Par Magazine Marianne
Fin
du statut de cheminot, SNCF transformée en société privée : un rapport
de l'ex-PDG d'Air France Jean-Cyril Spinetta, remis ce jeudi 15 février à
la ministre des Transports, préconise un big-bang dans le monde du
train.
Terminus,
tous les cheminots descendent. Tel est l'objectif, à terme, d'un
rapport consacré à la SNCF remis ce jeudi 15 février à la
ministre des
Transports, Elizabeth Borne. Son auteur, Jean-Cyril Spinetta, ex-PDG
d'Air France, préconise rien de moins que de transformer
l'établissement public en société privée. Selon une source proche du
dossier citée par l'AFP, cela permettrait d'abandonner le recrutement de
cheminots, ces fonctionnaires aux conditions de travail et de retraite
dérogatoires au droit commun.
Plusieurs syndicats, comme la CGT, Sud-Rail et l'Unsa, refusent la libéralisation et souhaitent au contraire que le "monopole de la SNCF" soit "confirmé pour améliorer le service public",
selon l'AFP. Reste à connaître la situation des fonctionnaires qui
seraient transférés dans les entreprises privées qui succéderont à la
SNCF : conserveront-ils leur statut actuel et l'ensemble de leurs
avantages ? Tous les syndicats le réclament.
Demande de Bruxelles
Cette proposition d'un big-bang du train français a été largement
soufflée par l'Union européenne. Au nom de la concurrence, la Commission
européenne réclame depuis 2010 que la SNCF devienne une société privée,
afin qu'elle ne puisse plus bénéficier des garanties de crédit de
l'Etat. Bruxelles a donc appelé l'Etat à transformer la SNCF en société
anonyme d'ici à 2023.
Le rapport Spinetta devrait également
émettre des préconisations sur la reprise de la dette de 50 milliards
d'euros de la SNCF par l'Etat. Selon Les Echos,
il pourrait également demander la révision à la baisse du nombre de
gares TGV. Ces propositions, qualifiées à l'avance de "décoiffantes" par
la ministre ne sont pas vouées à mourir dans un tiroir : le
gouvernement prévoit une loi d'orientation sur les transports, dès ce
printemps. Ce qui promet de beaux débats.
L'ancien patron d'Air France-KLM doit
présenter ses propositions pour sortir le système ferroviaire de
l'impasse financière. La fin progressive du statut de cheminot et la
fermeture de petites lignes sont notamment évoquées.
Jusqu'à présent
surtout connu dans le transport aérien, l'ancien patron d'Air France-KLM
Jean-Cyril Spinetta est en train de rattraper son déficit de notoriété
chez les cheminots, puisque c'est à lui que le gouvernement a commandé
un rapport sur « la refondation du modèle ferroviaire français ».
Le
document, qui sera rendu public ce jeudi, devrait faire date : selon
plusieurs sources, il proposera des solutions plus ou moins radicales à
la quasi-totalité des problèmes qui minent depuis trois décennies le
modèle économique du rail. Des problèmes soigneusement esquivés
jusque-là. Et il n'est pas destiné, une fois publié, à prendre la
poussière dans les archives du ministère des Transports : le texte doit
ouvrir la voie à la future loi d'orientation sur les mobilités, que le gouvernement prévoit pour ce printemps .
Aborder tous les sujets qui fâchent, ou presque
L'exécutif
a réussi à limiter les fuites sur le contenu du rapport, mais a tout de
même laissé filtrer que tous les sujets qui fâchent seraient abordés. A
deux exceptions près : contrairement à ce qu'avait laissé entendre
Emmanuel Macron l'été dernier, la réforme du régime spécial de retraites
des cheminots devrait être repoussée à début 2019, et abordée dans le
cadre d'une réforme plus générale du système. Par ailleurs, les
facilités de circulation, ces billets gratuits dont bénéficient les
cheminots et leurs familles, ne devraient pas être remises en question.
Pour
le reste, tout est sur la table, au point que les syndicats du groupe
public, qui ont été reçus par Jean-Cyril Spinetta ces derniers jours,
sont ressortis de leurs rendez-vous partagés entre la colère et
l'incrédulité, face à la témérité des scénarios agités par le
rapporteur.
Le statut des cheminots en question
Selon
les derniers bruits de couloir, celui-ci pourrait proposer l'extinction
progressive du statut de cheminot (en le supprimant pour les nouveaux
embauchés), la transformation de SNCF Mobilités (l'opérateur des trains,
aujourd'hui établissement public) en société anonyme
, la fermeture de milliers de kilomètres de petites lignes peu
utilisées, ou encore la révision à la baisse du nombre de gares TGV.
Rien de moins.
Ces pistes ont déjà été
proposées dans plusieurs rapports, mais aucun gouvernement n'a eu
jusqu'ici l'audace de passer à l'acte. Emmanuel Macron, à la recherche
de symboles illustrant la rupture avec ses prédécesseurs, a l'embarras
du choix.
Le statut des cheminots en question
Selon
les derniers bruits de couloir, celui-ci pourrait proposer l'extinction
progressive du statut de cheminot (en le supprimant pour les nouveaux
embauchés), la transformation de SNCF Mobilités (l'opérateur des trains,
aujourd'hui établissement public) en société anonyme
, la fermeture de milliers de kilomètres de petites lignes peu
utilisées, ou encore la révision à la baisse du nombre de gares TGV.
Rien de moins.
Ces pistes ont déjà été
proposées dans plusieurs rapports, mais aucun gouvernement n'a eu
jusqu'ici l'audace de passer à l'acte. Emmanuel Macron, à la recherche
de symboles illustrant la rupture avec ses prédécesseurs, a l'embarras
du choix.
Le statut des cheminots en question
Selon
les derniers bruits de couloir, celui-ci pourrait proposer l'extinction
progressive du statut de cheminot (en le supprimant pour les nouveaux
embauchés), la transformation de SNCF Mobilités (l'opérateur des trains,
aujourd'hui établissement public) en société anonyme
, la fermeture de milliers de kilomètres de petites lignes peu
utilisées, ou encore la révision à la baisse du nombre de gares TGV.
Rien de moins.
Ces pistes ont déjà été
proposées dans plusieurs rapports, mais aucun gouvernement n'a eu
jusqu'ici l'audace de passer à l'acte. Emmanuel Macron, à la recherche
de symboles illustrant la rupture avec ses prédécesseurs, a l'embarras
du choix.
Sortir de l'impasse financière
Mais
si des mesures fortes doivent être envisagées, c'est d'abord parce que
la situation l'exige, rappelait il y a quelques semaines un proche de
l'exécutif. Le système ferroviaire français, structurellement
déficitaire, est dans une impasse financière, et s'endette d'environ
3 milliards d'euros par an. L'endettement cumulé atteindra 50 milliards
en 2018, et génère chaque année 1,5 milliard d'intérêts.
La
reprise de cette dette par l'Etat est inéluctable, et Jean-Cyril
Spinetta doit notamment en examiner les modalités. Mais la puissance
publique ne fera pas cet effort financier considérable si la SNCF, de
son côté, ne fait pas sa part du chemin (soit 1,5 milliard d'économies
par an) pour ramener le système à l'équilibre.
Ce qui passe par une palette de mesures, dont certaines ont déjà été lancées. La direction de la SNCF poursuit sa politique de restriction drastique des frais de structures
, et prépare un grand plan de productivité pour l'activité TGV. La
filialisation de l'activité fret (encore 120 millions de pertes
opérationnelles l'an dernier) se profile.
Si les rumeurs
de ces dernières semaines se confirment, entre fermetures de petites
lignes et extinction progressive du statut de cheminot, Jean-Cyril
Spinetta devrait compléter le tableau. De quoi provoquer un conflit
social majeur, à côté duquel celui de 15 jours en 2016 pourrait passer
pour une aimable mise en jambe.
Lionel Steinmann
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