mercredi 24 janvier 2018
2017 a permis au mouvement
réformateur néolibéral de radicaliser ses attaques anti-sociales face à
une opposition syndicale qui combat encore avec les armes d’hier alors
que le président Macron a franchi un nouveau stade dans la lutte des
classes. Ras le bol de la succession des manifestations saute-moutons
sans préparation au sein du peuple. Ce mode de fonctionnement a montré
que cela démobilisait les travailleurs. Ras-le-bol de voir que le
mouvement syndical revendicatif est insuffisamment structuré et préparé
en structures territoriales interprofessionnelles (UL et UD) alors que
de nombreuses attaques depuis des années concernent l’interprofessionnel
(retraites, assurance-maladie, branche famille, lois travail, formation
professionnelle, assurance-chômage, etc.). Combien de réunions
publiques ouvertes aux travailleurs ont été organisées pour expliquer au
plus grand nombre les conséquences des ordonnances Macron ? Trop peu
bien sûr ! Cette question est-elle taboue ?
L’abandon du projet d’aéroport à Notre
Dame des Landes, qui constituait une aberration écologique et
économique, montre comment une lutte peut être victorieuse si elle est
suivie dans le temps (50 ans !) et qu’elle s’accompagne d’un travail
opiniâtre d’explication permettant une mobilisation significative dans
la région et dans le pays.
Ainsi, comment va-t-on s’opposer à
l’action du « Comité Action publique 2022 » qui vise à détruire encore
plus les services publics en détruisant 120.000 emplois de
fonctionnaires ? La mobilisation de la fonction publique ne suffira pas,
on le sait d’avance ! Aujourd’hui, il s’agit de mobiliser
principalement les usagers des services publics et les assurés sociaux
et pas seulement les syndicats de la fonction publique. Car si on
continue à « faire comme d’hab », la défaite est assurée.
Comment va-t-on s’opposer sérieusement à
la nouvelle attaque contre le système de retraites. Le dispositif
Macron, gérant du capital, vient d’avancer de 6 mois son offensive. Il
l’a déclaré lors de l’audience solennelle de rentrée de la Cour des
comptes. Cela veut dire qu’il pense que l’opposition n’est pas en ordre
de marche pour pouvoir s’opposer de façon efficace et propulsive. Tout
cela va toucher les régimes spéciaux et complémentaires,les droits
familiaux, les pensions de réversion, le minimum vieillesse et tous les
autres mécanismes de solidarité pour nous amener sur un système dit
universel de comptes notionnels. Suffira-t-il de dire que ce n’est pas
bon pour les travailleurs et faire quelques meetings dans l’entre soi
militant? Où sont les dispositifs d’explication, le millier de réunions
publiques nécessaire pour permettre que tous soient à égalité
d’expertise et la campagne d’éducation populaire refondée pour
développer la puissance d’agir du peuple ?
La politique contre les migrants devient
de plus en plus ignoble. Va-t-on faire comme si cela n’existait pas ?
Oui, la tribune de Yann Moix1
remet les pendules à l’heure. Et on doit remettre en cause les ordres
données aux policiers mais aussi les lois d’immigration et de la
nationalité qui permette ces atrocités sur notre territoire. Là, aussi,
il faut lier les luttes sociales et politiques à une campagne d’éducation populaire refondée.
Va-t-on, au moment où la baisse des
prestations de la protection sociale s’accélère, continuer à financer,
au mépris de la loi de 1905, de plus en plus sur fonds publics la
construction des lieux de culte de l’ensemble des structures religieuses
à commencer par celle qui en bénéficie le plus, c’est-à-dire l’église
catholique ? Aujourd’hui, il y a plus d’argent par tête d’élève dans les
écoles privées confessionnelles que dans les écoles publiques. Et le
gouvernement Macron a enlevé en décembre 2017 10 millions nécessaires à
l’école publique pour financer les écoles privées confessionnelles !
Sans compter tous les projets anti-laïques du gouvernement pour
continuer à détricoter la loi de 1905. Va-t-on accepter longtemps la
division du peuple organisée par les trois dérives à la laïcité à savoir
la laïcité usurpée de l’extrême droite, la laïcité d’imposture des
communautaristes de gauche et d’extrême gauche (et au sein de ceux-ci
ceux qui, en plus, pratiquent le racisme inversé en ménageant
l’islamisme politique) sans oublier la dérive néo-concordataire du
macronisme2?
Pas de souveraineté du peuple et pas de
fédération du peuple sans une clarté laïque. Il faut en finir avec le
relativisme culturel, directement lié au mouvement réformateur
néolibéral, qui dénature tous les principes républicains. Ce mouvement
réformateur néolibéral étant la réponse de l’oligarchie capitaliste à la
crise du capital lui-même pour rester dans le capitalisme !
D’une façon générale, le combat des
gauches a été forgé dans la phase précédente du capitalisme pour le
partage des gains de productivité (le fameux grain à moudre !). C’est
comme Capri, c’est fini. L’oligarchie capitaliste a besoin de l’ensemble
des gains de productivité pour maintenir des taux de profits élevés ce
qui est la base du capitalisme. Voilà pourquoi les appareils deviennent
de plus en plus inefficaces et donc inaudibles. Aujourd’hui, toute
réforme progressiste demande d’intégrer tous les combats dans une
perspective de changement de système pas seulement politique mais aussi
économique et culturel. Mais en recréant les liens sociaux et politiques
perdus par l’ensemble des gauches. Et ce sera de longue haleine donc
c’est aux militants plus jeunes de se préparer à cette bataille.
C’est bien à une révolution holistique qu’il faut se préparer. Et donc avec toute une série de ruptures. Oui, il faut une nouvelle rupture démocratique (qui ne s’arrête pas à la porte de l’entreprise par exemple), une nouvelle rupture laïque liée à un anti-racisme radical et universel3, une nouvelle rupture sociale, une nouvelle rupture énergétique et écologique, une nouvelle rupture féministe, qui débouchent sur des nouvelles exigences : voilà le projet de la République sociale ! Il est temps de reprendre le flambeau de la révolution de 1848, de la Commune de Paris, des grandes lois de la période d’avant première guerre mondiale, du Front populaire, du programme du conseil national de la Résistance pour porter enfin la République sociale jusqu’au bout !
C’est bien à une révolution holistique qu’il faut se préparer. Et donc avec toute une série de ruptures. Oui, il faut une nouvelle rupture démocratique (qui ne s’arrête pas à la porte de l’entreprise par exemple), une nouvelle rupture laïque liée à un anti-racisme radical et universel3, une nouvelle rupture sociale, une nouvelle rupture énergétique et écologique, une nouvelle rupture féministe, qui débouchent sur des nouvelles exigences : voilà le projet de la République sociale ! Il est temps de reprendre le flambeau de la révolution de 1848, de la Commune de Paris, des grandes lois de la période d’avant première guerre mondiale, du Front populaire, du programme du conseil national de la Résistance pour porter enfin la République sociale jusqu’au bout !
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