jeudi 3 janvier 2019

Deux Insoumises varoises dans la bataille des Européennes .




Sur les murs de sa chambre d’enfant sont encore affichés les articles de la presse locale relatant se premiers exploits lors des manifestations contre contre le CPE, en 2006.
« Mais pourquoi moi ? » s’est pourtant demandé Manon Aubry lorsque Jean-Luc Mélenchon lui propose en août, d’être en position éligible sur la liste FI aux européennes. Elle est alors porte parole d’Oxfam en France et spécialiste de l’évasion fiscale et de la lutte contre les inégalités, « je me suis dit que ce n’était pas pour moi , que je me sentais plus utile là où j’étais» raconte-t-elle, assise dans le canapé de la maison familiale de Saint Raphaël (Var), où elle passe les fêtes. Elle s’est aussi interrogée sur ce qu’elle ferait après un mandat si elle perdait son job à 29 ans… Elle sollicite Cécile Duflot, sa patronne à Oxfam : « On a discuté de ce que c’était qu’être une femme dans un milieu d’hommes, une jeune chez les vieux, une novice parmi les requins, énumère-t-elle. Ça ne m’a pas rassurée ! »
Au deuxième rendez-vous avec le leader de la France insoumise qu’elle connaît peu mais qui l’ »impressionne », elle arrive avec une liste de onze pages de questions. Elle a relu le programme pour la présidentielle et une partie des livrets thématiques et souhaite clarifier certains points. Comme la position de la France insoumise sur l’immigration. Elle en sort convaincue et dit oui il y a un mois.

Elle qui n’a jamais milité, est quasiment assurée d’être élue députée

Elle voit dans ce premier engagement politique le prolongement de son parcours dans les mondes syndicaux et associatifs. Investie dans son lycée que fréquente David Rachline, alors à la tête du FN de la jeunesse, aujourd’hui maire RN de Fréjus, Manon Aubry intègre ensuite Science po et se retrouve dans la même promotion que Gabriel Attal le secrétaire d’État chargé de la jeunesse. Présidente de la section locale de l’Unef, antichambre du PS, et notamment du courant de Benoît Hamon, elle refuse d’assister à la moindre réunion politique. Ironie de l’histoire, elle a aussi été approchée pour les européennes par le fondateur de Génération-s et par Place publique. Elle qui n’a jamais milité ni même adhéré à un parti se retrouve avec la quasi-certitude d’être élue députée européenne en mai. « Je passe directement de l’autre côté, c’est un peu bizarre », dit-elle avec un sourire, en espérant avoir encore le temps de s’entraîner avec son équipe de water-polo. « La politique, c’est la voie pour changer le monde », insiste sa mère Catherine. Engagée au parti de gauche depuis 2015, candidate FI aux législatives de 2017, elle figure aussi sur la liste des européennes. « J’ai proposé de me retirer lorsque Manon a pris la tête de la liste, explique l’ex-journaliste de 63 ans. Mais comme je ne suis pas en position éligible … » Chez les Aubry, la politique c’est une affaire de famille. Et pourtant elles le répètent : elles n’ont aucun lien avec Martine !

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