" Combien étiez-nous, sur le vieux port, face à la mer, ou entassés le long de la Canebière ? 70 000 ? Plus ? Moins ? Peu importe le chiffre exact, plus personne n'ailleurs ne chipote là-dessus. La foule fut simplement immense, impressionnante, face à la Méditerranée qui scintille. Nous étions "une immense vague" debout sous un soleil déjà plombant, les yeux rivés sur une estrade ou sur un des grands écrans sur le parcours. Une foule joyeuse et chantante, bigarrée, à l'image de cette cité phocéenne et de cette France métissée, comme le rappela Jean-Luc Mélenchon dans son propos.
Nous avons entendu une heure de discours dense, riche, où le candidat de la France insoumise a parlé de la paix, un rameau d'olivier à la boutonnière. Jean-Luc Mélenchon ne se prend pas pour autant pour un messie. Il a enjoint à la foule de ne pas scander son nom, "car vous n'êtes pas des dévots, vous êtes ceux qui portent un programme, vous êtes l'avenir en commun »" a-t-il lancé aux militants. Rien à voir avec les meetings où les militants sont encouragés à crier le nom de leur candidat d'un ton extatique. Le candidat des Insoumis n'a d'ailleurs pas évoqué ses concurrents dans cette bataille électorale. Lui, son idée n'est pas de s'enfoncer dans des bisbilles mesquines face à d'autres, mais de chercher, avec ceux qui le soutiennent à "changer le monde en changeant notre pays". Joli et vaste programme.
Une grande délégation de Varois était aux premiers rangs à Marseille, venus en bus, en voiture, en train, en stop... Tous veulent croire que "la victoire est à la portée de nos efforts" selon l'expression de Jean-Luc Mélenchon. Mais rien n'est fait, nous le savons tous. Il reste encore moins de deux semaines de campagne, c'est peu et beaucoup à la fois. Même si aujourd'hui, Jean-Luc Mélenchon a dépassé dans les sondages le candidat des Républicains et engrange deux fois plus d'intention de votes que le socialiste (lequel, mauvais joueur, a ironisé sur "un seul homme qui parle à la nation tout entière" , mais de quelle façon, M. Hamon !), la bataille se jouera jusqu'au dernier jour. Tout de même, il est permis aujourd'hui, plus qu'hier, d'espérer que quelque chose va enfin changer demain. Dans le bus qui nous a ramenés dans le Var, chacun a pu en rêver. Et sur son promontoire, au-dessus de nos têtes, presque dans le ciel, on aurait dit que la Bonne Mère avait le sourire."
Catherine Aubry, candidate de la France insoumise pour la 5ème circonscription du Var
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vos commentaires sont les biens venus, sachez qu'ils seront validés par notre modérateur, merci