vendredi 14 avril 2017

La peur change de camp, la confiance aussi !

L’édito de Daniele Simonnet


Ca y est. C’est la panique chez les puissants. Les « horoscopes » envisagent en effet sérieusement la possible présence de Jean-Luc Mélenchon au second tour de l’élection présidentielle et sa victoire dans la foulée. Après le merveilleux succès du meeting de Marseille en faveur de la paix et celui de Lille de ce mercredi 12 avril sur la justice sociale, le candidat de la France Insoumise devance dorénavant Fillon et l’écart avec Le Pen et Macron se resserre.
Les journalistes des médias dominants se relaient pour attaquer, dénigrer, déformer, caricaturer à l’extrême. Les chiens de garde du système sont lancés, sans limite ! La palme revient au Figaro, aux titres plus violents les uns que les autres « Mélenchon, le délirant projet du Chavez français »… « Jean-Luc Mélenchon, un projet dévastateur pour la France »… « Le coup de massue fiscal sans précédent de Jean-Luc Mélenchon » ou encore « Le programme de Mélenchon, un big-bang social d’un autre temps » . On voit se rejouer les derniers sursauts du système comme en 1981 ou en 2005. Les marchés financiers menaceraient de s’effondrer à l’approche des chars russes de Poutine prêt à acclamer la victoire à venir sur les Champs Elysées…
Les différents candidats et leurs soutiens s’y mettent également. Fillon et Macron se sont apparemment donné le mot en partageant leurs éléments de langage pour fustiger le « communiste » Mélenchon. Même Hamon s’y met, en stigmatisant en meeting la figure « césariste », et les secrétaires des fédérations PS qui le soutiennent encore tentent en vain par courrier d’enrayer l’hémorragie vers le candidat de la France Insoumise, tel le secrétaire fédéral parisien. Le Président Hollande lui-même sort de son silence et tente d’attaquer : « Il y a un péril face aux simplifications, face aux falsifications, qui fait que l'on regarde le spectacle du tribun plutôt que le contenu de son texte » . Le Président du mensonge du Bourget ne peut admettre que cette fois-ci le peuple a un candidat avec un programme qui entend bien s’attaquer réellement à la finance et aux privilèges de l’oligarchie qui asphyxient toute notre économie, sèment la misère et détruisent notre écosystème autant qu’ils piétinent notre démocratie.
La caste dominante a bien raison d’avoir peur. Il est bien question dans le programme l’Avenir en commun de la mettre fortement à contribution de l’intérêt général. Et comme ils ne nous épargneront rien pour tenter désespérément de juguler notre progression, ne ménageons aucun de nos efforts pour activer la « désintox » de leurs mensonges et populariser le programme.
Oui, avec le programme l’Avenir en commun , nous remettrons au service de l’intérêt général écologique et social 38 milliards issus de niches fiscales inutiles, 21 milliards provenant du CICE et du pacte de responsabilité qui seront abrogés et entre 60 et 80 milliards de l’évasion fiscale à récupérer par les mêmes méthodes que celles instaurées aux Etats-Unis. La révolution fiscale proposée, en instaurant 14 tranches d’imposition sur le revenu, permettra de concentrer les hausses de fiscalité sur les très hauts revenus et les très hauts patrimoines, tandis que l’ensemble des contribuables aux revenus inférieurs à 4000€ net par mois verront leurs impôts baisser. L’impôt sur les sociétés, essentiellement payé par les TPE-PME tandis que les grands groupes excellent dans l’optimisation fiscale, sera ramené à un taux normal de 25% et la contribution additionnelle sur les dividendes et les rachats d’actions sera fortement réévaluée. Le Président Jean-Luc Mélenchon nuira ainsi grandement à la misère en organisant la redistribution des richesses et la relance de l’activité par un programme d’investissement de 100 milliards d’euros au service notamment de la transition écologique et de nos services publics.
Fort heureusement, bien d’autres voix s’élèvent dans le pays pour considérer comme salutaire la progression de Jean-Luc Mélenchon face à la montée de l’extrême droite, à l’instar de Ségolène Royal réfutant l’inquiétude de Hollande : «  Non, au contraire, je pense que c'est mieux une percée de ce côté-là que du côté de l'extrême droite ! Et puis, c'est une authenticité, une passion, je pense, que les Français trouvent dans son message. Et la politique a besoin de passion… »
Parions que ces attaques aussi grossières que désespérées, aient le même impact que les promesses d’apocalypse à la veille de la victoire du Non au référendum sur le traité constitutionnel européen : prenant conscience d’une victoire à portée de main si crainte des puissants, le peuple avait redoublé de confiance en lui-même et l’avait emporté, méprisant les prédications des importants.
Comme en atteste encore le succès du meeting de Marseille, la vague populaire sans précédent qui nous porte pourrait bien se transformer en tsunami d’ici au jour du scrutin. Sur le terrain, via les innombrables initiatives des groupes d’appui, les meeting et réunions publiques, les étapes des camions et caravanes insoumises qui sillonnent tous les territoires de la République, comme les échos sans cesse plus nombreux dans les réseaux sociaux et l’écoute attentive de nos propres médias, tous nos indicateurs l’attestent : le soutien grandit, de façon exponentielle, issu de tous horizons.
Le peuple réalise son réel pouvoir : cette fois-ci, il pourrait bien renverser la table, changer le cours de l’histoire par son vote de conviction ! Le temps de la convocation de la constituante approche, devient probable, crédible, réelle, et avec lui, la fin de la monarchie présidentielle. On ne change pas ainsi de régime sans devoir affronter les attaques de ses profiteurs. Ces attaques révèlent leur crainte de la force qui se soulève dans tout le pays et pourraient bien au contraire nourrir sa détermination. Que la nôtre soit sans faille pour gagner les cœurs de celles et ceux qui doutent ou n’osent y croire.
Que la citation soit de Gandhi ou d’un syndicaliste américain des années 20, peu nous importe, nous la faisons nôtre : « D’abord ils vous ignorent, ensuite ils se moquent de vous, après ils vous combattent, et puis vous gagnez » Les jours heureux sont à portée de main. Poursuivons sans relâche à semer la soif de victoire, l’appétit du bonheur, la confiance dans le printemps. Ils ont peur ? Propageons l’espoir ! 

Danielle Simonnet
Co-coordinatrice politique du parti de gauche 

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