Pour respecter sa promesse de ne pas augmenter les impôts, le
gouvernement envisage de... raboter de nombreuses aides sociales, comme
Bruno Le Maire l'a reconnu ce dimanche 20 mai.
Ils ont sorti les ciseaux à couper les aides sociales. Pour compenser
la promesse du gouvernement de ne pas augmenter les impôts pendant la
durée du quinquennat, les fonctionnaires de Bercy préparent en effet...
un programme copieux de baisse des aides de l'Etat. Allocation adultes
handicapés, allocation personnalisée pour l'autonomie, aides
personnelles au logement (APL), bourses sur critères sociaux... La
direction du budget envisage de tout ratiboiser, selon un document
interne que Le Monde s'est procuré, ce samedi 19 mai. Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a d'ailleurs reconnu, ce dimanche, sur Europe 1, que ces pistes étaient bien sur la table : "Réduire la dépense publique sans toucher aux aides sociales, ce n’est pas cohérent".
Concernant l'allocation adultes handicapés, les stratèges de Bercy ont constaté des "disparités fortes" entre départements. Ils prévoient donc notamment de "maîtriser les flux d’entrée en [révisant] les critères d’attribution". En
langage profane, cela reviendrait à resserrer les critères
d'attribution de cette aide. De quelle façon ? La note ne l'explicite
pas.
Haro sur les personnes âgées propriétaires
L'allocation
personnalisée pour l'autonomie, destinée aux personnes âgées, pourrait
être concernée également. Le ministère des Finances souhaite la "recentrer (…) sur les publics prioritaires (…) pour garantir [sa] soutenabilité (…) dans un contexte de vieillissement démographique". Les fonctionnaires ont en tête une "modulation" de cette aide "en fonction du patrimoine" et non des seuls revenus, comme aujourd'hui. Les propriétaires de logements coûteux pourrait ainsi... être moins aidés.
Bercy
n'a pas oublié les APL, déjà diminuées de 5 euros par bénéficiaire
depuis le début du quinquennat. La direction du budget considère que "les APL favorisent (…) les personnes inactives", à niveau égal de ressources. Selon eux, les "APL étudiants sont peu ciblées et ont trop peu d’effet redistributif", car le montant de la prestation "dépend très peu des ressources réelles (salaires et transferts intrafamiliaux)". Aussi, le ministère préconise le "non-cumul part fiscal et APL étudiants". Autrement dit, les bénéficiaires des APL ne pourront plus être rattachés au foyer fiscal de leurs parents.
Bourses rabotées
Enfin, les bourses
sur critères sociaux sont également dans le viseur de la direction du
budget. Elle constate en effet avec inquiétude que "le nombre de bénéficiaires (…) atteint désormais 27 % des étudiants". Solution toute trouvée : "accroître le ciblage" du dispositif. Autres hypothèses : "limiter la progression" de la revalorisation des barèmes ou "renforcer le contrôle d’assiduité" des bénéficiaires. Autant de pistes de réformes explosives...
Sans
se prononcer précisément sur le document de la direction du budget,
Bruno Le Maire a assumé sur Europe 1 de futures coupes, en précisant
qu'elles étaient le pendant de l'augmentation du pouvoir d'achat promise
par le gouvernement : "Il y a des inégalités importantes et nous
les compensons par des aides sociales toujours plus élevées. Nous
voulons rompre avec ça et traiter ces inégalités à la racine, en formant
mieux, en qualifiant mieux, en donnant des emplois. C’est ce que nous
avons commencé à faire. Ça nous autorise ensuite à réduire le montant
des aides sociales qui sont distribuées pour compenser ces inégalités".
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