens d’autres humiliations.
Nous appelons toutes les forces vives progressistes du pays, attachées aux libertés publiques, à faire cause commune pour que le gouvernement change de ton et de réponse, pour que la démocratie ne soit pas bafouée mais renforcée, pour le retrait de la loi anti manifestants, et l’annulation des mesures liberticides annoncées ce lundi 18 mars par le premier ministre.
Nous encourageons tous les mouvements à créer des liens de solidarité et de protection, pour que toutes et tous, quel que soit notre âge, notre fragilité, notre condition, nous puissions prendre part au débat public.
Nous appelons à un large rassemblement ce samedi 13 avril à 13h30 place de la liberté à TOULON en convergence avec
les Gilets Jaunes
Signataires varois :
ATTAC 83, CGT Var, FSU 83, La France Insoumise, Ligue des Droits de l’Homme, NPA , PCF Var, POI 83, SOLIDAIRES Var
mercredi 10 avril 2019
GRAND DÉBAT : "FAITES PÉTER LE CÉRUMEN MONSIEUR PHILIPPE !"
Monsieur le Premier ministre,
Je connais un bon oto-rhino, il a des dispos. Je peux vous prendre un
rendez-vous si vous voulez. Ca me paraît l'urgence, tant vous êtes
sourd. Vous êtes sourd aux Français. Et vous êtes sourd, sans surprise,
de l'oreille gauche.
mardi 9 avril 2019
Meeting avec Manon Aubry, Manuel Bompard et Adrien Quatennens
Nous avons le plaisir de vous informer et de vous convier au Grand Meeting de la France Insoumise, qui aura lieu :
SAMEDI 27 AVRIL 2019
A partir de 17h30
Salle Méditerranée à TOULON
Avec nos 2 têtes de listes :
Manon AUBRY & Manuel BOMPARD
Et ADRIEN QUATENNENS, Député LFI
Il s'agit du grand événement de cette campagne des européennes, dans le Var, et il est important que nous soyons nombreux !!
Mobilisez, diffusez l'information autour de vous, pour faire de ce moment, un grand rassemblement populaire !
La concentration en CO2 n'a jamais été aussi élevée depuis 3 millions d'années
La concentration dans l'atmosphère du CO2, principal gaz à effet de serre responsable du réchauffement climatique en cours, est au plus haut depuis trois millions d'années, rendant inéluctable la hausse dramatique de la température de la Planète et du niveau des océans en quelques siècles, mettent en garde des chercheurs.
Les scientifiques estimaient jusqu'alors que le niveau actuel de dioxyde de carbone (CO2), supérieur actuellement à 400 parties par million (ppm),
n'était pas plus important que celui d'il y a 800.000 ans, lors d'une
période marquée par des cycles de réchauffement et de refroidissement de
la Terre qui se poursuivraient aujourd'hui sans le réchauffement lié aux activités humaines. Mais des carottes de glace et de sédiments
marins prélevés à l'endroit le plus froid de la planète révèlent
désormais que la barre des 400 ppm a en fait été dépassée pour la
dernière fois il y a trois millions d'années, durant le Pliocène. Les températures étaient alors 3 à 4 °C plus élevées, des arbres poussaient en Antarctique et le niveau des océans était 15 mètres plus haut.
Ces analyses sont corroborées par un nouveau modèle climatique développé par le Potsdam Institute for Climate Impact Research (PIK). « La fin du Pliocène est relativement proche de nous en termes de niveaux de CO2, explique à l'AFP Matteo Willeit, chercheur au PIK et principal auteur d'une étude publiée cette semaine. Nos modèles suggèrent qu'au Pliocène il n'y avait ni cycle glaciaire ni grosses calottes glaciaires dans l'hémisphère nord. Le CO2 était trop élevé et le climat trop chaud pour le permettre ».
L'accord de Paris sur le climat de 2015 vise à limiter le réchauffement de la planète à +2 °C, voire +1,5 °C, par rapport à l'ère préindustrielle. Mais en 2017, les émissions de gaz à effet de serre
ont dépassé tous les records dans l'histoire humaine et les engagements
des États signataires de l'Accord de Paris conduiraient le monde vers
+3 °C.
Les leçons à tirer du Pliocène
Pour des chercheurs réunis cette semaine à Londres, il y a des leçons à tirer du Pliocène. « Les températures mondiales étaient 3 à 4 °C plus élevées qu'aujourd'hui et le niveau de la mer 15 à 20 mètres plus haut », commente Martin Siegert, professeur de géoscience à l'Imperial College de Londres. Aujourd'hui, avec 1 °C de plus qu'à l'époque préindustrielle, la Terre subit déjà les impacts du dérèglement climatique, des inondations aux sécheresses.
Pour Siegert, avoir dépassé 400 ppm de CO2 (en 2013) n'implique pas une hausse du niveau des mers de l'ampleur de celle du Pliocène de façon imminente, mais à moins que l'Homme n'arrive à retirer le CO2 de l'atmosphère à grande échelle, des impacts majeurs sont inévitables, tôt ou tard.
e basant sur les concentrations de CO2,
les glaciologues prédisent une augmentation du niveau des océans entre
50 centimètres et un mètre d'ici la fin de ce siècle, indique le
chercheur. « Il serait difficile que cela soit plus, parce que la fonte prend du temps. Mais ça ne s'arrête pas à 2100, ça continue ».
En octobre, les scientifiques du Giec tiraient la sonnette d'alarme : pour rester sous les 1,5 °C, il faudrait réduire les émissions de CO2 de près de 50 % d'ici 2030. Mais malgré les promesses, ces émissions liées aux énergies fossiles et à l'agriculture augmentent inexorablement. « À 400 ppm, nous restons sur la trajectoire d'un climat similaire au Pliocène », prévient Tina van De Flierdt, professeur de géochimie isotopique à l'Imperial College.
La calotte glaciaire du Groenland, qui contient assez d'eau pour faire
augmenter le niveau des mers de sept mètres, avait alors disparu. Et
celle de l'ouest de l'Antarctique, « qui contient environ cinq mètres, avait probablement disparu ».
« Ce que nous faisons depuis 150 ans, c'est de le déterrer et de le renvoyer dans l'atmosphère. C'est une expérience folle. »
Vers un réchauffement climatique de 3 à 4°C
Les chercheurs estiment que l'atmosphère a précédemment déjà connu des niveaux de CO2
bien supérieurs à 400 ppm mais le gaz avait mis des millions d'années à
s'accumuler. De leur côté, les émissions liées à l'activité humaine ont
fait grimper les niveaux de gaz carbonique de plus de 40 % en un siècle
et demi seulement. Avec une concentration à 412 ppm, et en progression,
certains experts estiment qu'un réchauffement de la planète de 3 à 4°C
est probablement inéluctable.
La dernière fois que le CO2 était aussi présent dans
l'atmosphère, il avait ensuite été capturé par les arbres, les plantes,
les animaux, puis enterré avec eux à leur mort. « Et ce que nous faisons depuis 150 ans, c'est de le déterrer et de le renvoyer dans l'atmosphère, souligne Siegert. C'est une expérience folle ».
dimanche 7 avril 2019
MEETING de JL. Mélenchon, M. Aubry et T. Champigny
mercredi 3 avril 2019
mardi 2 avril 2019
Julien Poussin, un Insoumis de 27 ans face à Rachline à Fréjus
PAR Philippe Michon
Celui qui portera les couleurs de la France insoumise aux municipales 2020 veut rassembler l’électorat de gauche. Son credo: offrir une alternative entre la droite et le RN.
Il sera probablement le seul candidat en
lice. Non pas l’unique postulant à la succession de David Rachline à la
mairie de Fréjus – loin s’en faut –, mais bien l’unique prétendant à
mener une liste de gauche lors des prochaines municipales.
À 27 ans, Julien Poussin se déclare prêt à rassembler toutes les
sensibilités. Des écologistes aux derniers représentants du Parti
socialiste, il ouvre sa liste à tous ceux qui souhaitent une alternative
aux partis de droite et au Rassemblent national.
Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Depuis quatre ans, je travaille à la Mission locale dans le secteur social. Je suis agent d’accueil auprès des jeunes de 16 à 25 ans. Au niveau politique, je suis militant actif des Insoumis depuis la création de cette formation en 2016. En 2017, j’ai été candidat suppléant aux législatives dans la 5e circonscription, au côté de Catherine Aubry. Auparavant, en 2014, j’étais sur la liste d’Elsa Di Méo (PS) avec laquelle nous avons mené une campagne active lors des municipales. Cela a été mon premier engagement en politique. J’ai toujours été ancré à gauche !
Depuis quatre ans, je travaille à la Mission locale dans le secteur social. Je suis agent d’accueil auprès des jeunes de 16 à 25 ans. Au niveau politique, je suis militant actif des Insoumis depuis la création de cette formation en 2016. En 2017, j’ai été candidat suppléant aux législatives dans la 5e circonscription, au côté de Catherine Aubry. Auparavant, en 2014, j’étais sur la liste d’Elsa Di Méo (PS) avec laquelle nous avons mené une campagne active lors des municipales. Cela a été mon premier engagement en politique. J’ai toujours été ancré à gauche !
À quoi va ressembler votre liste ?
Pour l’heure, nous en sommes au stade des échanges avec l’ensemble des partis de gauche. Nous rassemblons déjà pas mal de personnes de gauche, pas forcément encartées dans un parti. Nous avons des discussions avec les Verts, le PS local, etc. Pour le moment, nous n’avons pas l’ensemble de la liste ; seulement la moitié des 45 noms nécessaires. Mon objectif, en me déclarant aujourd’hui, est de lancer un appel à l’électorat de gauche de Fréjus pour l’inviter à nous rejoindre, dans une démarche d’intérêt général. L’idée est que les gens viennent nous faire part de leurs propositions afin de boucler cette liste le plus rapidement possible et d’être en ordre de marche en septembre. Mais dès la fin de ce mois d’avril, nous allons commencer à aller à la rencontre de la population.
Pour l’heure, nous en sommes au stade des échanges avec l’ensemble des partis de gauche. Nous rassemblons déjà pas mal de personnes de gauche, pas forcément encartées dans un parti. Nous avons des discussions avec les Verts, le PS local, etc. Pour le moment, nous n’avons pas l’ensemble de la liste ; seulement la moitié des 45 noms nécessaires. Mon objectif, en me déclarant aujourd’hui, est de lancer un appel à l’électorat de gauche de Fréjus pour l’inviter à nous rejoindre, dans une démarche d’intérêt général. L’idée est que les gens viennent nous faire part de leurs propositions afin de boucler cette liste le plus rapidement possible et d’être en ordre de marche en septembre. Mais dès la fin de ce mois d’avril, nous allons commencer à aller à la rencontre de la population.
Quelles valeurs défendez-vous ?
Des valeurs sociales. Avec plus de 350 propositions, le programme des Insoumis est le plus avancé pour l’avenir du pays en matière d’environnement, de transition écologique, pour la refonte de l’agriculture, la démocratie ou encore la reconnaissance du vote blanc. Pour la partie économique, on peut aussi évoquer la lutte contre la fraude fiscale qui est le grand combat de Manon Aubry [N.D.L.R.: tête de liste de la France insoumise aux élections européennes]. Cette fraude représente plus de 80 milliards d’euros perdus par an…
Des valeurs sociales. Avec plus de 350 propositions, le programme des Insoumis est le plus avancé pour l’avenir du pays en matière d’environnement, de transition écologique, pour la refonte de l’agriculture, la démocratie ou encore la reconnaissance du vote blanc. Pour la partie économique, on peut aussi évoquer la lutte contre la fraude fiscale qui est le grand combat de Manon Aubry [N.D.L.R.: tête de liste de la France insoumise aux élections européennes]. Cette fraude représente plus de 80 milliards d’euros perdus par an…
Votre opinion sur Manon Aubry ?
C’est une personne de qualité, qui est solide. Elle défend vraiment nos valeurs. On peut compter sur elle !
C’est une personne de qualité, qui est solide. Elle défend vraiment nos valeurs. On peut compter sur elle !
Quel bilan tirez-vous du mandat de David Rachline ?
Sans surprise : très négatif ! À commencer par la vente, pour plus de 50 millions d’euros, du patrimoine communal. Il nous explique que c’est pour désendetter la ville, mais cette dette n’a reculé que de 17 millions. C’est faible par rapport à toutes ces ventes, d’autant que les investissements ont été divisés par trois par rapport à la précédente mandature. Où sont passés tous ces millions ? Contrairement à ce qu’il avait dit en 2014, il a poursuivi le bétonnage amorcé avant lui. David Rachline n’a pas une vraie vision d’avenir.
Sans surprise : très négatif ! À commencer par la vente, pour plus de 50 millions d’euros, du patrimoine communal. Il nous explique que c’est pour désendetter la ville, mais cette dette n’a reculé que de 17 millions. C’est faible par rapport à toutes ces ventes, d’autant que les investissements ont été divisés par trois par rapport à la précédente mandature. Où sont passés tous ces millions ? Contrairement à ce qu’il avait dit en 2014, il a poursuivi le bétonnage amorcé avant lui. David Rachline n’a pas une vraie vision d’avenir.
Autre point d’achoppement ?
Toujours à propos de bétonnage, il y a la Base nature. On craint qu’il ne s’étende au-delà des zones bâties (1). D’autant que ses projets, hôtel 5 étoiles, aquarium, boîte de nuit ou aujourd’hui un bar municipal, ne nous conviennent absolument pas. Je pense que si un hôtel se construit à la Base nature, une partie de la plage sera privatisée. C’est une atteinte sur un littoral qui doit rester public… Enfin, je suis foncièrement contre les idées et les valeurs du Rassemblement national.
Toujours à propos de bétonnage, il y a la Base nature. On craint qu’il ne s’étende au-delà des zones bâties (1). D’autant que ses projets, hôtel 5 étoiles, aquarium, boîte de nuit ou aujourd’hui un bar municipal, ne nous conviennent absolument pas. Je pense que si un hôtel se construit à la Base nature, une partie de la plage sera privatisée. C’est une atteinte sur un littoral qui doit rester public… Enfin, je suis foncièrement contre les idées et les valeurs du Rassemblement national.
Plus précisément ?
Toutes celles que véhicule ce parti : la haine, l’intolérance, le racisme qui, aujourd’hui, se ressentent à Fréjus. Il n’y a pas encore eu de dérapages physiques, mais il y a parfois des propos verbaux limites. Disons que la parole s’est libérée. Une autre ambiance règne actuellement à Fréjus…
Toutes celles que véhicule ce parti : la haine, l’intolérance, le racisme qui, aujourd’hui, se ressentent à Fréjus. Il n’y a pas encore eu de dérapages physiques, mais il y a parfois des propos verbaux limites. Disons que la parole s’est libérée. Une autre ambiance règne actuellement à Fréjus…
Quelles seraient donc vos propositions ?
Nous allons établir un programme collaboratif avec toutes les personnes qui sont derrière nous. Cela sera un programme collectif avec les propositions de chacun…
Nous allons établir un programme collaboratif avec toutes les personnes qui sont derrière nous. Cela sera un programme collectif avec les propositions de chacun…
Les points que vous allez mettre en avant ?
Nous aimerions remodeler les conseils de quartier, afin qu’ils soient vraiment démocratiques et non plus les laisser aux mains du Rassemblement national comme c’est actuellement le cas. Nous voulons redonner plus la parole aux Fréjusiens. David Rachline avait dit qu’il ferait davantage de référendums : qu’en est-il aujourd’hui ? Nous sommes pour la consultation systématique des Fréjusiens sur des sujets importants. Par exemple, nous sommes pour un référendum sur l’avenir de la Base nature.
Nous aimerions remodeler les conseils de quartier, afin qu’ils soient vraiment démocratiques et non plus les laisser aux mains du Rassemblement national comme c’est actuellement le cas. Nous voulons redonner plus la parole aux Fréjusiens. David Rachline avait dit qu’il ferait davantage de référendums : qu’en est-il aujourd’hui ? Nous sommes pour la consultation systématique des Fréjusiens sur des sujets importants. Par exemple, nous sommes pour un référendum sur l’avenir de la Base nature.
Et du côté du centre-ville ?
C’est l’un des points noirs de son mandat. On pourrait faire revenir les visiteurs en mettant en place la gratuité des parkings en accord avec les commerçants. Un de ses grands axes de campagne était de revitaliser le centre ancien ; ce n’est pas du tout le cas. Le centre-ville se meurt… Aujourd’hui, les commerçants, comme d’autres, se plaignent que David Rachline ne les consulte pas. Même si c’est décidé au niveau de la Cavem, il y a également un gros problème au niveau des bus et du transport en général. On ne l’a pas beaucoup entendu se battre sur ce sujet. Enfin, au bout du compte, on s’aperçoit qu’il n’a pas tenu beaucoup de ses promesses.
C’est l’un des points noirs de son mandat. On pourrait faire revenir les visiteurs en mettant en place la gratuité des parkings en accord avec les commerçants. Un de ses grands axes de campagne était de revitaliser le centre ancien ; ce n’est pas du tout le cas. Le centre-ville se meurt… Aujourd’hui, les commerçants, comme d’autres, se plaignent que David Rachline ne les consulte pas. Même si c’est décidé au niveau de la Cavem, il y a également un gros problème au niveau des bus et du transport en général. On ne l’a pas beaucoup entendu se battre sur ce sujet. Enfin, au bout du compte, on s’aperçoit qu’il n’a pas tenu beaucoup de ses promesses.
Quels sont aujourd’hui vos objectifs ?
Avec la division de la droite, on peut se placer en deuxième position ou être très proche de la liste qui sera deuxième. Ensuite, on est ouvert et constructif. Qu’il y ait des échanges, par exemple lors des assises de l’alternance, avec Emmanuel Bonnemain ou autres, pourquoi pas ?
Avec la division de la droite, on peut se placer en deuxième position ou être très proche de la liste qui sera deuxième. Ensuite, on est ouvert et constructif. Qu’il y ait des échanges, par exemple lors des assises de l’alternance, avec Emmanuel Bonnemain ou autres, pourquoi pas ?
Vous êtes ouvert ?
Pas ouvert à une fusion pure et simple, mais ouvert au dialogue sur des propositions concrètes. J’ai envie de réincarner le renouveau de la gauche. À Fréjus, la gauche a toujours fait des scores comptables. Aujourd’hui, il faut une énergie nouvelle…
Pas ouvert à une fusion pure et simple, mais ouvert au dialogue sur des propositions concrètes. J’ai envie de réincarner le renouveau de la gauche. À Fréjus, la gauche a toujours fait des scores comptables. Aujourd’hui, il faut une énergie nouvelle…
Mail : pourfrejus2020@hotmail.com
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