dimanche 21 mai 2017

Une fête pour quelle Europe ?

On vous le disait, nous sommes vraiment entrés dans la dernière ligne droite de cette campagne législative. Au marché du Muy ce matin, nous avons croisé les premiers candidats ou militants qui tractaient côté extrême droite ou droite extrême. Leurs propagandes et leurs mots parlaient de droite forte, de souveraineté, de redressement, de résistance face au mondialisme et à la prédominance de l'union européenne. Nous, aux citoyens que nous croisons, nous parlons d'urgence écologique, d'urgence sociale face à la loi El Khomri qui va revenir renforcée, d'urgence démocratique.Nous sommes loin de ce repli sur soi que nous promettent ces partis aux accents rances. 

En parlant d'union européenne, était organisée samedi à Fréjus une fête de l'Europe. Les candidats aux législatives de tous bords (ou presque), y voyant une tribune,  s'y sont précipités pour dire tout le bien qu'il pensait de cette Europe forcément indispensable, incontournable, essentielle " face aux grands blocs américain et chinois. "  Mazette ! Une Europe que tous veulent " encore plus forte". Certes. Mais de quelle Europe parlent-ils tous d'une même voix, ces socialistes, ces En Marche ou ex En Marche, ces écologistes , ces LR, ou même ces sans étiquette ? Ont-ils tous la même vision  de la même Europe ? Ils parlent de celle qui veut imposer des traités dangereux de libre échange comme le CETA et le TAFTA ?  Celle qui étrangle la Grèce ? Celle qui est incapable de gérer la crise migratoire  ? Celle qui n'arrive pas à interdire les pesticides les plus dangereux, les tueurs d'abeille? Celle qui prone l'austérité  ? ... C'est cette Europe-là qu'ils glorifient tous dans un bel élan commun ? Ou bien rêvent-ils à l'autre Europe, celle que nous appelons de nos voeux, une Europe de la solidarité, du partage, une Europe de la paix, une Europe qui refonde, par la négociation, les traités sur le plan social, démocratique et écologique   ? 
Alors oui, bien sûr, oui à une Europe, mais en la transformant, en la faisant évoluer. Non à une Europe de l'austérité qui laisse crever les plus pauvres. 
C'est de tout cela que nous aurions aimé parler à cette fête de l'Europe. Mais ça n'était sans doute pas  le lieu. Il s'agissait d'une célébration, d'une fête, non d'une réunion critique, de débats. 
Au Muy, où nous avons tracté ce matin, les citoyens étaient sans doute loin de ces réflexions. De cette Europe,  beaucoup n'en perçoivent malheureusement que les aspects négatifs. A nous de leur décrire une autre vision d'une Europe solidaire. En attendant, les citoyens nous parlent surtout de leurs difficultés à boucler les fins de mois. Et ce n'est certainement pas  cette Europe de l'austérité budgétaire qui va améliorer leur sort... Malheureusement. 
Catherine Aubry
Quelques photos de cette matinée chaleureuse à tous les sens du terme  au joli marché du Muy ....



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