mercredi 23 mai 2018

"J'ai plus d'influence sur la vie politique" que jamais : Philippe de Villiers se targue de souffler à l'oreille de Macron



Par Antoine Terrel

Le président de la République et l'ancien patron de la Vendée se sont rapprochés au fil des mois. Au point que Philippe de Villiers se félicite de sa nouvelle influence sur la politique française.

Philippe de Villiers murmure-t-il à l'oreille du président de la République ? Alors qu'Emmanuel Macron a montré à de nombreuses reprises sa capacité à faire fi des clivages traditionnels, le Journal du dimanche revient sur l'improbable amitié politique et personnelle qui s'est nouée entre l'ancien homme fort de la région Vendée, catholique souverainiste deux fois candidat à la présidentielle, et le chef de l'État.
Les deux hommes ont récemment assisté ensemble à la finale de la Coupe de France entre le PSG et les Herbiers. L'occasion pour le fondateur du Puy du Fou de rappeler au locataire de l'Élysée sa petite phrase remarquée dans le documentaire Le Casse du siècle diffusé par BFMTV fin avril. "S'il avait une soirée à perdre, il préférerait la passer avec moi plutôt qu'avec Christophe Castaner", avait alors plaisanté Philippe de Villiers. "T'as regardé ce que j'ai dit sur BFM ?", demande-t-il le soir du match à Emmanuel Macron. "Bien sur", répond ce dernier, appuyé par Brigitte Macron : "Qu'est ce qu'on a rigolé". "J'aime beaucoup ce type", précise d'ailleurs souvent Macron.

"J'ai un éthos de droite"

Une véritable idylle donc, entamée en août 2016 lors de la visite d'Emmanuel Macron, alors encore ministre de l'Economie, au Puy du Fou. Mais comment deux personnalités politiques a priori si opposées ont-elles pu se trouver ? Quoi de commun entre le pourfendeur des traités européens, tête d'affiche de l'opposition à Maastricht, et le président des envolées lyriques du discours d'Athènes sur la refondation de l'Europe ? Entre le chantre de l'union des droites et l'adepte du "en même temps" ? C'est peut être Emmanuel Macron lui-même qui y répondait le mieux, en août. "J'ai un éthos de droite", confessait-il alors à un conseiller, cité par le JDD.

Et Philippe de Villiers semble également avoir séduit la Première dame. "Brigitte adore Villiers. Elle a un faible culturel pour les gens de cette droite qui sent la terre, les clochers, les semailles et les moissons", explique au journal un proche du couple présidentiel. Sûrement faut-il également chercher dans la vision très "jupitérienne" qu'Emmanuel Macron a développée de l'exercice du pouvoir. "Je trouve qu'il restaure la symbolique régalienne, même si je ne suis pas d'accord avec tout", confiait Philippe de Villiers à Marianne en janvier. "Je suis comme vous, je suis un grand adepte du rétablissement du corps du roi dans ce pays", lui aurait glissé l'ancien journaliste, nommé depuis porte-parole de l'Élysée, Bruno Roger-Petit.

Villiers influent sur Notre-Dame-des-Landes

Mais au delà des simples déclarations d'amour, Philippe de Villiers semble avoir une véritable capacité d'influence auprès du chef de l'État. Selon le JDD, il lui aurait fait passer des notes sur Notre-Dame-des-Landes, notamment pour lui conseiller "une décision siamoise : arrêter l'aéroport et annoncer l'évacuation de la ZAD". Soit la décision prise au final par le Premier ministre Edouard Philippe, qui a passé trois-quarts d'heures au téléphone avec le Vendéen, trois jours avant l'annonce de la décision.
Et Philippe de Villiers ne se cache pas de jouir d'une écoute inédite, lui qui s'est souvent retrouvé isolé en politique. "J'ai plus d'influence aujourd'hui sur la vie politique française que lorsque j'étais en pleine activité", remarque-t-il, se targuant d'avoir "pesé lourd" sur la décision sur Notre-Dame-des-Landes.
"Jamais depuis mon enfance je n'ai été en relation directe avec un président", continue de s'émerveiller Villiers dans le JDD, tout en livrant une autre facette de son amitié avec Emmanuel Macron. "Il y a très peu de gens qui le font rire. Moi je le fais rire". Pas sûr cependant que tout cela amuse autant une aile gauche de la majorité inquiète du virage droitier pris par le quinquennat.

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