jeudi 25 janvier 2018

Carrefour ou l’échec en s’enrichissant !


Alors que les patrons de l'enseigne Carrefour ont fait l'impasse sur de nombreuses stratégies innovantes ces dix dernières années, ces derniers ont bel et bien été couverts d'or. Près de 2.500 salariés vont, eux, devoir plier bagages.
Soldant chez Carrefour l’héritage de son prédécesseur Georges Plassat, le PDG Alexandre Bompart (ex-FNAC) a annoncé 2.400 suppressions de postes sur la base du « volontariat », plus des cessions de 273 magasins (2.100 salariés). Un plan qui a instantanément boosté le cours en bourse de l'enseigne… Mais au sein de Carrefour - ex n°2 mondial rétrogradé au 9ème rang derrière Amazon - caissières, logisticiens et cadres ont de vraies raisons d’être amers.
En dix ans, leurs patrons ont été couverts d’or... pour rater la marche du hard discount, oublier le Drive et négliger la livraison et la numérisation. A la barre de 2007 à 2012, Lars Olofsson percevait déjà 9,2 millions d’euros par an de revenus et 100.000 euros d’aide au loyer. Ce patron suédois quittera l’enseigne avec une retraite chapeau et 4 millions d’euros de parachute.

400 millions d’aides de l’Etat via le CICE

Vétéran de la grande distribution, son successeur, Georges Plassat, a été lui aussi grassement motivé pour doper chiffre d’affaires et résultats maison. C’est lui qui a décrété que Carrefour, en juin 2014, devait racheter 800 magasins tricolores de Dia cédés trois ans plus tôt, pour la modique somme de 600 millions d’euros. En guise de remerciement, Georges Plassat a décroché en 2016 la plus grosse rémunération du CAC 40, avec 9,73 millions d’euros annuels. Il partira avec 140.000 actions gratuites et 453.083 annuels de retraite chapeau, pour avoir respecté ses «conditions de performance» (sic).
Enfin, pour la bonne bouche, on rappellera que Carrefour touche chaque année 400 millions d’aides de l’Etat via le CICE et l’exonération de cotisations salariales, ce qui débouche non sur les créations d’emplois promises mais sur des suppressions de postes. Bref, quand les PDG se plantent, ils touchent le gros lot tandis que d’autres paient pour eux.

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