Le bal des dissidents

Finalement, nous serons 16 candidats à l'assaut de la 5ème circonscription. 16. C'est beaucoup. Pas un record pour le Var (ils sont 18 dans la 7ème circonscription). Mais c'est énorme. Dans un temps où le président de la République prône l'unité, veut nous faire croire que la gauche et la droite, c'est pareil, veut pousser les politiques à gommer leurs appartenances, eh bien, c'est l'inverse qui se produit! Non seulement les partis traditionnels s'arc-boutent sur leurs étiquettes, mais de plus, par effet secondaire, les candidatures dissidentes fleurissent.  Les "sans nom", pour le coup, se multiplient comme des petits pains. Preuve qu'il ne sert à rien de prôner  une pseudo-uniformité derrière une seule bannière artificielle, qu'elle soit en marche ou pas. A droite surtout, c'est aujourd'hui la grande panique, la débandade. 
On trouvera donc, dans cet Est Var qui se prend pour la Californie de l'Europe, comme disait un de ses anciens maires,  toute une gamme de candidats, couleur bleue en majorité et surtout un choix impressionnant de dissidents LR, FN et même En Marche. Jean-Pierre Meynet, à qui Macron a préféré Philippe Michel (ancien directeur de cabinet d'Elie Brun, ex-maire  de Fréjus, adoubé par le Modem), se lance donc dans l'arène sans l'aval d'En marche. Cet ancien socialiste doit en avoir gros sur la patate pour se battre contre celui que le  mouvement présidentiel a choisi à son détriment.  On croyait pourtant que chez les Macronistes, tout le monde écoutait le chef, qui l'a dit et répété : c'est lui qui fixe les règles du jeu ...Il contrôle tout, parait-il. Ah oui ? 
En attendant, les électeurs risquent d'avoir du mal à s'y retrouver dans ce maquis de sigles ou de non sigles, plus obscurs les uns que les autres.   
Qu'ils se rassurent : chez la France insoumise, c'est simple. Un nom, un binôme mixte par circonscription. Tout le monde travaille autour du même programme, celui de "l'avenir en commun". On ne se lancera pas dans des arrangements de dernière minute, dans des discussions sur un coin de table pour gagner une poignée de voix. 
Cela dit, dans la 5ème circonscription très ancrée à droite, la bataille est pour nous difficile. Parler de transition écologique, d'inégalités sociales, prôner une France indépendante qui refuse la généralisation de la guerre est un discours qui n'est pas fréquent dans ce territoire qui affiche insolemment un nombre record de foyers payant l'ISF (impôt sur la fortune que M. Macron veut revoir, à la baisse bien sûr). Et un territoire qui cache aussi sa misère et ses sans-abri. 
Une campagne, c'est fait pour ça : pour prendre la parole sur tous ces sujets, même difficiles. Et pour écouter aussi ce qu'ont à dire les citoyens. Retrouvez-nous dans les rues, sur les marchés, sur les terrasses. Partout où vous voulez. Contactez-nous. Ensemble, on fera bouger ce territoire pour le rendre plus beau, plus juste, plus solidaire. A tout de suite !
Catherine Aubry