Premiers de cordée
Par Étienne Girard
Entre mars 2016 et mai 2017, En Marche a été financé pour moitié par 913
dons, révèle le "JDD" ce dimanche 2 décembre. Le Royaume-Uni aura
davantage contribué que les dix plus grandes villes françaises de
province à la campagne présidentielle d'Emmanuel Macron.
Entre mars 2016 et mai 2017, En Marche a été financé pour moitié par 913
dons, révèle le "JDD" ce dimanche 2 décembre. Le Royaume-Uni aura
davantage contribué que les dix plus grandes villes françaises de
province à la campagne présidentielle d'Emmanuel Macron.
Dans une enquête publiée en avril dernier, Marianne a montré comment les équipes d’Emmanuel Macron
s’étaient largement appuyées sur des dîners de levées de fonds
organisés auprès de professionnels de la finance afin de lancer la
candidature de l’énarque. A la fin de l’année 2016, « 69% » des dons avaient été obtenus par ce biais. En Marche pouvait même compter sur un précieux club de « 400 donateurs à plus de 5.000 € ». L’enquête du JDD
vient confirmer que ce cercle s’est élargi dans les six premiers mois
de 2017… mais pas trop. Le chiffre de 913 correspond en effet aux dons
de plus de 5.000 euros et non au nombre de donateurs, le plafond étant
de 7.500 euros par personne et par an. Or, il y a fort à parier que
nombre des riches mécènes de l’inspecteur des finances ont choisi
d’effectuer deux dons, un en 2016 et un en 2017. Son cher « club des
mille » est donc plus précisément un premier cercle de 450 à 913
donateurs.
Plus de dons du Royaume-Uni que de la province
La
géographie de ces dons révèle un autre déséquilibre. Elle brosse le
portrait d’un candidat largement soutenu en région parisienne (56% du
total) et… dans les places fortes de la finance à l’étranger, beaucoup
plus qu’en province. Troublant, au moment où une partie de la « France
périphérique » se soulève à travers le mouvement des « gilets jaunes
». On apprend ainsi que les dons en provenance de Suisse (95.000 euros)
ont rapporté plus d’argent à En Marche que ceux venus… de Marseille
(78.364 euros), la deuxième ville de France ! Avec seulement 18
bienfaiteurs mais 105.000 euros octroyés, les Libanais ont fortement
contribué à l’émergence du macronisme, davantage que les 250.000
habitants de Bordeaux et 230.000 habitants de Lille réunis ! Après
Paris, la deuxième ville la plus « macronisée » n’est autre que…
Londres. Avec 800.000 euros de dons, le Royaume-Uni rapporte plus que…
l’ensemble des dix plus grandes villes françaises de province. Cette
information donne une autre tonalité à la suppression partielle de l’«
exit tax », annoncée en grande pompe par Emmanuel Macron dans le
magazine américain Forbes, en mai dernier.
En cherchant à se défaire de son étiquette de « candidat des riches »,
l'ancien banquier aura par ailleurs laissé ses troupes mentir à la
presse. En mai 2017, les équipes d’En Marche assuraient en effet à Libération que la proportion de dons de plus de 5.000 euros par rapport à la collecte totale était d’« un tiers ». C’est en fait la moitié, comme le documente aujourd'hui l’enquête du JDD. Saisissant, rapporté à l’étude
de l’Institut des politiques publiques publiée en octobre dernier, qui
révèle que les grands gagnants de la politique fiscale d’Emmanuel Macron
sont… les ultrariches. Les 1% les plus riches voient leurs revenus
augmenter de 6%, quand les ménages les plus modestes perdent 1% de
pouvoir d’achat.
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