jeudi 1 juin 2017

Causons, causons...

Var matin a organisé mardi soir un débat entre les candidats de la 5ème circonscription. Sur 16 prétendants, quatorze (dont quatre femmes) étaient alignés sur l'estrade. 
L'idée de cette confrontation des idées est certes intéressante, avec son coté agora citoyenne, mais l'exercice a ses limites. D'abord par le nombre d'intervenants (plus que le débat télévisé pour la présidentielle !). Difficile de s'imposer pour toutes les questions, de se glisser entre deux saillies de politiciens sûrs d'eux, d'hommes à la grosse voix assurée qui aiment à s'imposer et s'écoutent même parler volontiers. Et longtemps.
L'autre écueil, c'est le temps imparti. En une heure et demi, il fallait dérouler son programme pour la France, pour la circonscription, répondre aux questions du public, à celle du journaliste. Et ce, encore une fois, à quatorze voix. Autant dire que les explications se devaient d'être brèves, voire sommaires.
Enfin, difficile d'aborder de vrais sujets nationaux quand on vous glisse que ce qui interesse le public, ce sont des questions locales. Certes. C'est ainsi qu'on en est venu à parler  de la construction d'un parking sur une place de Fréjus, l'occasion pour le Front national de vouloir mettre plus bas que terre la candidate communiste, auteure de cette remarque. Outre que la grossièreté de ce candidat est outrancière,  ce genre de questions  n'a pas grand-chose à voir dans un débat sur les législatives. Mais bon, ça permet de mettre de l'ambiance ....
Sinon, sans surprise, du côté des nombreux candidats de droite et d'extrême droite (la dissidence est à la mode dans la 5ème circonscription, y compris chez les En Marche, à trois sur la liste  de départ), on a parlé baisse des charges, défense des petites entreprises, rétablissement des 39 heures, renationalisation .. Que de bons sujets pour une politique économique libérale à souhait. ll fut un peu question d'écologie, à la mode depuis Nicolas Hulot au gouvernement (comment va-t-il s'arranger avec un premier ministre VRP d'Areva et pro-nucléaire ? Mystère) , mais d'une écologie aux contours bien floues....
La candidate de la France insoumise - moi-même - a tenté de parler économie solidaire, crise du logement, défense des 35 heures et du code du travail... A part la candidate communiste et la socialiste,qui suivaient, et peut-être celle de L.O., très discrète, j'avais l'impression de parler chinois face à ces messieurs chefs d'entreprise cravatés pour la plupart. La candidate communiste s'est faite huer par un public noyauté par les Républicains et les Frontistes lorsqu'elle a osé évoqué les 32 heures. Quel sacrilège ! C'est pire que si ele avait sortit un chapelet de gros mots !  Celle du parti socialiste a été mieux accueillie en évoquant la suppression de la taxe d'habitation pour 80 % de la population. Tiens ! Une mesure qui ressemble à du Macron ...Où est passé le fameux revenu universel de Hamon ? 
Enfin, la dernière limite de ce type de débat, c'est bien de savoir à qui il sert. Le petit amphithéâtre du centre culturel était rempli de gens convaincus par la droite ou la gauche. Ils étaient venus applaudir des arguments qu'ils connaissaient déjà. Y en a-t-il qui sont venus juste apprendre, se faire une opinion ? Certainement très peu.  Dommage. Pour un vrai débat citoyen, il aurait fallu voir plus grand.  
Catherine Aubry

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