Par Évariste
Soyons fous puisque c’est la
période ! Et si on travaillait cette année sur les conditions
nécessaires à la transformation sociale et politique ? Souhaitons que
nos organisations politiques, syndicales et associatives se mettent à la
hauteur des enjeux sans se laisser influencer par la pensée magique de
gourous propres sur eux, ni se prêter à l’intégration au système ! Et si
on travaillait à mieux comprendre la crise du capital ?
Car nous vivons un paradoxe, la crise du capital s’approfondit, les politiques austéritaires sont de plus en plus injustes et anti-sociales, et la mobilisation est de plus en plus faible. Non, ce n’est pas une fatalité, il convient de réinterroger la ligne politique, la stratégie et les modes d’organisation. Pourvu qu’il y ait suffisamment de réunions où ces questions soient posées !
De plus, les gérants du capital sont politiquement intelligents (et non pas stupides comme on l’entend ici et là). Ils arrivent donc à retarder toute évolution et même à faire remonter le président Macron dans les sondages. Ce dernier avait commencé à baisser dans les premiers mois de son mandat mais l’incapacité du mouvement social et politique à se mobiliser contre la pire des attaques anti-sociales a entraîné la montée du fatalisme social.
Qui a dit « Nul ne peut causer notre perte, sauf nos propres erreurs »1 ? Eh bien cette phrase est d’actualité.
Si nous avons pu être enthousiasmés par la gauche de la gauche – qui a perdu 1,5 millions de voix entre 2012 et 2015 – , de nouveau enthousiasmés par une stratégie insoumise de gauche – qui a quand même permis à Jean-Luc Mélenchon de faire près de 20 % à l’élection présidentielle avec une percée réelle auprès la jeunesse ce qui n’est pas rien -, le piètre résultat des législatives et la faiblesse du mouvement de résistance aux ordonnances Macron nous obligent à relativiser nos enthousiasmes et à engager les conversations nécessaires, voire les débats fraternels et productifs avec humilité.
Car nous vivons un paradoxe, la crise du capital s’approfondit, les politiques austéritaires sont de plus en plus injustes et anti-sociales, et la mobilisation est de plus en plus faible. Non, ce n’est pas une fatalité, il convient de réinterroger la ligne politique, la stratégie et les modes d’organisation. Pourvu qu’il y ait suffisamment de réunions où ces questions soient posées !
De plus, les gérants du capital sont politiquement intelligents (et non pas stupides comme on l’entend ici et là). Ils arrivent donc à retarder toute évolution et même à faire remonter le président Macron dans les sondages. Ce dernier avait commencé à baisser dans les premiers mois de son mandat mais l’incapacité du mouvement social et politique à se mobiliser contre la pire des attaques anti-sociales a entraîné la montée du fatalisme social.
Qui a dit « Nul ne peut causer notre perte, sauf nos propres erreurs »1 ? Eh bien cette phrase est d’actualité.
Si nous avons pu être enthousiasmés par la gauche de la gauche – qui a perdu 1,5 millions de voix entre 2012 et 2015 – , de nouveau enthousiasmés par une stratégie insoumise de gauche – qui a quand même permis à Jean-Luc Mélenchon de faire près de 20 % à l’élection présidentielle avec une percée réelle auprès la jeunesse ce qui n’est pas rien -, le piètre résultat des législatives et la faiblesse du mouvement de résistance aux ordonnances Macron nous obligent à relativiser nos enthousiasmes et à engager les conversations nécessaires, voire les débats fraternels et productifs avec humilité.
Reprendre in fine l’offensive
Pour cela, il est nécessaire de prendre des initiatives pour globaliser les combats et rassembler dans ces combats. L’une d’entre elles vient d’être prise avec l’appel « Combat laïque, combat social, fédérer le peuple » (voir www.combatlaiquecombatsocial.net). Elle développe l’idée qui nous semble fort juste que, sans la liaison du combat laïque, du combat social et de tous les autres combats progressistes, point de salut ! Le communautarisme et les accommodements avec l’obscurantisme intégriste sont un cancer pour le mouvement social et politique. Ils tentent de nier la lutte des classes (pourtant pratiquée par l’oligarchie capitaliste) et empêchent le rassemblement et l’expression de la souveraineté populaire.Il faut aider au développement de cette campagne. Mobilisez-vous et n’hésitez plus à organiser des réunions ou des conversations sur cette thématique dans le but de faire progresser collectivement le mouvement social et politique. Nous sommes à votre disposition pour en débattre.
Mais d’autres sujets doivent aussi nous alerter : la lutte contre les diktats de l’Union européenne et pour la construction de son alternative, la lutte pour la transition écologique et énergétique après la mascarade de la COP 21 dans laquelle de nombreux militants se sont perdus, la lutte contre les prochains mauvais coups (CAP 22 contre les services publics, assurance-chômage, retraites, etc.), le développement de la prostitution malgré la loi du 13 avril 2016 , les écarts scandaleux de salaires entre femmes et hommes, etc.
Quelques repères
D’abord ne pas se faire voler le mot patriotisme car il est nécessaire pour combattre les nationalismes. Ni le terme de démocratie, au vu des reculs actuels dans l’État mais aussi dans les organisations.Pour nous qui plaçons au plus haut point la démocratie, et la pratique de type autogestionnaire de la Sécurité sociale à ses débuts, il est fondamental de comprendre pourquoi les dérives ont eu lieu, comment le processus de dénaturation a eu lieu. Car il n’y a pas de troisième voie. Toutes les troisièmes voies ont échoué ou échoueront. Donc, dans un affrontement, il faut comprendre pourquoi ceux que nous aurions suivis si nous vivions à leur époque ont échoué face aux dérives et ce que nous devons faire pour éviter ces dérives.
Les textes de ce numéro 862 nous entraînent à réfléchir aux débats que nous devons avoir. Lisez-les et dites- nous ce que vous en pensez.
Nous sommes loin de croire que l’on peut faire mieux en construisant à l’enthousiasme aujourd’hui pour décevoir demain. Il faut mener la lutte des classes mais nous avons toujours deux adversaires : le capital et les dérives dans notre propre camp. Voilà comment il faut expliquer notre positionnement de l’Appel “Combat laïque et combat social” contre le communautarisme et le philo-islamisme d’une partie de la gauche et de l’extrême gauche française.
Dernières tendances du capitalisme mondial
Terminons notre propos d’aujourd’hui sur les modifications géoéconomiques globales qui préparent une évolution significative de la concurrence au sein de l’oligarchie mondiale capitaliste.Jusqu’ici, la principale monnaie de réserve des différents pays du monde et la principale monnaie servant de base aux échanges énergétiques et des matières premières est le dollar. Aujourd’hui, les principales transactions mondiales transitent par le SWIFT (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication) dominé par le dollar. La Chine, avec quelques soutiens sur la « route de la soie », vient de créer un centre de transaction concurrent, le CIPS (Cross-Border Interbank Payments System). Bien évidemment, nous en sommes encore à un rapport de type « un cheval, une alouette », mais l’importance montante de pays comme la Russie, la Chine, l’Inde, l’Afrique du sud – par ailleurs grand producteur d’or – laisse présager une possibilité de montée en puissance. Intervenir sur le cours de l’or a une influence importante sur le cours des monnaies de réserve comme d’ailleurs pour les ressources d’énergie. Le lancement, l’année dernière d’un emprunt d’Etat russe en yuans chinois est sans doute un début de processus. Nous verrons comment le rapport des forces évoluera dans l’avenir.
En attendant, nous vous souhaitons à toutes et à tous la meilleure année possible pour vous et vos proches.
Note 1:
NUL NE PEUT CAUSER NOTRE PERTE SAUF NOS PROPRES ERREURS
« De la première grande tentative de dépassement du système capitaliste, l'histoire est aujourd'hui bouclée, constate pour sa part Jean-Jacques Goblot, elle a largement confirmé l'avertissement que le grand révolutionnaire, en janvier 1921, adressait au 2ème congrès des mineurs de Russie: « Nul ne peut causer notre perte, sauf nos propres erreurs. »
« Cette lucidité là et cette capacité de se remettre en cause, « en conservant force et souplesse pour, à nouveau, repartir à zéro », voilà sans doute ce qui a manqué après lui. C'est aussi ce dont nous avons besoin: de ce point de vue, Lénine reste un grand exemple... »
Staline, on le sait, se prétendait le meilleur défenseur des « principes du léninisme »; mais tout en maintenant soigneusement la référence aux dits principes, sacralisés et transformés en dogme, n'a-t-il pas été le « fossoyeur » du léninisme bien plutôt que son continuateur?
« C'est, dit Goblot, l'opinion que défendait Georges Lukacs; et dans ses travaux remarquables sur « la formation du système soviétique », l'historien Moshe Lewin parvient à des conclusions analogues, qui pour l'essentiel me semblent fondées. »
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